les pieces & garnitures qui sont nécessaires pour la mettre en état de servir. (Z)
Equipage, (Hydraul.) On dit l’équipage d’une pompe, ce qui renferme seulement les corps, les pistons, les fourches, les tringles, & les moises qui les attachent à des chassis qui sont à coulisses, & qui se peuvent glisser dans les rainures des dormans ou bâtis de charpente scellés dans les puits & citernes où on construit des pompes. (K)
Equipage : on nomme ainsi, dans le Commerce de terre, tout ce qui sert à conduire les charrettes, chariots & autres voitures par terre ; ce qui comprend les chevaux, leurs selles, traits & attelages : on le dit aussi des chevaux, mulets & autres animaux de charge des messagers & voituriers.
Les chevaux & équipages des voituriers & autres personnes qui veulent faire entrer ou sortir des marchandises en fraude des droits du roi, ou celles qui sont censées de contrebande, sont sujets à confiscation par les ordonnances du roi pour les cinq grosses fermes, aides & gabelles. Dictionn. de Commerce, de Trévoux, & Chambers.
Equipage, (Architecture.) se dit dans un attelier, tant des grues, grüans, chevres, vindas, chariots & autres machines, que des échelles, baliveaux, dosses, cordages, & tout ce qui sert pour la construction & pour le transport des matériaux. (P)
EQUIPE, s. f. terme de Riviere ; c’est une suite de bateaux attachés à la suite les uns des autres, & allant à la voile, quand le vent est favorable ; ou tirés par des hommes, quand le vent est contraire. Ce terme est sur-tout usité sur la Loire.
EQUIPÉ, adj. en Blason : il se dit d’un cavalier armé de toutes pieces. Il se dit aussi d’un vaisseau qui a ses voiles & ses cordages.
La Nauve, de gueules à la nef équipée d’argent, surmontée de trois étoiles d’or.
EQUIPEMENT ou ARMEMENT, s. m. (Mar.) c’est l’assemblage de tout ce qui est nécessaire, tant pour la manœuvre du vaisseau, que pour la subsistance & armement des équipages. (Z)
EQUIPER UN VAISSEAU, (Marine.) c’est l’armer, & y mettre toutes les munitions, agrez & apparaux nécessaires pour la campagne, de même que le nombre de matelots & de soldats. (Z)
EQUIPOLÉ, adj. terme de Blason, qui se dit de neuf quarrés mis en forme d’échiquier, dont cinq, savoir ceux des quatre coins & du milieu, sont d’un métal différent de celui des quatre autres.
Saint-Priest en Forès, cinq points d’or équipolés à quatre d’azur.
EQUIPOLLENCE, s. f. adject. terme de Logique. Lorsque deux ou plusieurs expressions ou propositions signifient une seule & même chose, ces expressions ou ces propositions sont dites équipollentes ; & la propriété qu’elles ont d’exprimer la même chose de différentes façons, se nomme équipollence. Voyez Synonyme & Equivalent.
EQUIPOLLENT, adj. (Jurisprud.) se dit d’une chose qui équivaut à une autre ; ainsi l’on dit que le seigneur peut prendre un droit de mutation pour tous les contrats de vente, & autres équipollens à vente, c’est-à-dire pour tous les actes qui, quoique non qualifiés de vente, operent le même effet.
Equipollent étoit aussi un droit qui se levoit sur les choses mobiliaires du tems de Charles VI. pour les frais de la guerre, au lieu de 12 deniers pour livre qui se levoient ailleurs. Voyez Equivalent.
Equipollent se dit aussi quelquefois en Languedoc, pour équivalent, qui est un subside qui se paye au roi. Voyez ci-après Equivalent. (A)
* EQUIRIES, s. f. (Hist. anc.) fêtes instituées par Romulus en l’honneur du dieu Mars ; on les célé-
EQUITATION, s. f. (Hist. anc. & mod.) c’est l’art de monter à cheval.
De l’ancienneté de l’équitation, & de l’usage des chevaux dans les armées. L’art de monter à cheval semble être aussi ancien que le monde. L’Auteur de la Nature, en donnant au cheval les qualités que nous lui connoissons, avoit trop sensiblement marqué sa destination, pour qu’elle pût être long-tems ignorée. L’homme ayant sû, par un jugement sûr & prompt, discerner dans la multitude infinie d’êtres différens qui l’environnoient, ceux qui étoient particulierement destinés à son usage, en auroit-il négligé un si capable de lui rendre les services les plus utiles ? La même lumiere qui dirigeoit son choix lorsqu’il soûmettoit à son domaine la brebis, la chevre, le taureau, l’éclaira sans doute sur les avantages qu’il devoit retirer du cheval, soit pour passer rapidement d’un lieu dans un autre, soit pour le transport des fardeaux, soit pour la facilité du commerce.
Il y a beaucoup d’apparence que le cheval ne servit d’abord qu’à soulager son maître dans le cours de ses occupations paisibles. Ce seroit trop présumer que de croire qu’il fut employé dans les premieres guerres que les hommes se firent entr’eux : au commencement, ceux-ci n’agirent point par principes ; ils n’eurent pour guide qu’un emportement aveugle, & ne connurent d’autres armes que les dents, les ongles, les mains, les pierres, les bâtons[1]. L’airain & le fer servirent ensuite leur fureur ; mais la découverte de ces métaux ayant facilité le triomphe de l’injustice & de la violence, les hommes, qui formoient alors des sociétés naissantes, apprirent, par une funeste expérience, qu’inutilement ils compteroient sur la paix & sur le repos, tant qu’ils ne seroient point en état de repousser la force par la force : il fallut donc réduire en art un métier destructeur, & inventer des moyens pour le pratiquer avec plus d’avantage.
On peut compter parmi ces moyens, celui de combattre à cheval ; aussi l’histoire nous atteste-t-elle que l’homme ne tarda point à le découvrir & à le mettre en pratique : l’antiquité la plus reculée en offre des témoignages certains.
Les inclinations guerrieres de cet animal, sa vigueur, sa docilité, son attachement, n’échapperent point aux yeux de l’homme, & lui mériterent l’honneur de devenir le compagnon de ses dangers & de sa gloire.
Le cheval paroît né pour la guerre ; si l’on pouvoit en douter, cette belle description qu’on voit dans le livre de Job (ch. xxxjx. v. 19.) suffiroit pour le prouver : c’est Dieu qui parle, & qui interroge le saint patriarche.
« Est-ce de vous, lui demande-t-il, que le cheval tient son courage & son intrépidité ? vous doit-il son fier hennissement, & ce souffle ardent qui sort de ses narines, & qui inspire la terreur ? Il frappe du pié la terre, & la réduit en poudre ; il s’élance avec audace, & se précipite au-travers des hommes armés : inaccessible à la crainte, le tranchant des épées, le sifflement des fleches, le brillant éclat des lames & des dards, rien ne l’étonne, rien ne l’arrête. Son ardeur s’allume aux premiers sons de la trompette ; il frémit, il écume, il ne peut demeurer en place : d’impatience il mange la terre. Entend-il sonner la charge ? il dit, allons : il reconnoît l’approche du combat, il distingue la voix des chefs qui encouragent leurs soldats : les cris confus des armées prêtes à combat-
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Arma antiqua manus, ungues, dentesque fuerunt,
Et lapides, & item sylvanim fragmina rami, &c.Lucretius, de rerum naturâ, lib. V.