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côté qui sert à souder, est un peu recourbé en croissant à ceux qui sont ronds : aux quarrés c’est un morceau de fer en forme de cube, d’environ 18 lignes, qui est rivé au bout de la queue.

Fer, terme de Corderie, est un morceau de fer plat, large de trois à quatre pouces, épais de deux lignes, long de deux piés & demi, solidement attaché dans une situation verticale à un poteau ou à une muraille par deux barreaux de fer soudés à ses extrémités ; enfin le bord intérieur du fer plat forme un tranchant mousse. Voyez les Planches de Corderie.

Le peigneur tient sa poignée de chanvre, comme s’il vouloit la passer sur le peigne, excepté qu’il prend dans sa main le gros bout, & qu’il laisse pendre le plus de chanvre qu’il lui est possible, afin de faire passer le milieu sur le tranchant du fer : tenant donc la poignée de chanvre, comme nous venons de le dire, il la passe dans le fer ; & retenant le petit bout de la main gauche, il appuie le chanvre sur le tranchant mousse du fer ; & tirant fortement de la main droite, le chanvre frote sur le tranchant ; ce qui étant répeté plusieurs fois, le chanvre a reçû la préparation qu’on vouloit lui donner, & on l’acheve en le pressant legerement sur le peigne à finir. Voyez l’article Corderie, & les figures.

Fers a découper, en terme de Découpeur, sont des emporte-pieces modelés selon le goût & la fantaisie, dont on se sert pour découper divers desseins sur les étoffes. Voyez les figures de la Planche du Découpeur, qui représentent ces sortes d’outils. On frappe sur la tête avec un maillet de bois, comme sur un ciseau, & le fer à découper tranche l’étoffe mise en plusieurs doubles sur une planche.

Fers a gauffrer, en terme de Découpeur, ce sont des planches de cuivre qu’on applique sur les étoffes, pour y imprimer les caracteres qui sont gravés sur ces fers. Voyez Planche du Découpeur, une épreuve de ce fer.

Fers a reparer, en terme de Doreur sur bois, est un terme général qui signifie tous les outils sans distinction, dont on se sert pour reparer les pieces déjà blanchies. Chacun de ces fers a son nom particulier ; l’un est une spatule, l’autre un fer à refendre ; celui-ci un fer à coups fins, celui-là un fer à gros coups. Voyez ces termes ci-après, & la figure 5. de la Planche du Doreur.

Fer a gros coups, en terme de Doreur sur bois, est un outil dont la tranche, moins fine que celle du fer à coups fins, prépare la piece, & la met en état d’être-achevée de reparer par ce dernier. Voyez les figures, Planche du Doreur.

Fer a coups Fins, en terme de Doreur, se dit d’un outil qui ne differe des autres qui sont nécessaires au reparage, que parce que sa tranche est fort petite, & qu’on s’en sert pour reparer en derniere façon. Voyez Planche du Doreur.

Fer a refendre, en terme de Doreur sur bois, est un outil dont la tranche se termine en demi-losange : il sert à dégager les coups de ciseau couverts par le blanc. Voyez la Planche du Doreur.

Fer quarré, en terme d’Eperonnier, est le nom d’un outil de fer dont la forme est quarrée, sur-tout vers sa pointe ; l’autre bout, plus large & presque plat, se replie plusieurs fois sur lui-même, ce qui lui sert de poignée. Son usage est de donner à des trous de la grandeur à discrétion. Voyez les figures de la Pl. de l’Eperonnier.

Fer a souder, outil de Ferblantier ; c’est un morceau de fer long d’un pié & demi, quarré, de la grosseur d’un doigt, qui est emmanché dans un morceau de bois de la longueur de trois à quatre pouces, rond, & gros à proportion. A côté & dans le bas de ce fer, est un œil dans lequel se rive un morceau de cuivre rouge, qui est de l’épaisseur d’environ deux

lignes par en-bas ; & du côté où il est rivé, il est environ de la grosseur d’un pouce en quarré. Les Ferblantiers font chauffer cet outil, & posent leur soudure dessus les pieces à souder ; & la chaleur de ce fer faisant fondre la soudure, l’attache dessus le fer-blanc, & assujettit plusieurs pieces ensemble. Voyez les figures, Planche du Ferblantier.

