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fruits des plantes. On a transporté cette expression à beaucoup d’autres actions qui ont peu de rapport avec la premiere.

* Cueillir, v. neut. (en Verrerie.) c’est prendre la matiere dans le pot avec une felle ou espece de canne de fer creusée dans toute sa longueur. Pour cet effet, le cueilleur tourne trois ou quatre tours l’extrémité de la felle dans le pot : la matiere qui est visqueuse s’y attache ; il en emporte à peu-près de la grosseur d’un œuf, dans les Verreries à vitre. Il va appuyer sa felle sur une barre de fer posée sur une auge de bois pleine d’eau, ayant foin de tourner sans cesse, mais fort doucement, sa felle, afin que la matiere s’arrondisse également. Quand elle est assez refroidie, il va cueillir de nouvelle matiere qui s’attache à la premiere ; il revient à la barre de fer après avoir cueilli ; il réitere la même opération à cette barre ; il retourne au pot, & cueille une troisieme fois. Cette matiere enlevée du pot à quatre différentes reprises, s’appelle cueillage ; le cueillage passe entre les mains du bossier. Voyez Cueillage, Bossier & Verrerie.

CUENCA, (Géog. mod.) ville d’Espagne dans la nouvelle Castille, capitale du pays de la Sierra, sur la riviere de Xucar. Long. 15. 50. lat. 40. 10.

Cuenca (la nouvelle) Géog. mod. ville de l’Amérique méridionale au Pérou, dans l’audience de Quito.

CUFA, (Géog. mod.) ville de la Turquie en Asie, dans la province d’Yerak, sur les frontieres de l’Arabie deserte.

CUJARA, s. m. (Hist. mod.) chaise fermée en usage aux Indes, où elle doit son origine à la jalousie. Un chameau en porte deux, une de chaque côté. On y enferme les femmes pour les transporter d’un lieu dans un autre sans être vûes.

CUJAVIE, (Géog. mod.) province assez grande de la Pologne arrosée par la Vistule, aux frontieres de la Prusse. Elle contient deux palatinats.

CUIETE, s. f. (Hist. nat. bot.) cuiete ; genre de plante dont la fleur est monopétale, irréguliere, renflée, & découpée. Il s’éleve du fond du calice un pistil qui est attaché comme un clou à la partie postérieure de la fleur, & qui devient dans la suite un fruit charnu dont l’écorce est dure. Il y a dans ce fruit plusieurs semences qui ont la forme d’un cœur. Plumier, nova pl. Amer. genera. Voyez Plante. (I)

CUILLER ou CUILLERE, s. f. voyez Palette, & les mots suivans.

Cuiller, en Bâtiment, est une pierre plate creusée en rond ou en ovale, de peu de profondeur, avec une goulette pour recevoir l’eau d’un tuyau de descente & la conduire dans un ruisseau de pavé. C’est aussi un outil emmanché d’un manche fort long, qui sert à prendre le grais dans le seau & le jetter sur le trait de scie pour scier la pierre. (P)

Cuiller, s. f. instrument de Chirurgie propre à faciliter l’incision qu’on fait en opérant pour la fistule lacrymale. Cet instrument est ordinairement d’argent ; il ressemble en quelque chose aux cueilleres en usage pour manger la soupe ; il en differe en ce que le cueilleron est exactement ovale, que sa plus grande profondeur est précisément dans son milieu, & que sa cavité est fort superficielle. Il a un pouce & demi de long, & onze lignes ou un pouce de large. L’angle extérieur de ce cueilleron est échancré, & forme deux petites cornes ou avances un peu mousses, qui sont fort utiles pour bander la peau tant & si peu qu’on veut, & permettre de voir la réunion des paupieres qu’elles mettent à découvert.

L’échancrure a cinq lignes & demie de profondeur, trois lignes & demie de diametre. Le manche du cueilleron est plat, & a trois pouces quatre à cinq lignes de long, de façon que tout l’instrument a environ cinq pouces de longueur. On comprend

l’usage de cet instrument par ce qui vient d’être dit. Voyez la fig. 1. Pl. XXV. & voyez Fistule lacrymale.

