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halez arriere sur les écoutes, c’est-à-dire bandez les coüets vers la proue & les écoutes vers la poupe. Il y a des coüets à queue de rat.

On peut fort bien considérer les coüets & les écoutes comme les mêmes cordages, étant amarrés aux mêmes points de la voile : & leur seule différence est en ce que les coüets sont destinés à faire le même effet vers l’un des bouts du vaisseau, que les écoutes font vers l’autre bout. (Z)

COUETTE, s. f. (Tourn.) qu’on appelle aussi grenouille ou crapaudine, est un morceau de fer ou de cuivre creusé en rond, dans lequel tourne un pivot.

Les Tourneurs ont des poupées à pointes, à lunettes, & à coüettes, qui leur servent à fabriquer plusieurs ouvrages de tour. A la vérité les poupées à coüettes sont plus en usage chez les Serruriers & autres ouvriers qui tournent le fer & les métaux, que chez les Tourneurs en bois ; ceux-ci en ont pourtant quand ils se servent de l’arbre à tourner en ovale ou en d’autres figures irrégulieres.

COUFLE, s. f. (Comm.) c’est ainsi qu’on appelle les balles de séné qui viennent du Levant.

COUHAGE, s. m. (Hist. nat. bot.) espece de féve qu’on apporte des Indes orientales. On l’appelle aussi siliqua hirsuta.

Couhage, (Matiere médicale.) espece de féve qui vient des Indes, & dont on fait usage dans l’hydropisie.

On en fait infuser douze gousses dans deux pintes de bierre : on en fait prendre tous les matins le quart d’une pinte au malade. Ce remede a été essayé sur des Negres. Chambers.

Le duvet de cette gousse pique la chair, & y cause une démangeaison douloureuse. Ray, hist. des plant.

COUIER, sub. m. terme de Riviere, se dit d’une corde que l’on ferme ou attache à terre, pour empêcher que le derriere d’un bateau ne s’en éloigne, sur-tout dans les gros tems. Voyez Museau de devant.

COVILHAMA, (Géog. mod.) petite ville du royaume de Portugal, dans la province de Beira.

COUILLARD, s. m. (Marine.) corde qui tient la grande voile à la grande attaque du grand mât. Ce mot n’est plus usité.

Couillard, (Charpent.) On appelle ainsi deux pieces, qui, dans la construction d’un moulin, entretiennent les traites qui supportent la cage de la chaise qui est au-dessous : elles ont chacune trois piés de long. Voyez l’art. Coupe des Bois.

COVIN, s. m. (Hist. anc.) char armé de faulx, que les Gaulois & les Anglois conduisoient dans les combats.

COUIS, s. m. (Œcon. domest :) vaisseau fait avec le fruit du calebassier, en usage aux îles françoises de l’Amérique, où il sert comme servent ici les sebilles de bois.

COUIT, s. m. (Comm.) qu’on nomme aussi guz ; sorte d’aune dont on se sert à Moka pour mesurer les toiles & les étoffes de soie ; elle porte vingt-quatre pouars de long. Voyez les diction, du Comm. & de Trév. (G)

COULAC, voyez Alose.

COULADOUX ; s. m. pl. (Marine.) cordages qui tiennent lieu, sur les galeres, des rides de haubans. Voyez Planche II. de la Marine, le no  2. & le no  10. les couladoux du mestre & du trinquet. (Z)

COULAGE, s. m. terme de Marine & de Riviere, se dit de la perte ou fausse consommation qui se fait des diverses liqueurs qui sont dans le vaisseau pour l’usage journalier de l’équipage, ou qui en composent la charge, comme vins, eaux-de-vie, huiles, &c. c’est ce qui fait dire des marchandises sujettes au coulage. On passe toûjours sur la consommation une certaine quantité pour le coulage.

Dans les vaisseaux du Roi, le munitionnaire est tenu de faire embarquer dix pour cent de biscuit, & douze pour cent de vin d’augmentation pour les déchets & coulages qui pourroient arriver pendant la campagne. Ordonnance de 1689, liv. X. tit. j. article 13. (Z)

COULAN, (Géog. mod.) petit royaume d’Asie, dans l’Inde, sur la côte de Malabar, dont la capitale porte le même nom : le roi est idolâtre ainsi que la plus grande partie de ses sujets.

COULANGES-LES-VINEUSES, (Géog. mod.) petite ville de France dans l’Auxerrois, fameuse par les bons vins de ses environs.

COULANT, s. m. en terme de Boutonnier, est un morceau de bois un peu arrondi sur ses extrémités, & percé en-travers ; le coulant couvert sert de nœud aux cordons de canne, de montre, & autres cordons de tresses. Les coulans des grands guides pour les chevaux, sont beaucoup plus gros que les autres & percés d’un trou quarré de la forme des guides. Voy. Guides ou Tresses.

Coulant, outil d’Orfévrerie, c’est un anneau de fer, qui sert à faire joindre les mâchoires d’une tenaille en en resserrant ses branches, qui, dès que l’anneau est lâché, s’écartent d’elles-mêmes au moyen d’un ressort fixé sur l’une des deux. La tenaille de cette espece s’appelle tenaille à coulant, du nom de son anneau. Elle sert aux Orfévres & aux Horlogers, sur-tout quand il s’agit de faire entrer les goupilles dans les charnieres.

Coulant, terme de Jouaillier, ornement de cou pour les femmes ; ce n’est quelquefois qu’un chaton à pierre seule, plus souvent c’est une pierre entourée en ferme de rosette : il s’attache au milieu du collier, perpendiculairement à la croix.

COULANTES ou COURANTES, (Marine.) se dit de quelques manœuvres. Voyez Manœuvres courantes. (Z)

COULE, s. f. (Hist. ecclés.) robe monacale telle que celle des Bernardins & des Bénédictins ; ces derniers la nomment communément chape, les autres ont retenu le nom de coule. Voyez Habit.

Ce mot s’est vraissemblablement formé du latin cucullus, en confondant ensemble les deux premieres syllabes, qui toutes deux sont composées des mêmes lettres. La cuculle étoit un capot que portoient les paysans & les pauvres : pullo Mævius alget in cucullo, dit Martial. Cet habillement fut adopte par humilité par les fondateurs des ordres religieux ; il devint même commun aux laïques, sur-tout dans les pays froids, & on le portoit encore en Europe il y a environ deux cents ans.

Les Bernardins ont deux sortes de coule, une blanche, qui est fort ample, dont ils se servent dans les cérémonies & lorsqu’ils assistent à l’église, & une noire qu’ils portent dans les visites du dehors. Le P. Mabillon prétend que la coule dans son origine est la même chose que le scapulaire. Cependant l’auteur de l’apologie de l’empereur Henri IV. distingue deux sortes de coules ou plutôt de vêtemens des anciens moines ; l’une est une robe qui descend jusqu’aux piés, qui a des manches & un capuchon, & sert dans les cérémonies ; une autre qui n’est qu’un chaperon pour travailler, & qu’on nomme scapulaire, parce qu’il ne couvre que la tête & les épaules. C’est aussi le sentiment de M. Fleury : « La cuculle, dit-il, marquée par la regle de S. Benoît servoit de manteau. C’est la coule des moines de Cîteaux ; le nom même en vient, & le froc des autres Bénédictins vient de la même origine. S. Benoît leur donne encore un scapulaire pour le travail. Il étoit beaucoup plus court & plus large qu’il n’est aujourd’hui, & servoit, comme porte le nom, à garnir les épaules pour les fardeaux & conserver la tunique. Il avoit son ca-