Fer, en terme de Filassier ; c’est un instrument de fer attaché à un mur ou contre quelque chose de solide, dont le ventre large & obtus brise la filasse qu’on y frote, & en fait tomber les chenevottes qui y sont restées. Voyez Planche du Cordier.

Fer a souder, outil de Fontainier : cet instrument ne differe pas des fers à souder ordinaires.

Fer a fileter, outil de Gaînier ; c’est un petit morceau de fer plat, quarré, de la largeur d’un bon pouce, qui est arrondi par en-bas, & qui a une petite meche qui s’emmanche dans un morceau de bois de la longueur de deux pouces, & gros à proportion. Les Gaîniers s’en servent, après l’avoir fait chauffer, pour marquer des filets sur leurs ouvrages. Voyez la figure, Planche du Gaînier.

Fers, outils de Luthier ; il y en a de plusieurs sortes, & ils servent à divers usages.

Fer pour les éclisses des basses, bassons, violons, &c. c’est un fer d’une forme prismatique, dont la base est une ellipse. Ce prisme est terminé par un manche assez long. Voyez la figure 32. Planche XII. de Lutherie. Il sert à plier les éclisses des instrumens nommés ci-dessus.

Pour s’en servir, on le fait chauffer modérément ; on le pose ensuite horisontalement sur un établi de menuisier, ensorte que la partie prismatique déborde en-dehors : on l’assûre par le moyen d’un valet, dont la patte s’applique sur la tige qui forme le manche de cet instrument. On place ensuite les planches minces dont les éclisses doivent être faites, sur le corps de cet outil, & on les comprime pour les plier jusqu’à ce qu’elles ayent acquis la courbure requise, qu’elles conservent à cause de l’espece d’ustion dont le côté appliqué au fer, qui est le concave, a été affecté. On se sert du côté plat de cet outil, c’est-à-dire du côté où il est moins courbé, lorsqu’on veut plier les grands contours des éclisses ; & de l’autre côté, lorsqu’on veut plier de petits contours.

Fers ronds, Fers plats, outils de Luthier, représentés figures 26. 27. & 30. Pl. XII. de Lutherie ; ce sont des fers qui chauffés modérément, aident à recoller les fentes qui arrivent aux instrumens. Si on veut, par exemple, recoller ensemble les deux parties d’une table de violon, après avoir mis de la colle-forte entre les parties à rejoindre, on colle des deux côtés une bande de fort papier ; & se servant de l’un ou de l’autre des fers chauffés au degré convenable, selon que les parties planes ou concaves de la table l’exigent, & frotant legerement, on rechauffe la colle, que l’on parvient par ce moyen à faire sortir en partie d’entre les côtés de la fente, qui est d’autant mieux collée qu’il y reste moins de colle. D’ailleurs la chaleur communiquée au bois, en ouvre les pores, dans lesquels la pression de l’air force la colle rendue très-fluide, d’entrer : c’est la raison physique de toutes les soudures, dont le collage peut être regardé comme une espece. (D)

Fers crochus, (Marqueterie.) outils dont les Ebénistes se servent pour creuser dans les bois de leurs ouvrages, les places où les pênes de leurs serrures doivent se loger ; & aussi pour creuser les mortoises dans lesquelles les pattes des fiches des gonds des portes doivent entrer. Cet outil a deux tranchans A & D. Voyez la figure, Planche de Marqueterie. Le premier est tourné en-travers de la tige BC de l’outil, & l’autre, D, lui est parallele. On se sert de l’un ou l’autre, selon que l’ouvrage ou la commodité de