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& quelquefois découle en plus grande quantité par une autre partie du corps comme le périnée.

Quelquefois on rencontre cette seconde ouverture à quelqu’autre partie du pénis, outre celle du gland, ensorte que l’urine passe par deux issues ; je trouve des observations du gland ou de la verge percée de deux trous, dans Vesale, anatom. lib. V. chap. 14. Hilden, cent. j. observ. xiij. Plateri observ. lib. III. Borelli observ. medicar. cent. jv. observ. xiij. &c.

Enfin il arrive quelquefois que le gland est percé ailleurs que dans l’endroit ordinaire, comme au-dessous, au-delà du filet, au milieu de la verge, & même on a vû la perforation de l’urethre se rencontrer près du bas-ventre, ce qui rend ceux qui sont dans ce dernier cas inhabiles au mariage.

L’imperforation du gland demande d’abord qu’on s’en apperçoit la main adroite, éclairée & les instrumens de la chirurgie ; on fait avec la lancette l’ouverture nécessaire jusqu’à ce que l’urine coule, & cette ouverture est facile, lorsque l’imperforation ne consiste que dans la peau qui couvre le gland ; quand les parois de l’urethre sont adhérantes, on doit observer de faire l’ouverture plus grande que petite, & d’introduire ensuite une petite cannule de plomb dans l’incision afin de former une cicatrice plus égale.

Si l’urine coule goutte-à-goutte, parce que le trou du gland est trop petit, il faut l’élargir aux deux extrémités avec la lancette ou la pointe du bistouri, & puis introduire la petite cannule de plomb pour la même raison que nous venons d’alléguer.

Si le gland n’est point percé dans l’endroit ordinaire, mais au-dessous, au-delà du filet, & même plus loin, il est très-difficile de remédier à ces facheux défauts de conformation ; il faut en méditer long-tems la méthode curative, & rassembler toutes les lumieres de l’art pour l’enrichir par de nouveaux progrès ou par de nouveaux doutes ; car les doutes conduisent à la science. (D. J.)

Gland, en terme de Tabletier-Cornetier, est une espece de pince de bois dont les mâchoires sont plates & quarrées ; c’est avec le gland que l’on tient le peigne pour le travailler.

Gland, en terme de Marchand de modes, sont deux branches faites en demi-cercle de souci d’hanneton, de nœuds de soie, de bouclé, & que l’on met dans les garnitures aux creux ou vuides formés par les festons ; ces glands sont faits par les Rubaniers. Voyez Ruban.

Gland, (Rubanier.) est une espece de bouton couvert de perles ou de longs filets d’or, d’argent, de soie, de laine ou de fil, avec une tête ouvragée de la même matiere, & des filets pendans ; ce sont les Tissutiers-Rubaniers-Frangiers qui les fabriquent.

GLANDE, s. f. terme d’Anat. Les glandes sont des parties d’une forme particuliere, qui résultent de l’assemblage des plus petits vaisseaux de tous genres, arteres, veines, nerfs, & quelquefois de vaisseaux excréteurs & des lymphatiques. Elles sont renfermées dans des membranes particulieres ; elles different entre elles par la figure, la couleur, & la consistence, & sont pour la plus grande partie destinées à séparer de la masse du sang quelques liqueurs particulieres. Voyez Sang & Humeur.

Les anciens ont cru que les glandes ne servoient que comme d’un coussinet pour soûtenir les parties voisines, ou d’éponge pour en absorber les humidités superflues ; d’autres après eux les ont regardées comme des citernes qui contiennent des fermens, qui venant à se mêler avec le sang le jettent dans une fermentation, durant laquelle il se décharge de quelques-unes de ses parties par les conduits excrétoires qu’elles contiennent.

Les modernes croyent que les glandes sont les organes qui servent à séparer les fluides pour les usages du corps, & ils les ont regardées comme des filtres dont les pores ayant différentes figures, ne donnent passage qu’aux parties similaires. Voyez Filtration.

Les auteurs des derniers siecles ont considéré les glandes comme des cribles dont les trous étant de différentes grosseurs, quoique de même figure, ne donnent passage qu’aux parties dont le diametre est moindre que le leur.

Les glandes paroissent à l’œil des especes de corps blancs & membraneux, composés d’une enveloppe ou tégument extérieur qui renferme un tissu vasculaire. Leur nom vient de la ressemblance qu’elles ont avec les glands que les Latins appellent glandes.

On a découvert à l’aide de la dissection ou du microscope que les glandes sont des véritables tissus ou pelotons de vaisseaux différemment entre-lacés ; mais les anatomistes modernes, & Malpighi, Bellini, Wharton, Nuck, Peyer, &c. ont été plus avant, & ont découvert qu’elles ne sont que des circonvolutions continuelles des arteres capillaires. Voyez Artere.

Voici quelle paroît être leur formation : une artere étant arrivée à un endroit, elle se divise en un nombre infini de branches ou de ramifications extrèmement déliées qui forment différentes circonvolutions & des contours, desquelles naissent des nouveaux rameaux ou vésicules qui forment des veines, qui venant à se joindre un peu plus loin, se terminent en des branches un peu plus grosses.

Toutes ces ramifications, tant des veines que des arteres, forment des pelotons, & forment différentes circonvolutions, des angles desquels sortent plusieurs autres vaisseaux déliés qui constituent la partie la plus essentielle de la glande.

Le sang étant porté du cœur par l’artere dans le plexus glanduleux, parcourt tous les tours & les détours de sa partie artérielle, jusqu’à ce qu’étant arrivé à sa partie veineuse, il retourne de nouveau au cœur. Tandis qu’il circule dans les replis artériels & veineux, il s’en absorbe une partie dans les orifices des petits tubes qui sortent de leurs courbures.

Ce qui entre de ce fluide dans ces conduits, que l’on peut appeller conduits secrétoires, est reçû par d’autres qui en sortent : ceux ci venant à s’unir, composent un seul canal appellé conduit excrétoire ; qui sortant du corps de la glande, conduit la matiere séparée dans un reservoir destiné à la recevoir. Voyez Emonctoire.

Les vaisseaux secrétoires aboutissent quelquefois eux-mêmes à un reservoir où ils déposent la liqueur qu’ils contiennent. Telle est la structure générale & l’office des glandes, que nous éclaircirons plus au long au mot Secrétions.

Une glande est donc un amas de différentes especes de vaisseaux ; savoir, une artere & une veine, des conduits secrétoires & excrétoires, auxquels on peut ajoûter un nerf que l’on trouve dans chaque glande, qui est répandu dans toute sa substance, afin de lui fournir les esprits nécessaires pour hâter la secrétion ; & une membrane qui soûtient les circonvolutions de la veine & de l’artere, & les accompagne dans toutes leurs divisions les plus déliées ; enfin des vaisseaux lymphatiques que l’on a découverts dans plusieurs glandes. Voyez Veine, Artere, Nerf, Secrétoire, Excrétoire & Lymphatique.

On considere les conduits secrétoires comme les principaux organes de la glande ; car eux seuls composent quelquefois la plus grande partie de ce que nous appellons glande ou corps glanduleux.

M. Winslow croit avoir découvert une espece de