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En terme de Vénerie on dit qu’un cerf fraye, quand il frotte la tête contre un arbre pour faire tomber la peau velue de ses nouvelles cornes. Voyez Tête & Frayoir.

FRAYEUR, s. f. Voyez Crainte, Epouvante, &c.

FRAYOIR, s. m. (Vénerie.) lieu où le cerf brunit son bois nouveau contre les baliveaux, pour détacher ou ôter une peau velue qui le couvre ; il l’enfonce ensuite dans la terre, & le brunit en lui donnant une couleur selon le terrein.

Les vieux cerfs frayent aux jeunes arbres des taillis ; plus ils sont vieux, plutôt ils frayent ; & quand on trouve le frayer, on connoît la hauteur de la tête du cerf par celle de l’endroit ou les bouts de sa paumiere auront touché.

FRECHE, (Jurispr.) est la même chose que fraux. Voyez Fraux. (A)

FREDON, s. m. vieux terme de Musique, qui signifie un passage rapide & presque toûjours diatonique de plusieurs notes sur la même syllabe : c’est à-peu-près ce que l’on a depuis appellé roulade ; avec cette différence que la roulade s’écrit, & que le fredon est ordinairement une addition de goût que le chanteur fait à la note. (S)

FREDONNER, verbe neut. & act. vieux terme de Musique, est l’action de faire des fredons. Voyez Fredon. (S)

FRIESLAND, (Géog.) île des Terres arctiques, entre l’Islande & le cap de Farewel. Elle gît entre les 340 & 345d de longitude, & depuis le 60d. de latitude jusqu’au 63, suivant les cartes des Anglois. (D. J.)

FRÉGATAIRE, s. m. (Commerce.) terme qui n’est en usage qu’au bastion de France ; établissement de commerce que nous avons à l’extrémité du royaume d’Alger & sur les frontieres de celui de Tunis.

On y nomme frégataires, des portefaix ou chargeurs qui servent la compagnie françoise établie en ce lieu, & qui portent à bord des barques ou frégates, les grains, légumes, & autres marchandises que les commis des magasins ont traité avec les Maures. Les gages de ces frégataires outre la nourriture, sont de neuf livres, monnoie de France, par mois. Dictionnaires de Commerce & de Trévoux.

FRÉGATE, s. f. (Marine.) c’est un vaisseau de guerre peu chargé de bois, qui n’est pas haut élevé sur l’eau, leger à la voile, & qui n’a ordinairement que deux ponts. On prétend que les Anglois ont été les premiers qui ayent appellé frégates sur l’Océan, les bâtimens longs armés en guerre, qui ont le pont beaucoup plus bas que celui des galions ou des navires ordinaires. Ce mot de frégate tire son origine de la mer Méditerranée, où l’on appelloit frégates de longs bâtimens à voile & à rame qui portoient couverte, & dont le bord qui étoit beaucoup plus haut que celui des galeres, avoit des ouvertures comme des sabords pour passer les rames : mais cette sorte de bâtimens n’est plus d’usage, & les frégates sont aujourd’hui des vaisseaux de guerre qui vont après les vaisseaux du troisieme rang, & l’on désigne leur force & leur grandeur par le nombre de leurs canons,

Les frégates depuis 32 canons jusqu’à 46 ont deux ponts, deux batteries completes, un gaillard, un barrot en avant du grand-cabestan, un château d’avant de 23 piés de long.

Les frégates depuis 30 jusqu’à 32 canons ont deux pont, une batterie complete sur le deuxieme pont, un gaillard jusqu’au grand-cabestan, un château d’avant de 20 piés de long. On peut faire une frégate de ce rang qui n’auroit qu’un pont, une batterie complete, & un gaillard, avec un château d’avant, qui

seroient séparés au milieu de la distance nécessaire pour placer la chaloupe sur le pont.

Une frégate de 28 canons a deux ponts, & la plus grande partie du canon se place sur le deuxieme pont ; il n’y a sur le premier que huit canons, quatre de chaque côté, un gaillard prolongé de trois barrots en-avant du mât d’artimon, & un château d’avant de 19 piés de longueur.

Depuis quelque tems on a changé cet usage, & maintenant une frégate de 28 à 30 canons n’auroit qu’un pont, sur lequel il y auroit 24 canons, & quatre ou six sur son gaillard d’arriere. Cette disposition est bien meilleure, quand les frégates ont leur batterie élevée ; car les huit canons qu’on mettoit sur le premier pont étant fort près de l’eau, étoient presque toûjours hors de service.

Ure frégate de 22 à 24 canons n’a qu’un pont, un gaillard, & un château d’avant de 18 piés de longueur.

Au-dessous de 20 canons ce ne sont plus des frégates ; on les nomme corvettes, qu’on distingue comme les frégates, par le nombre de leurs canons.

Ce qu’on vient de voir est tiré de l’architecture navale, que j’ai eu occasion de citer en plus d’un endroit ; & pour entrer dans un plus grand détail, j’y ai joint le devis d’une frégate de cent quarante-cinq piés de long de l’étrave à l’étambot, trente-six piés de bau, & quinze piés de creux, dressé par un habile constructeur.

La frégate a cent trente piés de quille portant sur terre, & la quille a un pié neuf pouces en quarré.

L’étrave a vingt-huit piés de hauteur à l’équerre, un pié cinq pouces d’épaisseur, trois piés cinq pouces de large par le haut, deux piés dix pouces au milieu, trois piés cinq pouces par le bas, trois piés trois pouces de ligne courbe, douze piés quatre pouces de quête.

L’étambot a vingt sept piés de long à l’équerre ; un pié sept pouces d’épais, deux piés de large par le haut, deux piés sept pouces à la pointe de l’arcasse, sept piés par le bas, neuf pouces de ligne courbe, deux piés sept pouces de quête.

La lisse de hourdi a vingt-sept piés de long, un pié neuf pouces d’épais, un pié sept pouces de large en son milieu, un pié cinq pouces par les bouts, un pié d’arc ou de rondeur.

La pointe de l’arcasse en-dehors est à douze piés au-dessous de la tête de l’étambot, ou de son bout d’en-haut.

Les alonges de poupe ont vingt-quatre piés de hauteur, prise au niveau de la tête de l’étambot, & sont à la distance de seize piés l’une de l’autre.

Des deux grands gabarits, celui qui est le premier du côté de l’arriere est pose à soixante & quinze piés du dehors de l’étambot, & l’autre est onze piés plus en-avant. Le premier gabarit de l’avant est posé sur le ringot, & a trente-deux piés six pouces de distance d’un de ses côtés à l’autre à la baloire. Le dernier gabarit ou le premier de l’arriere, est posé à autant de distance de l’étambot que l’étrave a de quête, ou un peu plus, c’est-à-dire à douze piés six pouces. Il y a de distance de l’un de ses côtés à l’autre, vingt-neuf piés six pouces pris à la baloire, & vingt-quatre piés pris à neuf piés de hauteur au-dessus de la quille.

La plus basse préceinte a un pié trois pouces de large, & sept pouces d’épais ; la seconde a un pié deux pouces de large, & sept pouces d’épais ; la fermure qui est entre-deux, a un pié neuf pouces de large ; la troisieme préceinte a un pié un pouce & demi de large, & la fermure, qui est la fermure des sabords, a deux piés six pouces ; la quatrieme préceinte a un pié un pouce de large, & six pouces d’épais, & la fermure entre la troisieme & la quatrie-