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faire les hachures sur lesquelles ils placent le fil d’or ou d’argent, lorsqu’ils veulent damasquiner un ouvrage : il est fait comme le couteau avec lequel on taille les petites limes, & peu différent de celui à dorer d’or haché. Voyez Planche du Damasquineur, fig. 4.

Couteau à refendre ; c’est aussi un petit outil de Fourbisseur, du nombre de ceux qu’en général on appelle ciselets. Il est fait en forme de petit ciseau d’acier ; on s’en sert à refendre les feuilles qu’on a gravées en relief sur l’or, l’argent ou l’acier, avec le ciselet qu’on appelle la feuille, parce qu’il en a une gravée en creux à l’un de ses bouts.

Couteau à tracer ; c’est encore un des ciselets des Fourbisseurs, avec lequel ils tracent & enfoncent un peu les endroits où ils veulent frapper quelqu’un de leurs ciselets gravés.

Couteau de Fourbisseur ; c’est un quatrieme outil dont ces ouvriers se servent pour débiter les feuilles de bois de hêtre dont ils font les fourreaux des armes qu’ils montent : il est de fer avec un manche de bois, la lame médiocrement large, & la pointe tranchante des deux côtés.

Enfin les Fourbisseurs ont un cinquieme couteau de forme ordinaire ; il sert à diminuer de grosseur le bout des fourreaux, quand il s’agit d’y poser les bouts de cuivre, &c.

Couteau à doler, terme de Gantier ; c’est un outil d’acier fort mince & bien tranchant, court & large, arrondi par le haut du côté du tranchant, & garni d’un petit manche de bois. Les Gantiers s’en servent pour doler les étavillons, c’est-à-dire pour parer & amincir par les bords, les morceaux de cuir qui ont été taillés pour faire des gants.

Couteau à couper le bois, outil de Gainier. Ce couteau est long d’environ sept ou huit pouces, dont le manche est large & un peu plat ; la lame platte & ronde par en-haut, fort affilée, qui sert aux Gainiers pour tailler & rogner le bois. Voyez Pl. du Gainier, fig. 11.

Couteau à ébiseler, est un couteau dont les Gainiers se servent pour couper en biseau les couvercles des étuis qu’ils fabriquent, afin qu’ils entrent plus facilement sur les pieces qu’ils doivent couvrir. Voyez Pl. du Gainier, fig. 7.

Couteau à parer, terme & outil de Gainier ; c’est un couteau exactement fait comme les couteaux de table ordinaires, qui sert aux Gainiers pour parer & amincir le cuir qu’ils employent pour leurs ouvrages. Ils pourroient se servir de celui des Relieurs, représenté C f Pl. de Reliure, lequel est plus propre à cet usage. Voyez Parer.

Couteau, (Horlogerie.) nom que les Horlogers donnent à un pivot, qui, au lieu d’être rond comme à l’ordinaire, est formé comme un couteau, dont le dos seroit fort épais. Ils se servent de cette espece de pivot pour des pieces qui font peu de mouvement, comme des pendules, &c. Ce couteau portant sur le tranchant, le frottement est presque réduit à zéro, parce qu’il ne parcourt aucun espace, & qu’il ne fait, pour ainsi dire, que balancer tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. Voyez Suspension. (T)

Couteau de chaleur, (Maréchallerie.) Les Maréchaux appellent ainsi un morceau de vieille faux avec lequel on abat la sueur des chevaux, en le coulant doucement sur leur poil : il est long à-peu-près d’un pié, large de trois à quatre doigts, mince, & ne coupe que d’un côté.

Le couteau de feu est un instrument dont les Maréchaux se servent pour donner le feu aux parties des chevaux qui en ont besoin. Il consiste en un morceau de cuivre ou de fer long à-peu-près d’un pié, qui par une de ses extrémités est applati & forgé en

façon de couteau, ayant le côté du dos épais d’un demi-pouce, & l’autre côté cinq à six fois moins épais. Après l’avoir fait rougir dans la forge, on l’applique par la partie la moins épaisse sur la peau du cheval, sans pourtant la percer, aux endroits qui en ont besoin. (V)

Couteaux à écharner, voyez l’art. de Chamoiseur, & les Planches du Mégissier, figures 11. 12. 13. 14.

Couteau à scier, en terme d’Orfévre en grosserie, est une lame fort semblable à celle d’un couteau, à l’exception de ses petites dents, qui la rendent propre à scier. Elle est montée sur un manche de bois, comme un couteau ordinaire. On se sert de cette espece de scie pour les morceaux qui ont plus de longueur que de grosseur, comme fil à moulure, &c. ce qui emporte moins de tems & fait moins de déchet. Voyez Pl. III. fig. 4.

Couteaux, (Papetier.) Ce sont des barres d’acier dont les cylindres du moulin à papier sont revêtus. Voyez l’article Moulin à papier à cylindres

Couteau de palette, ou Couteau à couleurs, (Peint.) est un couteau d’environ huit pouces de long, dont la lame est mince & ployante. Les Peintres s’en servent pour manier leurs couleurs.

Couteau à couleur, (Peintre en émail.) Il doit être plus fin & plus délicat que ceux dont se servent les Peintres à l’huile ; il doit être coupant des deux côtés, & arrondi par la pointe, quoique tranchante. Son usage est de ramasser les couleurs sur le cristal, la glace ou la pierre d’agate, & pour faire les teintes sur la palette.

Couteau, en terme de Plumassier ; c’est un instrument d’acier en forme de couteau court & fort tranchant, dont le dos forme presqu’une ligne courbe. On s’en sert pour poser & couper les plumes de longueur. Voyez Pl. 1. fig. 3.

Couteau à friser, chez les Plumassiers ; c’est une espece de couteau sans tranchant, garni d’un manche enveloppé de drap ou de peau, pour mieux remplir la main & l’empêcher d’y tourner. Voyez Planche 1. fig. 2.

Couteau à tailler, en terme de Potier de terre ; c’est un couteau à deux manches, dont on se sert pour tailler la terre encore en pains. Voyez Tailler, & Pl. 1. fig. 3.

Couteau à rogner, (Relieur.) Il est composé d’un talon, & d’une lame qui est soudée au talon ; il a un trou quarré, taillé en chanfrin ; la lame en est pointue, & va en s’élargissant jusqu’au talon ; il doit être plat en dessous, & avoir sur le dessus une arrête. Voyez Pl. 1. de la Reliure, fig. 10. & l’article Reliure.

Couteau à parer, (Reliure.) est un outil dont les Relieurs se servent pour amincir les bords des couvertures qu’ils ont préparées pour couvrir un volume, afin qu’il se colle mieux sur le carton, & que l’épaisseur de la peau ne soit pas un obstacle à la propreté de l’ouvrage ; voyez Couvrir. Ce couteau est un morceau d’acier large, très-aminci par le coupant, & emmanché de l’autre côté à un morceau de bois qui lui sert de poignée. Planc. I. de la Relieure, fig. Q.

Quand le cuir est épais, on pare aussi la place du dos ; il est nécessaire d’observer cette façon pour le marroquin.

Couteau pour couper l’or, (Reliure.) cet outil doit avoir un manche court, la queue un peu relevée ; sa lame est une lame ordinaire, mais le coupant doit être droit & le dos un peu rond. Voyez Pl. II. de la Reliure, fig. E.

Couteau à velours, (Rubanier.) est une es-