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cinq, ou sept grains, jusqu’à quinze. Il dit avoir souvent donné ce remede depuis deux grains jusqu’à quatre, sans causer de vomissement ; & que si l’on réitere cette dose pendant plusieurs jours, il n’y a plus de vomissement, sur-tout si on l’étend dans beaucoup de liqueur ; que si on le donne sous la forme de pilule, il excite plus facilement le vomissement, mais très-rarement lorsqu’il est joint avec le mercure doux.

La gomme-gutte est un ingrédient très-ordinaire & très-utile des opiates & des pilules purgatives & fondantes, & en particulier des pilules mercurielles dont la plûpart des apothicaires ont des dispensations secretes. Elle entre dans les pilules hydragogues de Bontius, & dans la poudre hydragogue de la pharmacopée de Paris.

La gomme-gutte a été vantée particulierement contre la goutte ; mais sa réputation à cet égard ne s’est pas soutenue. (b)

GUTTETE, (Poudre de) selon la pharmacopée de Paris, (Pharmacie & Mat. méd.) Prenez du bois de gui de chéne, de racines de Fraxinelle, de racines de pivoine male & de sa semence, de chacun demi-once ; de semences d’aroche deux gros ; de crane humain trois gros ; de corail rouge préparé deux gros ; de cornes de pié d’élan demi-once ; de feuilles d’or un scrupule : faites du tout une poudre très-fine.

Cette poudre passe pour un grand antispasmodique, & pour un spécifique éprouvé contre l’épilepsie. On la donne à la dose d’un scrupule, d’un demi-gros ou d’un gros dans une liqueur appropriée, & on la continue pendant long-tems. On pourroit sans inconvénient la prendre à une dose beaucoup plus considérable. Voyez Epilepsie. (b)

GUTTURAL, adj. en Anatomie, se dit des parties relatives au gosier : l’utere gutturale est une branche de la carotide externe qui se distribue principalement à la partie supérieure de la glande thyroïde & au gosier. (L)

Guttural, (Gramm.) on distingue en différentes classes les diverses articulations usitées dans chaque langue ; & cette distinction se fonde sur sa diversité des parties organiques qui paroissent le plus contribuer à la production de ces articulations. Les consonnes qui les représentent se partagent de même : de-là les labiales, les linguales, les gutturales, &c. Voyez Consonne. (E. R. M.)

GUTTUS, (Antiquités.) nom purement latin, dont les antiquaires sont obligés de se servir ; parce que nous n’avons point de nom françois qui y réponde. C’étoit un vase dont le sacrificateur se servoit chez les Romains pour prendre le vin & le répandre goutte-à-goutte sur la victime. Voyez Sacrifice. Vigenere sur Tite-Live donne la figure du guttus, tel qu’on le voit représenté sur les médailles & d’autres monumens antiques. Dictionn. de Trévoux & Chambers.

GUTZKOW, (Géog.) petite ville d’Allemagne, capitale d’un comté de même nom, appartenante à la Suede ; les Danois & les Russiens la saccagerent en 1357. Elle est sur la Péene, à 4 lieues S. O. de Wolgtz, 15 N. E. de Gustrow. Long. 31. 32. latit. 54. 4. (D. J.)

GUZ, s. m. (Commerce.) c’est l’aune dont on se sert à Mocha, pour mesurer les longueurs. On l’appelle aussi coüit. Voyez cet article. (G)

GUZARATE, ou GUZURATE, (Géog.) province de l’empire du Mogol dans l’Indoustan ; le Mogol Akébar s’en rendit maître en 1565 : Amadalab en est la capitale.

Ce pays le plus agréable de la presqu’île en-deçà du Gange, est arrosé de belles rivieres qui le fertilisent extrèmement ; il contient plusieurs villes ou

bourgs, où l’on fabrique des marchandises très-précieuses, des brocards d’or & d’argent, des étoffes de soie magnifiques, & d’admirables toiles de coton. Thevenot prétend que le Guzarat paye au Mogol vingt millions par an, & la somme du P. Catrou est encore plus forte ; mais les récits de ces deux voyageurs paroissent plûtôt des calculs romanesques, que des appréciations éclairées. (D. J.)

