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la développée sera précisément située de la même maniere que la développante. 2°. Le petit côté de la développante sera parallele au petit côté qui lui correspond dans la développée de la développée (que j’appelle sous-développée) ; une figure très-simple peut aisément le faire voir. Donc, puisque la développante & la sous-développée sont semblables & égales (hyp.), & qu’outre cela leurs petits côtés correspondans sont paralleles, il est aisé d’en conclure que ces petits côtés sont égaux ; or nommant ds le petit côté de la développante ou courbe cherchée, & R le rayon de la développée, il est aisé de voir que le rayon osculateur de cette développée sera  : savoir-si la courbe se développe dans une situation renversée, & si elle se développe dans une situation directe. Donc, puisque le petit côté de la sous-développée est égal à , & que ce petit côté est égal à la différence du rayon osculateur, on aura , & &  ; c’est l’équation générale des courbes qui s’engendrent elles-mêmes par leur développement. Voyez le reste au mot Osculateur.

Si l’on vouloit que la courbe génératrice fût non pas égale, mais semblable à la courbe engendrée, en ce cas la différence de devroit être en raison constante avec . Cela se prouve comme dans le cas précédent. On aura donc . (O)

ENGERBER, v. act. (Agricult.) il se dit du blé après qu’il a été moissonné ; c’est mettre les javelles en gerbe : il se dit aussi des muids ou tonneaux vuides ; les engerber, c’est les mettre les uns sur les autres, comme on voit les gerbes dans une grange.

ENGHIEN ou ANGUIEN, (Géog.) ville du comté de Hainaut, dans les Pays-Bas. Long. 21. 40. latit. 50. 40.

ENGIA, (Géog. mod.) ville de Grece, située dans une île de même nom. Cette ile a cinq lieues de long sur trois lieues de large. Il y a le golfe d’Angia. Long. 41. 44. lat. 37. 45.

ENGIN, s. m. (Méchaniq.) machine composée, dans laquelle il en entre plusieurs autres simples, comme des roues, des vis, des leviers, &c. combinés ensemble, & qui sert à enlever, à lancer, ou à soûtenir un poids, ou à produire quelqu’autre effet considérable, en épargnant ou du tems ou de la force. Voyez Machine.

Il y a des engins d’une infinité de sortes : les uns sont propres à la guerre, comme autrefois les ballistes, les catapultes, les scorpions, les béliers, &c. Ces machines étoient fort en usage parmi les anciens, & elles avoient beaucoup de force ; on ne s’en sert plus aujourd’hui depuis l’invention de la poudre. D’autres servent dans les Arts, comme des moulins, des grues, des pressoirs. Voyez Moulin, Roue, Pressoir, Pompe, &c.

Le mot d’engin n’est plus guere en usage, du moins dans le sens qu’on vient de lui donner, c’est-à-dire de machine composée : celui de machine tout court a pris sa place, & on ne se sert guere du mot engin que pour désigner des machines simples, comme le levier, encore s’en sert-on rarement. (O)

Engin, (Arts méchaniq.) il se dit en général de toute machine qui sert à enlever, à porter, à traîner.

En Pêche, il se dit de toutes sortes de filets.

En Chasse, il se dit de l’équipage nécessaire en filets & autres outils pour la prise de quelques oiseaux.

Dans les Mines, il se dit de toutes les machines employées à vuider les eaux, à enlever les matieres hors de la mine, &c. Voyez l’article Ardoise.

Engin, en Architecture, machine en triangle, composée d’un arbre soûtenu de ses arcs-boutans, & potencé d’un fauconneau par le haut, laquelle par le moyen d’un treuil à bras qui dévide un cable, enleve les fardeaux. Le gruau n’est différent de l’engin, que par sa piece de bois d’en-haut appellée gruau, qui est posée en rampant pour avoir plus de volée. Voici les pieces de l’engin.

1°. La solle. 2°. La fourchette. 3°. Le poinçon. 4°. La jambette. 5°. Les moises. 6°. Le treuil ou tour. 7°. Les bras. 8°. Le ranchet ou escalier. 9°. Les ranches ou chevilles. 10°. La sellette 11°. Les liens. 12°. Le fauconneau ou étourneau. 13°. Les poulies. 14°. Le chable. 15°. Piece de bois à monter. 16°. Le hallement. 17°. Le verboquet. Voyez les figures de la Pl. du Charpentier. Voyez Grue, &c.

Engin, en terme d’Aiguillier & de Cloutier d’épingle ; il se dit d’une planche couverte de clous d’épingles plus ou moins forts, & plantés de distance en distance, entre lesquels on tire le fil-de-fer pour le redresser. Voyez Tirer. Voyez Planche de l’Aiguillier Bonnetier, fig. 1.

ENGISOME, s. m. (Chirurgie.) espece de fracture du crane, dans laquelle l’une des deux extrémités de l’os fracturé avance intérieurement sur la dure-mere, & l’autre extrémité s’éleve extérieurement faisant le pont-le-vis. Dans ce cas si l’on a pû avec des pincettes convenables faire l’extraction de la piece d’os, on traite le trepan accidentel comme s’il étoit artificiel, ayant soin d’emporter avec le couteau lenticulaire toutes les inégalités contre lesquelles la dure-mere pourroit heurter dans les mouvemens que le cerveau lui imprime : si au contraire la portion d’os engagée sous le crane, & pressant la dure-mere, formoit une embarrure, il faudroit appliquer une couronne de trépan, & même en multiplier l’application, s’il étoit nécessaire, pour dégager cette piece d’os & en permettre l’extraction. Voyez Embarrure & Trépan. (Y)

ENGLANTE, adj. en termes de Blason, se dit d’un écu chargé d’un chêne, dont le gland est d’un autre émail que l’arbre.

Missirinen en Bretagne, d’argent au chêne, de synople, englanté d’or, au canton dextre de gueules chargé de deux haches d’armes adossées d’argent.

ENGLECERIE, s. f. (Hist.) terme fort significatif chez les anciens Anglois, quoiqu’à présent il ne soit guere en usage : il signifioit proprement la qualité qu’un homme avoit d’être Anglois.

Autrefois quand un homme étoit tué ou assassiné en secret, on le réputoit francigent (ce qui comprenoit toutes sortes d’étrangers, & particulierement les Danois) ; cette imputation subsistoit jusqu’à ce que l’on eût prouvé son englecerie, c’est-à-dire jusqu’à ce que l’on eût démontré qu’on étoit naturel Anglois.

Voici l’origine de cette coûtume. Le roi Canut ayant conquis l’Angleterre, renvoya, à la requête des nobles, son armée en Danemark, & ne réserva qu’une garde de Danois pour sa personne : il fit une loi qui portoit que, si un Anglois tuoit un Danois, on lui feroit son procès comme à un meurtrier ; ou s’il arrivoit que le meurtrier prît la fuite, le village où se seroit commis le meurtre seroit obligé de payer à l’échiquier 66 marcs. Suivant cette loi, toutes les fois qu’il se commettoit quelque meurtre, il falloit prouver que l’homme assassiné étoit Anglois, afin que le village ne fût pas chargé de l’amende des 66 marcs. Chambers. (G)

ENGONASIS, en Astronomie, est le nom qu’on donne à Hercule, l’une des constellations boréales. Voyez Hercule. (O)

ENGORGEMENT, s. m. se dit, en Medecine, des vaisseaux du corps humain remplis, distendus par