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tachée au corps spongieux de la fourchette, & quelquefois à l’expansion aponévrotique, & qui ne sont autre chose que le prolongement des vaisseaux lymphatiques, qui sans cette précaution susciteroient inévitablement une nouvelle excroissance. Lorsque le crapaud est accompagné de tous les signes qui peuvent en faire redouter les suites, il sera plus à propos de dessoler le cheval, afin de mettre parfaitement à découvert toute la partie malade, & de pouvoir juger exactement des progrès du mal, & l’on pratiquera plus sûrement encore ce que j’ai prescrit dans le premier cas. J’ai guéri plusieurs fics du genre de ceux dont le génie ne doit point effrayer, sans avoir recours au fer dont je n’ai fait usage que sur la sole & par la simple consomption ; mais la méthode que je viens d’indiquer est préférable à tous égards. Tout dépend principalement au surplus des pansemens, de la sagacité avec laquelle le maréchal les diversifie, & des lumieres qui le guident en pareilles circonstances. (e)

FICELLE, s. f. (Corderie.) c’est la plus petite espece de corde que l’on file chez les Cordiers. Voyez l’article Corderie.

Ficelle ; c’est ainsi que les Chapeliers appellent la marque que la ficelle a faite au pié de la forme du chapeau quand on l’a enficelé. Cette marque se nomme aussi le lien du chapeau. Voyez Chapeau.

Ficelle, Rubanier, & autres ouvriers Tissutiers. Il en faut au métier du rubanier, de trois grosseurs : celle que l’on appelle ficelle à tirans, & qui est la plus grosse des trois ; la ficelle à maille, qui est de moyenne grosseur ; & la ficelle à rames, qui est la plus fine, & qui pourvû qu’elle soit bien fabriquée, ne peut être trop fine.

FICELER, v. act. (Commerce.) lier un paquet de marchandise, ou autre chose, avec de la ficelle. On dit en termes de Douane, qu’un ballot, une balle ou une caisse de marchandises a été ficelée & plombée, pour signifier que l’on a passé un morceau de ficelle autour du nœud de la corde de l’embalage, au bout de laquelle les visiteurs ont mis le plomb du bureau.

On ficele les ballots pour empêcher qu’ils ne soient ouverts ou visités en chemin dans les autres bureaux de la route par où ils doivent passer, & aussi afin qu’on ne puisse en tirer des marchandises & en substituer d’autres à la place. Dictionn. de Comm. de Trév. & Chamb. (G)

Ficeler, Déficeler, Reficeler, v. act. c’est parmi les graveurs en bois l’action de mettre la ficelle autour du manche de la pointe à graver, de l’ôter de ce manche quand la pointe est cassée à son extrémité pointue & devient trop courte, afin d’en alonger la lame, refaire sa pointe, & ensuite reficeler le manche pour remettre cet outil en état de pouvoir s’en servir. Voyez les figures, Planches de la gravure en bois. Article de M. Papillon.

* FICELLIER, s. m. (Comm.) espece de devidoir fixé sur les comptoirs des marchands qui font un grand débit. La ficelle est sur ce devidoir, d’où le marchand la tire par le bout pour ficeler ses paquets. Il n’y a aucune différence entre le ficellier & la tournette : ces deux instrumens tournent également sur un pié, & envident ou devident la ficelle ou le fil dont ils sont chargés.

FICHANT, (Fortificat.) se dit, en terme de Fortification, du feu du flanc, lorsque la ligne de défense est fichante ; parce qu’alors la balle du fusil tiré du flanc à la face du bastion, entre dans cette face. Voyez Ligne de Défense. (Q)

FICHES, s. f. pl. ce sont, dans l’Art militaire, des especes de grands bâtons, piquets, ou hallebardes, dont on se sert pour marquer ou aligner les différentes lignes du camp : c’est proprement ce que l’on ap-

pelle jalons dans la Géométrie pratique. Voyez Jalons. (Q)

Fiches, terme de Lutherie, sont des chevilles de fer, autour desquelles on entortille les cordes de fer ou de cuivre des clavecins, épinettes, psaltérion, & autres instrumens de cette espece. Ces fiches ont leur partie inférieure terminée en pointe obtuse, c’est celle qui entre dans le bois ; l’autre extrémité est applatie, pour donner prise à l’accordoir, ou à la clé avec laquelle on les tourne pour tendre les cordes, jusqu’à ce qu’elles soient d’accord entre elles.

