Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 6.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’été commence lorsque la distance méridienne du Soleil au zénith est la plus petite, & finit lorsque sa distance est précisément entre la plus grande & la plus petite. Voyez Soleil.

La fin de l’été répond au commencement de l’automne. Voyez Automne.

Depuis le commencement de l’été jusqu’à celui de l’automne, les jours sont plus longs que les nuits ; mais ils vont toûjours en décroissant, & se trouvent enfin égaux aux nuits au commencement de l’automne.

Le premier jour de l’été étant celui où le Soleil darde ses rayons le plus à-plomb, ce devroit être naturellement le jour de la plus grande chaleur ; cependant c’est ordinairement vers le mois d’Août, c’est-à-dire au milieu de l’été, que nous ressentons le plus grand chaud : cela vient de la longueur des jours & de la briéveté des nuits de l’été, qui fait que la chaleur que le Soleil a donnée à la terre pendant le jour, subsiste encore en partie au commencement du jour suivant, & s’ajoûte ainsi à celle que le Soleil donne de nouveau. La chaleur ainsi conservée de plusieurs jours consécutifs, forme vers le milieu de l’été la plus grande chaleur possible. Voyez Chaleur.

On appelle levant & couchant d’été, le point de l’horison où le Soleil se leve & se couche au solstice d’été. Ces points sont plus nord que les points est & oüest de l’horison, qui sont le levant & le couchant des équinoxes. Voy. Est, Ouest, Levant, Couchant.

Solstice d’été, voyez Solstice. (O)

ETECHEMINS, s. m. pl. (Géog. mod.) peuples de l’Acadie ; ils habitent tout le pays compris depuis Boston jusqu’au Port-royal. La riviere des Etechemins est la premiere qu’on rencontre le long de la côte, en allant de la riviere de Pentagouet à celle de Saint-Jean.

* ETEIGNARY, s. f. (Fontaines salantes.) c’est ainsi qu’on appelle, dans les fontaines salantes, des femmes dont la fonction est d’éteindre les braises tirées de dessous les poesles, & de les porter au magasin.

ETEIGNOIR, s. m. (Econ. domestiq.) petit cone creux de cuivre, d’argent, ou de fer-blanc, qu’on met sur le lumignon de la chandelle pour l’éteindre. L’éteignoir des églises est emmanché d’une longue baguette de bois.

* ETEINDRE, v. a. (Gram.) il se dit de tout corps auquel l’application du feu est sensible. Eteindre, c’est faire cesser l’action du feu. Ce terme se prend au simple & au figuré. L’eau éteint le feu ; l’âge éteint les passions.

Eteindre, (Pharmacie.) on se sert de ce terme dans un sens propre, en parlant d’une certaine préparation médicinale du fer, qui consiste à plonger dans de l’eau commune, & par conséquent à y éteindre, des morceaux de fer rougis au feu. Voyez Fer.

On se sert de la même expression dans un sens figuré, pour exprimer l’union du mercure à différentes substances, qui détruisent la fluidité sans le dissoudre chimiquement.

Unir le mercure à quelques-unes de ces substances, c’est éteindre le mercure, &c. Voyez Mercure. (b)

Eteindre, en Peinture, c’est adoucir, affoiblir. L’on éteint, l’on affoiblit les trop grands clairs, les trop grands bruns dans un tableau ; on les adoucit particulierement vers les extrémités. On dit, il faut éteindre cette lumiere qui combat avec une autre ; lorsque vous aurez éteint cette partie, le reste fera un meilleur effet.

ETELIN, (à la Monnoie.) petit poids qui est de vingt-huit grains quatre cinquiemes, ou la vingtieme partie de l’once.

ETELON, s. m. (Archit.) c’est l’épure des fermes & de l’enrayeure d’un comble, des plans d’escaliers, & de tout autre assemblage de charpenterie, qu’on trace sur plusieurs dosses disposées & arrêtées pour cet effet sur le terrein d’un chantier. (P)

ETENDAGE, s. m. (Draperie.) c’est une des opérations qui se font sur les laines avant que de les employer. Voyez l’article Manufacture en Laine.

ETENDARD, s. m. (Art milit.) étoit autrefois un chiffon de soie envergé au bout d’une pique, de maniere qu’il tournoit comme une giroüette, & s’étendoit au moyen du vent & de l’agitation : c’est de-là peut-être qu’il a pris sa dénomination à l’exemple des vexillationes des Romains. Les étendards étoient de toutes sortes de formes & de couleurs, au choix des chefs des différentes troupes de cavalerie ; aujourd’hui ils sont tous de satin brodé d’or ou d’argent, & de soie, larges d’un pié en quarré, fixés sur une lance.

« Il y aura dorénavant dans chaque escadron de cavalerie deux étendards de la livrée de mestre de camp. Sa majesté veut qu’aux étendards où il n’y aura pas de fleurs-de-lis, il y ait du côté droit un soleil, & que la devise du mestre de camp soit seulement sur le revers ; lesquels deux étendards seront portés par les cornetes des deux plus anciennes compagnies de chaque escadron ». Ordonn. du 1. Février 1689. Voyez Drapeau.

Pendant la paix il n’y a point de cornetes attachées aux régimens de cavalerie, & ce sont les lieutenans qui portent les étendards. Une lettre du 7 Août 1731, qu’on trouve dans le recueil de Briquet, regle que c’est aux lieutenans de la compagnie à laquelle chaque étendard est attaché, qui doit le porter.

« Les lances des étendards seront de la longueur de dix piés moins un pouce, compris le fer, qui est dans le bout d’en-haut, & la douille qui est à celui d’en-bas, ensorte qu’elles soient toutes uniformes ». Ordonn. du 7 Mars 1684.

Il est aussi ordonné de mettre au bout de la lance une écharpe de taffetas blanc.

Le salut de l’étendard se fait en baissant la lance doucement, & en la relevant de même.

Ce salut est dû au roi, à la reine, aux enfans de France, aux princes du sang & légitimés, aux maréchaux de France, au colonel général & au général de l’armée ; on ne le doit au mestre de camp général & au commissaire, qu’à l’entrée & à la sortie de la campagne. Briquet, t. 99.

En terme de Marine, ce qu’on nomme pavillon sur les vaisseaux s’appelle étendard sur les galeres. L’étendard royal est celui de la réale ou de la galere commandante.

De tous les tems il y a eu des signaux muets pour distinguer les troupes, les guider dans leurs marches, leur marquer le terrein & l’alignement sur lequel elles doivent combattre, régler leurs manœuvres, mais plus particulierement pour les rallier & réformer en cas de déroute. Ces signaux ont changé, suivant les tems & les lieux, de figure & de nom. Mais comme nous désignons d’une maniere générale par le seul mot d’enseigne, toutes celles dont on a fait usage en France depuis le commencement de la monarchie ; ainsi les anciens comprenoient sous des termes génériques tous leurs signaux muets à quelques troupes qu’ils appartinssent, & quelle que pût être leur forme[1] ; les mêmes termes avoient encore chez eux comme chez nous, outre une signification générale, leur application particuliere. Chez les Romains par exemple qui se servoient indifféremment des mots signum & vexillum, pour désigner toutes sortes d’enseignes ; le premier mot signifioit néanmoins d’une maniere expresse les enseignes de l’in-

  1. Soit qu’ils fussent de relief, bas-relief, en images ou étoffes unies.