Le speculum oculi annulaire, fig. 7. Plan. XXIII. sert au même usage. (Y)

Cuiller, c’est parmi les Ciriers. une machine de fer blanc longue, creuse, garnie d’un manche, & applatie à son autre extrémité où elle se termine en diminuant de grosseur. On s’en sert à puiser la matiere fondue pour la jetter sur les meches accrochées au cerceau, qu’on fait tourner pour les présenter successivement les unes après les autres au-dessus de la cuve. Voyez Pl. du Cirier, fig. 7. & 2.

Cuiller à souder, (Ferblantier.) Cette cuiller est commune à ces ouvriers & à beaucoup d’autres. Elle est ronde, assez profonde, mais médiocre ; avec une espece de bec pour mieux verser le métal fondu. C’est dans cette cuiller que ces ouvriers fondent leur soudure, & quelquefois même leur plomb, lorsqu’ils n’ont que de petits ouvrages à faire. Voyez le dict. du Comm. & Plombier, Vitrier, &c.

Cuiller, outil de Bimblotier, faiseur de dragée au moule : il leur sert à tirer le plomb fondu de la chaudiere pour le verser dans les moules. A la cuiller qui a un bec pour verser le plomb dans la gouttiere du moule ; le manche est terminé par une poignée de bois B qui empêche l’ouvrier de se brûler. Voyez la fig. 5. Pl. de la fonte des dragées au moule.

Cuiller, Fondeur de caractere d’Imprimerie. Cette cuiller a un petit bassin au bout d’une queue de trois à quatre pouces de long, le tout de fer. Cette queue est piquée dans un petit manche de bois pour la tenir, & que la chaleur n’incommode point la main du fondeur. C’est avec cette petite cuiller que l’ouvrier puise dans la grande où est le métal fondu, pour jetter cette petite portion de matiere dans le moule. Voyez la fig. 13. Plan. I. du Fondeur. de caract.

La cuiller du fourneau a huit ou neuf pouces de diametre, & est perpendiculairement divisée en deux ou trois parties comme autant de cellules, pour contenir la matiere forte & foible à la fois, qu’on entretient fluide par le feu qui est continuellement dessous, & qui peut en contenir trente ou quarante livres à la fois, chacune de ces séparations pour chaque ouvrier. Ils sont deux ou trois, suivant la forme du fourneau, qui puisent dans la même cuiller, mais chacun dans la séparation qui lui est destinée.

Cuiller aux pelotes, (Fondeur en sable.) Les cuillers des Fondeurs en sable ne ressemblent que par leur long manche aux cuillers des Plombiers, & par le nom qu’elles ont conservé, à cause qu’on s’en sert comme de cuiller pour porter les pelotes de cuivre dans le creuset où le métal est en fusion.

Cet instrument est de fer ; au bout du manche qui a plus de deux piés, est la moitié d’un cylindre aussi de fer, de quatre pouces d’ouverture & de six de longueur. Cette moitié de cylindre est creusée en-dedans, & n’est pas fermée par le bout d’en-bas, afin que les pelotes qu’on y met coulent plus aisément lorsque le fondeur incline doucement l’instrument jusqu’à la bouche du creuset. Voyez le dictionn. du Comm. Fondeur de sable, & la fig. 8. de la Planche du Fondeur en sable.

Cuiller, (Monnoyage.) on s’en sert pour tirer le métal en fusion du fourneau & le jetter en moule. Cette cuiller est de fer, longue de six à sept piés. On ne se sert de cuiller que pour l’argent & le billon, parce que l’on verse l’or dans le moule avec le creuset même.

Cuiller, terme de Plombier ; c’est un ustensile de fer qui a un manche par un bout & qui est creux par l’autre, & dont la profondeur est sphérique.

Les Plombiers se servent de trois sortes de cuillers : la premiere est la cuiller à puiser, avec laquelle