Il y a des instrumens dont les fiches sont fendues par la tête ; ensorte que l’on peut passer une boucle, formée à l’extrémité de la corde, sur un des fourchons. Cette maniere de chevilles est bonne pour les instrumens dont les cordes souffrent de grands efforts, comme celles du tympanon ou psaltérion.

Mais dans les instrumens à clavier, cela n’est pas nécessaire ; il suffit qu’un demi-pouce, ou environ, des cordes soit pris entre la fiche & les différens tours que la corde fait autour d’elle ; il faut seulement observer que la corde soit tellement entortillée, que pour tendre ou faire monter le ton, on doive tourner à droite, & pour descendre ou lâcher, on doive tourner à gauche.

Fiche, (Peinture.) instrument dont les Peintres se servent pour piquer leurs traits ou poncis. C’est un petit bâton de quatre à cinq pouces de long, sur environ trois lignes de diametre, dans lequel on a fiché une aiguille à coudre. (R)

* Fiches, (Serrur.) c’est ainsi qu’on appelle ces pieces de fermeture de fer, sur lesquelles sont soûtenues & se meuvent les portes d’armoires, les fenêtres, &c. Il y en a de différentes sortes.

Il y a des fiches à vase ; elles different des fiches à nœuds & à chapelets, en ce qu’elles n’ont que deux nœuds ; que le nœud qui forme la partie d’en bas de la fiche, porte un mammelon : ce qui l’a fait appeller le gond de la fiche. Le gond est ferré sur les dormans des croisées, les chambranles des portes, les piés cormiers des armoires, &c. Quant au nœud qui entre sur le mammelon du gond, il est ferré sur les feuilles des portes ; & tous les deux ainsi assemblés, tant la partie du haut que celle du bas, forment la fiche à vase. Le détail de cette fiche se voit dans nos Planches de Serrurerie. A fiche enlevée ; B fiche tournée, c’est-à-dire dont le nœud est formé ; C broche ou mammelon, portant une tête pour former le vase de la fiche ; D partie de fiche à vase forgée ; E vase de la broche fini ; F gond de fiche enlevé & reparé ; G mammelon du gond ; HH la fiche ; I le gond dont le vase ou le bouton n’est point encore fait ; LK la fiche dont les deux parties sont assemblées ; M la fiche à demi dans son gond.

La fiche de brisure, qui est une fiche à nœuds, qu’on ferre aux guichets des croisées & autres ouvrages semblables, brisée en plusieurs parties ; comme on le peut voir dans la vignette d’une de nos Planches de Serrurerie, au haut de laquelle on a représenté la boutique d’un serrurier qui ferre une croisée.

La fiche à chapelet, qui differe de la fiche à nœuds en ce que chaque nœud est séparé, & qu’ils sont tous enfilés par le moyen d’un mammelon ou d’une broche ; de ces nœuds l’un tourne à droite, & l’autre à gauche : ce qui fait qu’il y a entre les nœuds la hauteur d’un nœud de vuide de chaque côté, comme on le voit dans nos Planches de Serrurerie. 1, 2, 3, est la fiche à chapelet, ou à nœuds ; 1, 2, la tête ou boule du mammelon ; 3, 3, 3, le nœud ; 5 le mammelon ; 4, 6, le nœud.

La fiche de porte cochere qui est composée d’un seul nœud, qui a de la hauteur à proportion de la force de la porte ; & pour gond, un gond à repos simple ou double, selon que le cas le requiert. Cette sorte