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elles ne puissent aisément en sortir. La gache en bois a l’extrémité de ses branches en pointe, comme un clou. La gache à pate les a recoudées & en queue d’aronde, percée de plusieurs trous pour être attachée avec des clous. La gache encloisonnée est de service aux portes qui se serrent sur des chambranles ; aux grilles de fer ; aux gachettes des grandes portes qui sont au nud des murs, lorsqu’il n’y a point de chambranle. Elle est de fer battu, comme le palâtre & la cloison de la serrure, montée avec des étoquiaux de même largeur que la serrure, d’une longueur à recevoir les pênes de toute leur chasse, & d’une hauteur qui varie, & dont on désigne les inégalités par ces expressions, hauteur, hauteur & demie, deux hauteurs. Ces gaches sont faites dans le goût de la serrure. Les gaches recouvertes se placent aux portes qui sont ferrées entre des poteaux de bois ; on les attache dans la feuillure de la porte ; elles sont repliées en rond de la hauteur de la serrure ; elles ont la queue à pate, & sont fixées sur la face des poteaux.

Gache, en terme de Pâtissier, c’est une machine de bois à long manche ou queue, garnie par un bout d’un bec rond & plat. On s’en sert pour battre la pâte de toutes sortes d’ouvrages de pâtisserie.

GACHER, v. act. & neut. en terme de Maçonnerie, c’est détremper dans une auge le plâtre avec de l’eau, pour être employé sur le champ.

Les ouvriers distinguent la maniere de gâcher serré & lâche.

Gâcher serré, c’est mettre du plâtre dans l’eau, jusqu’à ce que toute l’eau soit bue ; ce plâtre prend plus vîte. Gâcher lâche, c’est mettre peu de plâtre dans l’eau, ensorte qu’il soit totalement noyé : ce plâtre est plus long à prendre, & sert à couler des pierres, ou à jetter le plâtre au balai pour faire un enduit. (P)

* GACHETTE, s. f. terme d’Arquebusier, c’est un morceau de fer coudé, dont une des branches est ronde & se pose sur la détente ; l’autre est plate & taillée par le bout comme une mâchoire en demi-cercle courbé. La partie qui avance le plus sert pour la tente : la détente & le repos du chien s’arrêtent dans les crans de la noix pour la tente & le repos, & en sort pour la détente. Cette partie est percée d’un trou uni où se place une vis qui tient au corps de platine, de façon que cette piece peut se mouvoir & tourner sur sa vis.

C’est de la gachette que dépend tout le mouvement de la platine : c’est elle qui fait partir le chien quand il est tendu.

Pour tendre le chien, on le tire à soi. Ce mouvement force la noix sur laquelle il est arrêté à tourner & s’arrêter par le dernier cran dans la mâchoire de la gachette ; ce qui fait lever l’extrémité coudée du grand ressort, autant qu’il le peut être, & le fait réagir considérablement.

Pour faire partir le chien, l’on presse la gachette contre son ressort, en la poussant en en-haut par le moyen de la détente : alors la mâchoire de la gachette s’échappe du cran de la noix, qui n’étant plus arrêtée par rien, cede à l’effort que le grand ressort fait pour se restituer dans son état naturel. Le chien suit aussi le même mouvement que la noix, & va frapper de la pierre qu’il tient dans ses mâchoires contre la batterie qui se leve par la force du coup qu’elle reçoit. Ce coup fait sortir des étincelles de la pierre qui enflamme la poudre du bassinet qui se trouve découverte par la levée de la batterie : cette poudre enflammée qui communique par la lumiere à celle qui est renfermée dans le canon, y met aussi le feu. Alors cette poudre qui cherche une issue pour sortir, & qui n’en trouve pas d’autre que par le bout du canon, part avec précipitation & grand bruit, & pousse la balle ou le plomb fort au loin. Voyez l’article Fusil.

