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l’ouvrier l’exige. Cet outil est poussé dans le bois au moyen des coups de marteau que l’on frappe sur les talons B & C ; & la tige sert comme de levier pour retirer le tranchant, lorsqu’il est engagé trop fortement dans le bois. (D)

Fers de Varlope, de demi-Varlope, Varlope a onglet, & de Rabot : ils ont tous la même forme, & se sont de même ; ils ne different que sur la largeur : ils sont à un biseau, comme les ciseaux du Menuisier. Pour les faire, l’ouvrier prend une barre de fer, la corroye, enleve un fer de varlope ou autre, comme on le démontre dans la Planche du Taillandier, où l’on voit l’acérure ou la mise d’acier ; ensuite il place l’acérure à la plece enlevée, il corroye les deux ensemble ; il repare & forme le biseau, desorte que l’acier soit du côté qui forme le tranchant. Voyez dans la même Planche un fer de varlope vû du côté du biseau.

Fer, (Menuiserie.) Donner du fer à une varlope, demi-varlope, rabot, & généralement à toutes sortes d’outils de Menuiserie, s’ils sont montés dans des futs ; c’est, lorsqu’ils ne mordent pas assez, frapper dessus la tête doucement pour les faire mordre davantage, en en faisant sortir le tranchant.

Fer, (à la Monnoie.) il se dit de l’exact équilibre du métal au poids lors de la pesée, comme une once d’or tenant un parfait équilibre avec le talon, les deux plateaux ne trébuchant point.

Fer a friser, (Perruquier.) est un instrument dont les Perruquiers se servent pour dessécher les cheveux renfermés dans des papillotes, & leur faire tenir la frisure. Cet instrument est une espece de pince dont les deux branches sont faites à-peu-près comme celles des ciseaux du côté des anneaux, & se terminent par deux plaques unies & disposées de maniere, que quand on ferme la pince, elles se servent l’une contre l’autre. On fait chauffer ce fer au feu ; & quand il est chaud, on pince les papillotes entre ces deux plaques. Voyez la Planche.

Fer a toupet, (Perruquier.) est une espece de pince dont les deux branches sont alongées, & construites de maniere que l’une est ronde comme un cylindre, & l’autre a une rainure creusée, & propre à recevoir la branche ronde. On s’en sert pour friser le toupet, ou les cheveux qui bordent le front : pour cet effet on le fait chauffer ; on pince entre les deux branches la pointe des cheveux, & on roule les cheveux autour du fer, de façon que la chaleur leur fait conserver le pli que le tortillement leur a imprimé avec le fer.

Fer rond a souder, de Plombier ; c’est un cône tronqué arrondi par la tête, avec une queue pour le prendre.

Fer pointu, quarré, à souder ; il a la forme pyramidale.

Fer rond, pointu, à souder, des Vitriers ; il a la forme de la pointe d’un œuf, sa queue est plus longue qu’au fer du Plombier ; il est terminé par un crochet. Pour faire ces sortes de fers, le forgeron prend une barre de fer, comme on voit dans nos Planches de Taillanderie ; ensuite une virole qu’il soude au bout de la barre, ce qui forme la tête du fer : il repare, lime & dresse.

Fer a polir, (Reliûre.) Pour polir on se sert d’un fer de la longueur d’un pié, sur lequel il doit y avoir une platine de cinq pouces de long sur deux de large. Il faut que cette platine soit très-égale ; le reste est en queue, pour être emmanché. Voyez les Planches de la Reliûre. Voyez Polir.

Quand le livre est glairé sur la couverture, & que le blanc d’œuf est sec, on se sert du fer à polir chaud, qu’on passe legerement une fois ou deux sur tout le livre, pour lui donner du lustre.

Fers a dorer, (Reliûre.) Les Relieurs usent de

différens fers pour dorer les livres. Voy. Alphabet, Arme, Coin, Bouquet, Dentelle, Palette, Roulette, Fleuron.