GYAROS, (Géog.) petite île de l’Archipel, près de Délos ; tous les anciens en font mention. Pline lui donne douze mille pas de circuit, & la place à soixante-deux mille pas d’Andros. Elle est non-seulement fort petite, mais en partie couverte de rochers ; ce qui fait dire à Juvenal, Satyre x. v. 170.

Gyaræ clausus scopulis, parvâque Seripho.

Rome y reléguoit les criminels ; c’est pourquoi nous lisons dans Tacite, que Lucius Pison opine qu’il falloit interdire le feu & l’eau à Silanus, & le reléguer dans l’ile de Gyaros. On la nomme à présent Joura ; elle n’a point changé de face ; elle est aussi sauvage, aussi deserte, aussi délaissée qu’autrefois. (D. J.)

GYFHORN, (Geog.) petite ville d’Allemagne, dans la basse-Saxe, au duché de Lunebourg, sur l’Aller & l’Ise qui s’y joignent ensemble, à 10 lieues N. E. de Brunswick, 9 S. E. de Zell. Long. 28. 24. lat. 52. 36. (D. J.)

GYMNASE, s. m. gymnasium, (Littér. greq. & rom.) édifice public chez les Grecs & les Romains, où ceux qui vouloient s’instruire & se perfectionner dans les exercices, trouvoient tous les secours nécessaires. Ces lieux se nommoient gymnases, à cause de la nudité des athletes ; palestres, à cause de la lutte, qui étoit un des exercices qu’on y cultivoit le plus ; & quelquefois chez les Romains thermes, parce que l’appartement des bains & des étuves en faisoit une des parties principales.

Les différentes pieces qui composoient ces grands édifices peuvent, suivant M. Burette, se réduire à douze principales, savoir : 1°. les portiques extérieurs, où les Philosophes, les Rhéteurs, les Mathématiciens, les Medecins, & autres savans, faisoient des leçons publiques, disputoient, ou lisoient leurs ouvrages. 2°. L’éphébeum, où les jeunes gens s’assembloient de grand matin, pour y apprendre les exercices dans le particulier, & sans spectateurs. 3°. Le coryceum, autrement nommé l’apodyterion ou le gymnasterion, qui étoit une espece de garderobe où l’on quittoit ses habits, soit pour les bains, soit pour les exercices. 4°. L’élæothesium, l’aliptérion, ou l’unctuarium, destiné aux oignemens qui précédoient, ou qui suivoient l’usage des bains, la lutte, le pancrace, &c. 5°. La palestre proprement dite, ou l’on s’exerçoit à la lutte, au pugilat, au pancrace, & autres exercices. 6°. Le sphæristérium ou jeu de paume, reservé pour les exercices où l’on employoit une balle. 7°. Les grandes allées non-pavées, lesquelles occupoient le terrain compris entre les portiques & les murs qui entouroient tout l’édifice. 8°. Les xystes, (xysti) qui étoient des portiques, sous lesquels les athletes s’exerçoient pendant l’hyver & le mauvais tems. 9°. Dautres xystes, (xysta) qui étoient des allées découvertes, destinées pour l’été & pour le beau tems, & dont les unes étoient toutes nues, & les autres plantées d’arbres. 10°. L’appartement des bains composé de plusieurs pieces. 11°. Le stade qui étoit un terrein spacieux, demi-circulaire, sablé, & entouré de gradins pour les spectateurs des exercices. 12°. Le grammatéion, qui étoit le lieu destiné à la garde des archives athlétiques.

Ces gymnases étoient gouvernés par plusieurs officiers ; tels étoient 1°. le gymnasiarque, ou le sur-