Gachette, piece du métier à bas. Voyez l’article Bas au métier.

* Gachette, (Serrurerie.) on donne ce nom à la partie du ressort à gachette qui est sous le pêne & qui en fait l’arrêt.

GACHIERES, voyez Gaschieres.

GADARA, (Géog. anc.) ancienne ville de la Palestine dans la Perse ; elle est attribuée à la Caelé Syrie par Etienne le géographe, qui dit qu’elle a été appellée depuis Séleucie & Antioche : ses bains étoient célebres ; & suivant Eunapius, ils tenoient le premier rang après ceux de Bayes. C’est à un citoyen de Gadara, à Méléagre, poëte grec, & qui fleurissoit sous le regne de Séleucus VI. qu’on doit le beau recueil des épigrammes greques, que nous appellons l’anthologie. (D. J.)

GADES, (Géog. anc.) Les Gades étoient deux petites îles de l’Océan sur la côte d’Espagne, piès du détroit de Gibraltar & de l’embouchure du fleuve Guadalquivir ou Bœtis : elles n’étoient éloignées l’une de l’autre que de six vingt pas : la plus petite avoit des pâturages si gras, que Strabon dit que l’on ne pouvoit faire de fromage du lait des animaux qu’on y nourrissoit, à-moins qu’on n’y mêlât de l’eau pour le détremper : maintenant ces deux îles n’en font plus qu’une, qui est Cadix ; mais quand il s’agit de l’antiquité, il faut toûjours conserver le mot de Gades : car ces deux îles étoient habitées par une colonie de Phéniciens, qui y avoient un temple très célebre consacré à Hercule : ils l’avoient nommé Gadir, c’est-à-dire forteresse, lieu muni, de gader, en latin septum, enceinte de murailles. (D. J.)

GADRILLE, s. m. oiseau. Voyez Gorge-rouge.

GAFFE, s. f. (Marine.) c’est une grande perche de dix à douze piés de long, à l’extrémité de laquelle il y a un croc de fer qui a deux branches, l’une droite & l’autre courbe ; on s’en sert dans la chaloupe pour s’éloigner de terre ou du vaisseau : c’est le même instrument que les bateliers appellent un croc. (Z)

GAFFER, v. act. (Marine.) c’est s’accrocher avec une gaffe. (Z)

GAGATES, voyez Jayet.

GAGE, pignus, s. m. (Jurisprud.) est un effet que l’obligé donne pour sûreté de l’exécution de son engagement.

Quelquefois le terme gage est pris pour un contrat par lequel l’obligé remet entre les mains du créancier quelque effet mobilier, pour assûrance de la dette ou autre convention ; soit à l’effet de le retenir jusqu’au payement, ou pour le faire vendre par autorité de justice, à défaut de payement ou exécution de la convention.

Quelquefois aussi le terme gage est pris pour la chose même qui est ainsi engagée au créancier.

Enfin ce même terme gage signifie aussi toute obligation d’une chose soit mobiliaire ou immobiliaire ; & dans ce cas, on confond souvent le gage avec l’hypotheque ; comme quand on dit que les meubles sont le gage du propriétaire pour ses loyers, ou qu’une maison saisie réellement devient le gage de la justice, qu’elle est le gage des créanciers hypothécaires, &c.

Mais le gage proprement dit, & le contrat de gage qu’on appelle aussi nantissement, s’entend d’une chose mobiliaire dont la possession réelle & actuelle est transférée au créancier, pour assûrance de la dette ou autre obligation : au lieu que l’hypotheque s’entend des immeubles que le débiteur affecte & qu’il engage au payement de la dette, sans se dépouiller de la possession de ces immeubles.

Chez les Romains, on distinguoit quatre sortes de gages ; savoir le prétorien, le conventionnel, le légal & le judiciaire : parmi nous on ne connoît point le gage prétorien. La définition de ces différentes sortes de gages sera expliquée dans les subdivisions de cet article.