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chant ou en les laissant ouverts, y entretenir le degré de feu convenable. Ces bâtons, à cause de leur figure, se nomment des fuseaux.

Outre les fourneaux & les creusets, les Fournalistes ne font guere que des réchaux & des especes de fourneaux quarrés, mais plus longs que larges, dont les blanchisseuses se servent pour chauffer leurs fers-à-repasser. Ces sortes d’ouvrages sont aussi de grès de pot-à-beurre, de même que les fourneaux d’une nouvelle invention propres à faire du café. Dictionnaire & réglemens du Commerce.

Cet état demanderoit beaucoup plus de connoissance d’Histoire naturelle, de Physique & de Chimie, que ces ouvriers n’en ont communément.

FOURNEAU d’une mine, s. m. (Fortificat.) c’est une espece de cosse pratiqué à l’extrémité de la galerie pour mettre la poudre dont la mine doit être chargée. On appelle aussi le fourneau la chambre de la mine Voyez Mine & Chambre. (Q)

Fourneau superficiel, terme de Fortification qui signifie la même chose que caisson. C’est une caisse remplie de trois, quatre, cinq ou six bombes, & souvent remplie simplement de poudre. On s’en est servi dans les sieges pour faire sauter les logemens du chemin couvert & du fossé sec ; mais ces caissons ne sont plus guere d’usage. On leur a substitué les fougasses. Voyez ci-dev. Fougasse ou Fougade. (Q)

* Fourneau, chez les Bimblotiers faiseurs de dragées pour la chasse ; c’est un massif de maçonnerie qui entoure une chaudiere de fer dans laquelle on fond le plomb dont on doit faire les balles ou dragées. Voyez la Planche de la fonte des dragées. C’est le fourneau ; A la chaudiere, autour de laquelle sont deux anneaux de fer qui garantissent la maçonnerie du fourneau du frottement des moules qui la détruiroit en peu de tems ; D l’ouverture par laquelle on met le bois allumé sous la chaudiere ; E la cheminée du fourneau par laquelle la fumée du bois qui est sous la chaudiere passe dans la grande cheminée F qui couvre tout le fourneau, d’où elle se perd hors de l’attelier ; B une ouvriere assise près du fourneau, & qui tient un moule dans ses mains qu’elle ouvre pour en faire sortir la branche (voyez Branche), qu’elle tire avec des béquettes, sorte de pinces plates : les branches sorties au moule sont posées à terre sur un ais placé en G à côté de l’ouvriere.

Fourneau à fondre les caracteres d’Imprimerie ; il est fait de la terre dont se servent les Fournalistes pour la fabrique des creusets, mais moins fine. C’est un mélange de ciment de pot-à-beurre cassé & de terre glaise petris ensemble ; sa grandeur ou hauteur est de 18 à 20 pouces, 10 à 12 de diametre, sur deux piés & demi de longueur. Il est séparé en deux dans la hauteur ; on met le bois dans la partie supérieure, au bout de laquelle est une grille aussi de terre qui donne l’air qui est nécessaire pour faire allumer le bois. La partie inférieure est composée du cendrier & des ventouses pour l’air ; on pose sur la partie supérieure dudit fourneau la cuilliere dans laquelle est le métal qui est toûjours en fusion par le feu continuel qui est dessous. Depuis la grille jusqu’à la partie supérieure, on ménage une ouverture sur laquelle on met un tuyau de tôle, qui sert de passage à la fumée qui s’échappe hors l’attelier. Voyez les Planches de la Fonderie en caracteres.

* Fourneau, (Chapelier.) Ces ouvriers en ont de trois sortes : un qu’ils mettent sous les plaques, lorsqu’ils bâtissent & dressent ; un plus grand dans la foulerie sous la petite chaudiere, qui contient l’eau chaude & la lie à fouler ; un troisieme très-grand sous la chaudiere à teinture. Ces fourneaux n’ont rien de particulier, qu’on n’apperçoive d’un coup-d’œil sur les Planches. Voyez les Planches de Chapellerie & leur explication.

* Fourneau, (Cuisine.) c’est un ouvrage de maçonnerie qui est fait de brique, qui a environ trois piés de haut, & sur lequel sont scellés des réchaux qui déposent leurs cendres dans une espece de voûte pratiquée sous le fourneau, & à-peu-près vers le milieu. Le bâti qui soûtient cette maçonnerie est de pierre. Les contours de la partie supérieure sont garnis & liés de bandes de fer.

Fourneau des grandes Fonderies ; voyez l’article Bronze.

Fourneau des Usines en Cuivre ; voyez l’article Cuivre.

Fourneau des Usines en Fonte ; voyez ci-devant à l’article Forge, Forges (grosses-).

Fourneau des Usines en Fer ; voyez aussi ci-devant à l’article Forge, Forges (grosses-).

* Fourneau des Tailleurs de limes ; c’est une espece de moufle faite de brique. Le tailleur de limes les y renferme avec la suie, & autres matieres de la trempe en paquet. Voyez l’article Trempe. Voyez aussi Planches de Taillanderie & Fourneau. 9 le fourneau, 5 son cendrier, l les supports de la grille qui porte le paquet.

Fourneau, chez les Mégissiers ; voyez l’article Chamoiseur.

Fourneau des Fondeurs en sable ; voyez à l’article Sable, Fondeur en sable.

* Fourneau, (Plombiers.) ils en ont trois ; la fosse, la poesle, & le fourneau à étamer.

Ils fondent dans la fosse le plomb destiné pour les grandes & petites tables ; & c’est-là qu’ils jettent aussi d’autres ouvrages. Voyez l’article Fosse.

La poesle est une partie de la fosse. Voyez le même article & l’article Poesle.

Le fourneau à étamer est un chassis quarré de grosses pieces de bois ou massif de maçonnerie, sur lequel est un foyer de brique. Il est élevé de terre d’environ deux piés & demi, sur quatre piés de longueur, & presque la même largeur ; il est bordé de brique ou de terre grasse tout-autour ; mais le rebord est plus haut par-derriere & par devant, que par les côtes : c’est-là que les Plombiers étament. Voy. l’article Etamer.

Leur étamage occupe deux ou trois ouvriers qui tiennent la piece à étamer élevée au-dessus du fourneau, jusqu’à ce qu’elle ait pris le degré de chaleur convenable. Voyez nos Planches de Plomberie & leur explication.

* Fourneau, (Potier d’etain.) il est comme le fourneau de cuisine, fait de brique, long d’environ huit à dix pouces, de la même profondeur, large de six à sept pouces, ouvert par-devant, coupé par une grille qui porte le charbon. On y met chauffer les fers à souder ; fondre l’étain dans la cuillere à jetter les anses ou autres garnitures, &c. Les Potiers d’étain ont des fourneaux portatifs de fer, de tôle ou de brique, qui leur servent aux mêmes usages.

* Fourneau, en termes de Raffineur de sucre, est un massif de brique à plusieurs feux, d’environ six piés de large sur quinze de long ; il est ordinairement chargé de trois chaudieres, séparées par des élévations triangulaires, sous lesquelles sont les évents des fourneaux. Au-dessous des chaudieres qui y sont descendues jusqu’à un pié de leur bord, sont des grilles sur lesquelles on jette le charbon, & qui donnent passage aux cendres & au vent qui vient des aspiraux. Voyez Aspiraux. Ce fourneau est fermé sur le devant d’une porte de fer, couvert de plomb & garni de trois poeslettes. Voyez Poeslette & nos Planches.

Fourneau, (Fontaines salantes.) Voyez les articles Sel & Salines.

Fourneau des Teinturiers. Voyez l’article Teinture.