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pendant la perte des arrhes approche assez du payement de la peine, si ce n’est qu’il est quelquefois plus aisé de perdre les arrhes que l’on a données que de payer une somme promise, & que l’on n’auroit pas. Voyez Franc. Marc. t. II. de ses décis. cap. dxxxviij. Sanchez, de matrim. lib. I. disput. 35. Le Prêtre, cent. I. chap. lxviij. M. de Lauriere, sur le ch. cxxjv. des établiss. de S. Louis. (A)

DESEMBALLAGE, s. m. (Comm.) ouverture d’une caisse ou d’un ballot en coupant les cordes & la toile d’emballage. (G)

DESEMBALLER, défaire l’emballage d’une caisse, ouvrir une balle, un ballot. On dit plus communément, quoique moins proprement, déballer. Voyez Débaler. Dictionn. du Comm. & de Trév. (G)

DESEMBARQUEMENT & DESEMBARQUER, (Marine.) c’est retirer d’un vaisseau les marchandises qui y avoient été embarquées avant qu’elles ayent été transportées au lieu de leur destination, & avant que le vaisseau soit parti.

Desembarquer se dit aussi des personnes qui sortent & quittent le vaisseau prêt à partir. (Z)

DESEMPARER un vaisseau, (Marine.) c’est briser & mettre en desordre ses agrès, ruiner & couper ses manœuvres, le démâter, & le mettre hors d’état de service ; ce qui arrive dans un combat & dans une violente tempête.

Desemparé. Vaisseau desemparé, qui a perdu ses agrès, manœuvres, &c (Z)

DESEMPLOTOIR, s. m. (Faucon.) c’est un fer avec lequel on tire de la mulette des oiseaux de proie la viande qu’il ne peuvent digérer.

DESEMPOINTER ou DESAPPOINTER, v. act. (Comm.) une piece d’étoffe. C’est couper les points de soie, de fil ou de ficelle qui tiennent en état les plis de la piece. Voyez Empointer. Dictionn. de Comm. tom. II. & de Trév. (G)

* DESASSEMBLER, v. act. se dit en Méchanique de toute construction de bois ; c’est en séparer les différentes parties, si sur-tout elles ne se tiennent qu’à chevilles & à mortoises. Si la machine est de fer, de cuivre, & que les parties en soient unies, de plusieurs manieres différentes, on dit démonter, & non desassembler. On démonte une montre ; on desassemble un échaffaud, un escalier, & une charpente quelconque.

DESENFLURE, s. f. (Med.) ce mot n’est pas trop d’usage, mais on ne sauroit s’en passer, il faut l’adopter nécessairement.

La desenflure est une diminution ou cessation d’enflure. Toutes les fois que quelque partie du corps humain, après être devenue plus grosse que dans l’état naturel, se trouve réduite à un moindre volume, ou même à sa grosseur naturelle, cet état s’appelle en Medecine desenflure, en latin detumescentia.

Elle arrive, 1o . par l’évacuation naturelle ou artificielle de l’humeur morbifique qui se portoit sur la partie : 2o . par metastase sur une autre partie : 3o . par son écoulement dans quelqu’autre réservoir : 4o . par la diminution de l’écoulement de l’humeur morbifique.

Le prognostic differe, 1o . selon la partie attaquée, les mains, les piés, la tête, le visage, le ventre, qui viennent à se desenfler : 2o . suivant la maladie dans laquelle arrive la desenflure, comme maladie aiguë, chronique, fievre, inflammation, petite vérole, érésipele, goutte, hydropisie, blessure, ulcere, tumeur, abcès : 3o . enfin, suivant la cause bonne ou mauvaise qui produit le desenflement.

On conçoit bien que si c’est d’une bonne cause qu’il procede, il faut l’aider dans son opération ; mais si la desenflure arrive par un fâcheux dépôt de l’humeur étrangere sur d’autres parties plus nécessaires à la vie ; si elle vient du manque de forces,

le malade est en grand danger, & l’on n’a d’autres ressources que de ranimer les forces, & révivifier la partie. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

DESENFORESTER, (Jurisp.) dans la jurisprudence angloise signifie affranchir, & séparer de la forêt royale une terre qui y étoit enclavée, & par conséquent soumise à toutes les lois des terres enforestées. Voyez Enforester. (A)

DESENTRAVER, (Maréch.) c’est ôter les entraves d’un cheval. Voyez Entraves. (V)

DESERGOTER, v. a. (Maréchallerie.) se dit des chevaux auxquels on fend l’ergot jusqu’au vif pour arracher quelques vessies pleines d’eau qui leur viennent aux jambes sous l’ergot, particulierement dans les lieux marécageux. Cette opération n’est point d’usage à Paris, mais on la pratique fort en Hollande, même aux quatre jambes du cheval. V. Ergot. (V)

DESERT, s. m. (Géogr.) lieu sauvage, inculte, & inhabité, tels qu’étoient autrefois les deserts de la Lybie & de la Thébaïde.

Les Géographes donnent ce nom en général à tous les pays qui ne sont que peu ou point habités. Dans l’Ecriture, plusieurs endroits de la Terre sainte, ou voisins de cette Terre, sont appellés deserts. Le desert pris absolument, c’est la partie de l’Arabie qui est au midi de la Terre sainte, & dans laquelle les Israëlites errerent pendant quarante ans, depuis leur sortie d’Egypte jusqu’à leur entrée dans la Terre promise. Chambers.

DESERTER quelqu’un, (Marine.) c’est le mettre à terre, sur une côte étrangere ou dans une île deserte, & l’abandonner ; ce qui peut être ordonné par le conseil de guerre en punition de quelques crimes : mais cela ne se pratique plus. (Z)

DESERTEUR, s. m. (Art milit.) soldat enrôlé qui quitte le service sans congé, ou qui change de capitaine & de régiment.

Les deserteurs sont punis de mort. Tous les soldats qu’on trouve à une demi-lieue de la garnison ou de l’armée, & qui prennent le chemin du camp & du quartier de l’ennemi, sont traités comme deserteurs, s’ils n’ont point de passeport.

Dans l’ancienne Église, on excommunioit les deserteurs, comme coupables d’un serment violé.

Lorsque plus de deux déserteurs sont arrêtés ensemble, ou que plus de deux se trouvent amenés dans une place ou quartier en un même jour, après qu’ils ont été condamnés à mort, on les fait tirer au billet trois à trois : celui sur qui le malheureux sort tombe, est passé par les armes ; les deux autres sont condamnés aux galeres perpétuelles, & remis entre les mains du geolier des prisons, avec une expédition du jugement & un certificat des officiers du conseil de guerre comme les billets favorables leur sont échûs. Ceux qui sont convaincus d’avoir deserté étant en faction ou de garde, ou bien aux pays étrangers, ne sont point admis à tirer au sort.

Les commandans des provinces ou des places ne peuvent surseoir l’exécution d’un jugement rendu par le conseil de guerre.

Si l’accusé est renvoyé absous, on le met d’abord en liberté pour l’exécution du jugement, sauf au commandant de le renvoyer en prison s’il le juge à propos.

La peine de mort non expliquée dans les ordonnances est, hors le cas de desertion, d’être pendu & étranglé : toutefois on casse la tête faute d’exécuteur qui réside dans le quartier où est la garnison, excepté lorsque le criminel doit avoir le poing coupé avant d’être pendu ; auquel cas le commandant envoie chercher par un détachement l’exécuteur de justice de la ville la plus prochaine.

Lorsque le criminel, qui a été jugé par le conseil