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par les jambes de derriere, qui sont larges à l’extrémité, & ont six articulations. Il a quatre petites cornes au front, & sa taie est lisse.

Le crabe jaune & ondé. Ses pattes sont longues & velues ; il a deux grandes cornes, & des aiguillons sur le front & à côté du front.

Le crabe marbré, cancer varius vel marmoratus. Sa taie est lisse, & parsemée, comme un marbre ou un jaspe, de différentes couleurs, telles que le verd, le bleu, le noir, & le cendré. Il y a deux petites cornes aux front : la taie est crenelée en forme de scie à côté des yeux.

Le crabe commun. Il a deux petites cornes au front, les jambes de devant courtes, & les autres plus allongées & terminées en pointe.

Le crabe à bras court. Il est petit, de couleur mêlée de rouge & de noirâtre : la partie postérieure du corps est large, & l’antérieure pointue ; les deux jambes de devant sont très-courtes, & les deux suivantes fort longues, grosses, pointues, & velues ; les autres sont aussi longues, mais menues & lisses.

Le crabe velu. On en distingue de trois sortes ; les premiers ont les jambes de devant hérissées de pointes, & noires à l’extrémité ; il y a deux petites cornes au front ; la partie antérieure de la taie est dentelée comme une scie, & le milieu de la face supérieure porte la figure d’un cœur. La seconde espece est plus petite que la premiere, & n’a point de noir à l’extrémité des bras. Enfin la troisieme espece ne differe de la seconde, qu’en ce qu’elle est encore plus petite.

Le crabe fait en forme de cœur. Il est petit ; c’est le corps qui représente la figure d’un cœur. Il a deux cornes au front. Ce crabe vit en plaine mer : on en a souvent trouvé dans l’estomac des merlans.

Les petits crabes qui se logent dans des coquilles. On en trouve dans des moules, des huîtres, des peignes & des pinnes marines : ceux des huitres ne sont pas plus gros qu’une féve ; ils sont blancs, excepté le milieu de leur face supérieure où il y a du rouge. Ceux de la pinne marine sont plus grands, & ont plus de rouge que de blanc. L’animal des coquillages où sont ces crabes est vivant. Ils se retirent aussi dans des trous d’éponge, dans des fentes de rocher, &c.

Le crabe appellé araignée. Rondelet donne le nom d’aranea crustata à une petite espece de crabe qui a la tête un peu plus distincte, plus pointue, & plus avancée que les autres crabes : il y a deux petites cornes entre les deux yeux, qui sont fort saillans : les jambes sont fort longues, à proportion de la grosseur du corps, comme celles des araignées.

On a aussi donné le nom d’araignée à une autre espece de crabe beaucoup plus grosse, appellée maia : Rondelet dit en avoir vû qui avoient la largeur d’un empan, & la longueur d’une demi-coudée. Les jambes de ce crabe sont courtes à proportion de la grandeur du corps, & l’extrémité des serres est noirâtre : il a quatre cornes : sa taie est légere, & découpée en demi-cercles à la circonférence : la chair est dure, & de mauvais goût. Savoir quel crabe Aristote a désigné par le nom de maia : tous les auteurs ne sont pas d’accord à ce sujet ; Gesner donne le nom de maia au crabe que Rondelet nomme pagurus. Voyez Poupar.

Le crabe d’eau douce, cancer fluviatilis. Il se trouve en Grece, en Candie, en Italie, en Sicile, en Egypte, dans le Nil, &c. Il ressemble aux crabes de mer, mais il a la taie plus mince, le corps moins arrondi, & les pattes plus grosses à proportion du corps. Les femelles ont la queue plus large que les mâles. Ces crabes sont bons à manger, sur-tout lorsqu’ils sont dépouillés de leur taie. Rondelet, hist. des poissons.

Il y a encore d’autres especes de crabes, dont on

peut voir la description dans Aldrovande, Gesner, Jonston.

Le crabe des Moluques, cancer Mollucensis, a une figure particuliere. Voyez la Pl. XII. Thes. imag. pisc. &c. Rumphii. On nous a aussi donné la description & l’histoire de plusieurs especes de crabes des Antilles, savoir les crabes violets, les blancs, & ceux que l’on appelle dans le pays du nom de tourlourou. Voyez l’hist. génér. des Antilles par le P. du Tertre, tome II. Voyez Crustacée. (I)

De toutes les différentes especes de crabes qu’on trouve dans les Antilles, celle dont on fait le plus d’usage sont les crabes blancs, les crabes rouges, & les crabes manicoux, ainsi nommés à la Grenade, & connus à la Martinique sous le nom de seriques de riviere.

On prétend que les crabes font mal lorsqu’ils ont mangé le fruit du manceniller : cependant dans l’île de la Grenade on les prend communément sous ces arbres, & on ne s’est jamais apperçû qu’ils ayent incommodé personne. Les crabes & les sériques de mer sentent un peu le marécage, & n’ont pas tant de substance que les autres. Art. de M. le Romain.

CRABIER, s. m. (Hist. nat. Ornith.) héron des Antilles, un peu moins gros qu’une poule, haut sur jambes, ayant le cou long, la tête petite, le bec pointu & dur, les yeux vifs, le plumage du corps & des ailes d’un gris-cendré, mais celui du cou changeant, couleur d’ardoise tirant sur le bleu. Le crabier se nourrit de crabes, fréquentant les anses & les îles désertes : sa chair en daube est un assez bon manger. Art. de M. le Romain.

CRABRANT, (Hist. nat.) Voyez Cravant.

CRAC, s. f. (Fauconn.) maladie des oiseaux de proye. On dit, ce faucon a la crac. Pour remédier à cette maladie, il faut purger les oiseaux avec une cure de filasse ou de cotton, & ensuite les paître avec des viandes macerées dans l’huile d’amandes douces & dans l’eau de rhubarbe alternativement, puis leur donner encore une cure comme auparavant. On peut lier la cure avec de la rhue ou de l’absinthe ; & si l’on remarque que le mal soit aux reins & en-dehors, il faudra faire tiédir du vin & en étuver ces parties. On ne dit point en quoi consiste la crac.

CRACHAT, s. m. (Medecine.) Les Medecins donnent ordinairement ce nom à toutes les matieres évacuées par la bouche, en conséquence des mouvemens & des secousses de l’expectoration. Voyez Expectoration.

Tous les sucs qui aboutissent à l’intérieur de la bouche par différens couloirs, sont donc la matiere des crachats, excepté la salive proprement dite, dont le flux ou l’écoulement contre nature s’appelle salivation. Voyez Salivation. On ne désigne à proprement parler par le mot de crachat, que les matieres qui sortent de la trachée-artere, de la gorge, des narines & des amygdales. Voyez Expectoration, Amygdales, Trachée-artere, &c. Il ne se présente aucune considération physiologique particuliere sur la secrétion & la nature des crachats. Voyez Secrétions, Excrétion, Glande. Nous allons donc les considérer comme un phénomene de l’histoire des maladies, & déterminer d’après les bons observateurs, les caracteres distinctifs des différentes especes de crachats sur lesquels le medecin peut fonder son diagnostic & son prognostic.

Il faut cependant remarquer d’abord qu’il ne paroît point aisé de décider si l’excrétion ou même la formation des crachats, peut jamais être dans l’ordre naturel ; car comme il paroît que la fonction des glandes, dont ils sont les produits, ne consiste qu’à séparer une espece de mucosité onctueuse propre à lubrifier certaines parties, il semble que cette mu-