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couverture au carton, on met le livre sur son champ, & en passant le plat de la main dans toute l’étendue, & ensuite le plioir, on tire bien le cuir sur les bords, pour qu’il soit exactement tendu de toute part sans faire aucun pli. Quand cela est entierement fait, on renverse tout-à-l’entour du carton les extrémités de la couverture en-dedans du carton, & on pince exactement les bouts de la peau aux angles, que l’on coupe, afin qu’en dedans on puisse croiser ce qui en reste sans faire une élevation desagréable ; ensuite on coëffe les tranchefils. Voyez Coeffer, Tremper à la colle les couvertures.

La même façon se pratique pour toutes sortes de couvertures.

Couvrir, en terme de Raffineur de sucre ; c’est mettre sur la pâte du pain une couche de terre délayée en bouillie, pour entraîner le syrop avec l’eau qui soit de cette terre, & filtre à-travers le pain.

Couvrir, au trictrac ; c’est placer une dame sur une autre qui étoit découverte ou seule. Voyez Trictrac.

COUY, s. m. (Hist. mod.) coupe de calebasse servant de vaisselle aux Negres. Les Caraïbes, après avoir enlevé la pellicule qui couvre ces coupes, les enduisent dehors & dedans d’une liqueur qu’ils savent composer, au moyen d’une décoction de certaines écorces, laquelle étant séchée forme un assez beau vernis noir qui s’incorpore de façon qu’il ne s’écaille jamais, quoique ces couys leur servent souvent à mettre de l’eau bouillante. Art. de M. Le Romain.

COWALAM, s. m. (Hist. nat. bot.) grand arbre du Malabar & de l’île de Ceylan, dont le fruit ressemble à une pomme ronde, couverte d’une écorce épaisse & verdâtre sous laquelle il s’en trouve une autre dure, ligneuse, qui enveloppe une pulpe visqueuse, humide, jaunâtre, acide, douçâtre, & parsemée de graines plates, oblongues, blanches, & pleines d’un suc transparent & gommeux. Voyez dans James & Ray l’éloge de ce fruit, pour son goût & pour ses vertus médicinales.

COWALE, (Géog. mod.) petite ville de la grande Pologne, dans le Palatinat de Brzestie, sur la Vistule.

COWLE. (Géog. mod.). petite ville maritime de l’Ecosse septentrionale, dans le comté de Mernis.

COWPER, (glandes de) Cowper chirurgien à Londres, a publié une anatomie du corps humain enrichie de figures dessinées d’après nature. Il a donné la description de deux glandes dont il fit la découverte en 1699, avec celle de leurs conduits excréteurs, & il les a nommées glandes de Cowper : elles sont d’une figure ovale, applatie, & pas plus grosses qu’un pois. Lorsqu’on a écarté la partie du muscle accélérateur qui couvre le bulbe de l’urethre, on les découvre à la partie postérieure du bulbe, & on voit leurs conduits dans la partie interne de l’urethre en les comprimant. Voyez Urethre. (L)

Cowper, (Géog. mod.) ville d’Ecosse au comté de Fife. Long. 15. lat. 56. 34.

C O Y

COYAU, s. m. (Charpent.) Ce terme a deux acceptions ; ou ce sont des bouts de chevrons placés sous la couverture d’un toict, & qui la portent jusqu’au bout de l’entablement (voyez Chanlattes) ; ou c’est une petite piece de bois entaillée sur la roue d’un moulin à eau, & serrant l’aube.

COYEMBOUE ou COUYEMBOUE, s. m. ustensile de ménage. C’est une calebasse vuidée ayant une ouverture à pouvoir y passer la main ; cette ouverture se referme au moyen d’une autre calebasse

coupée en forme de calote, & assujettie par de petites cordes, le tout s’emboîtant exactement.

Les coyemboues servent aux Negres & aux Sauvages à serrer leur mangeaille, & ce qu’ils veulent conserver proprement. Art. de M. Le Romain.

COYER, s. m. (Charp.) piece qui va d’un poinçon ou d’un gousset à l’arestier, & où se place en-dessous le grand esselier. Voyez Poinçon, Gousset, Arestier, & Esselier

C O Z

COZRI, (Théolog.) quelques Juifs prononcent cuzari ; titre d’un excellent livre juif composé il y a plus de 500 ans par R. Juda lévite. C’est une dispute en forme de dialogue sur la religion, où celle des Juifs est défendue contre les philosophes gentils, & où l’on s’appuie principalement sur l’autorité & sur la tradition, n’étant pas possible, selon cet auteur, d’établir aucune religion sur les seuls principes de la raison. L’auteur attaque en même tems la secte des Juifs Caraites, qui ne reconnoissent que l’Ecriture sainte. On trouve dans ce même ouvrage un abregé assez exact de la créance des Juifs. Il a été premierement écrit en arabe, puis traduit en hébreu de rabin par R. Juda-Ben-Thibbon. Il y en a deux éditions de Venise ; l’une qui ne contient que le texte, une autre où le texte est accompagné du commentaire d’un rabin nommé Juda-Muscato. Buxtorf a fait imprimer le même ouvrage à Bâle en 1660, avec une version latine & des notes. Il y en a une traduction espagnole faite par le Juif Aben-Dana, qui y a joint des remarques écrites dans la même langue. Simon, Buxtorf. Biblioth. rabbiniq. Chambers. (G)

COZUMEL, (Géog. mod.) île considérable de l’Amérique, sur la côte de Jucatan. Elle est fertile, & habitée par des Indiens.

C R A

CRABE, CANCRE, sub. m. (Hist. nat.) cancer ; genre d’animaux crustacés qui comprend plusieurs especes. En général les crabes ont la queue composée de tables, rabattue en-dessous, & appliquée sur le ventre. La tête n’est pas séparée du corps. Ils ont dix jambes, cinq de chaque côté, y compris celles qui portent les serres, & que l’on a comparées à des bras parce qu’elles en tiennent lieu à quelques égards. Les jambes de devant sont beaucoup plus grosses que les autres : il y a aussi pour l’ordinaire une différence de grosseur entre l’une & l’autre de ces grosses jambes ; ce qui vient de ce que les crabes sont sujets à se casser ces jambes, & qu’il en renaît une nouvelle en place de celle qui a été cassée. Ce fait est prouvé par des expériences faites sur les écrevisses, que l’on a aussi observées dans le tems qu’elles se dépouillent de leur taie. Voyez Ecrevisse. La figure des crabes est arrondie, parce que la queue, la tête, & le corps, paroissent confondus ensemble. Les especes de ce genre different par la grandeur du corps & par les couleurs, par la longueur & la grosseur des pattes & des serres. Rondelet a mis au nombre des crabes les crustacés, auxquels on a donné le nom d’araignée de mer, & ceux que l’on appelle poupars. Voyez Poupar. Ensuite il fait mention des especes suivantes de crabes d’eau salée.

Le crabe appellé migraine ou ours. Il ne ressemble à ce quadrupede que par la dextérité avec laquelle il se sert de ses serres, en quelque façon comme l’ours se sert de ses piés de devant, & par sa figure informe. Il a aussi quelque ressemblance avec une grenade, soit pour la figure, soit pour la couleur ; c’est pourquoi on lui a donné le nom de migraine.

Le crabe au pié large, latipes, Il differe des autres