Fers, (Rabanter.) Voyez Dent de Rat.

Fer de Velours a cannelure, (Inssrument du métier de l’étoffe de soie.) Le fer de velours est une petite broche de cuivre qui est applatie plus d’un côté que d’un autre, & qui a sur un des dos une petite cannelure dans laquelle la taillerole entre pour couper le poil.

Fer de Velours frisé : les fers de velours frisé sont parfaitement ronds, & sont de fer, au lieu que les autres sont de léton, & non de cuivre, & d’ailleurs n’ont point de cannelure.

Fer de Peluche : les fers de peluche ont une cannelure, comme les fers à velours, mais sont de beaucoup plus hauts : il y a des fers de peluche qui sont de bois, quoiqu’ils soient nommés fers.

FERABATH, (Géogr.) ville agréable de Perse, dans les montagnes qui bornent la Mer Caspienné au midi, dans le Mésenderan, à cinq lieues de la mer : le grand Chah-Abas y passoit souvent l’hyver. Long. 76. 12. lat. 39. 46. (C. D. J.)

FERALES, (Hist. anc.) nom d’une fête que les anciens Romains célébroient le 12 Février à l’honneur des morts. Voyez & Manes.

Varron dérive ce mot de inferi ou de fero, parce qu’on portoit un repas au sépulcre de ceux auxquels on rendoit ce jour-là les derniers devoirs. Festus le dérive de fero, par la même raison, ou de ferio, parce qu’on immoloit des victimes. Vossius observe que les Romains appelloient la mort fera, cruelle, & que delà peut venir feralia. Dictionn. étymol.

Macrobe, Saturn. l. I. c. xiij. en rapporte l’origine à Numa Pompilius. Ovide, dans ses Fastes, remonte jusqu’à Enée pour en trouver l’origine, & les décrit. Il dit encore qu’en ce jour on faisoit aussi un sacrifice à la déesse Muta, ou muette, & que c’étoit une vieille femme accompagnée de jeunes filles, qui faisoit ce sacrifice. Dictionn. de Trév. & Chambers.

Cette fête ayant été long-tems négligée à Rome depuis sa premiere institution, à cause des guerres continuelles, Ovide raconte au second livre des Fastes, que cette ville fut desolée par la peste, & qu’on jugea que ce fléau étoit un effet de la vengeance des dieux Manes. Les esprits étant aussi malades que les corps, on vit, dit-on, les ombres des morts sortir de leurs tombeaux, se promener dans les campagnes & dans les rues de la ville avec des hurlemens affreux. On ne trouva point d’autre remede à cette desolation, que de rétablir les cérémonies négligées, feralia : la peste cessa, & les Manes appaisés retournerent dans leurs tombeaux ; il falloit bien que cela arrivât. (G)

FERBLANTIER, s. m. ouvrier qui travaille à divers ouvrages de fer-blanc, comme plats, assiettes, lampes, lanternes, &c.

La véritable qualité des Ferblantiers est Taillandiers, Ouvriers en fer-blanc & noir ; ils sont de la communauté des Taillandiers. Voyez Taillandier.

Les Ferblantiers & les Vitriers n’ont besoin que de fers à souder, mais plus petits que ceux des Plombiers. Les uns & les autres se servent de poix résine pour mieux faire prendre la soudure. Lorsqu’on veut au contraire qu’elle ne prenne pas dans de certains endroits, on les salit avec la main ou de la craie.

FERDEN ou VERDEN, (Géog.) ville du cercle de la basse Saxe en Allemagne, capitale de la province du même nom, autrefois épiscopale & impériale, mais à-présent sujette à l’électeur d’Hannovre, auquel les Danois la cederent, après l’avoir prise en 1712. Elle est sur l’Aller proche le Wéser, à 10 lieues S. E. de Breme, 20 S. de Hambourg, 22 S. O. de Lunebourg, 20 N. O. d’Hannovre. Long. 26. 58. lat. 53. 3. (C. D. J.)