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La corde de calqueron est assez grosse ; elle sert à faire lever les lisses du fond, & à rabattre les autres. Voyez Calqueron.

La corde de jointe est celle dans laquelle sont enfilés les canons de la jointe. Voyez Jointe.

Corde de gavassine, voyez Gavassine.

Corde de gavassiniere, corde dans laquelle sont enfilées les gavassinieres. Voyez Gavassiniere.

Corde de rame, corde de fil à trois bouts, plus grosse que celle de semple, au bout de laquelle, au-dessous des poulies du cassin où elle est passée, est attachée l’arcade.

Corde de roüet : il y a celle des roüets à canettes, à devider, &c.

Corde de semple, corde de fil à trois bouts, dont le semple est composé. Voyez Semple.

Corde de boyau pour l’ourdissoir ; elle se roule & se déroule de dessus une branche de fer posée à l’arbre de l’ourdissoir, pour faire monter ou descendre le plot qui conduit les fils de la cantre, selon que la broche fixe qui tourne perpendiculairement se meut sur elle-même, ou de droite à gauche, ou de gauche à droite. Voyez Ourdir & Ourdissoir.

Corde de valet, grosse corde arrêtée par un bout & d’un côté au pié de derriere du métier, autour duquel elle se roule trois ou quatre fois, ainsi que dans la moulure de l’ensuple, & dont l’autre bout est arrêté au valet de l’ensuple, afin de tenir la chaîne tendue.

Cordes de trop, cordes de semples qui n’étant pas suffisamment tendues, passent dans les entrelassemens du fil qui forme le lac où elles ne se doivent point trouver, sont prises avec celles qui composent la figure, & causent un défaut à l’étoffe.

Cordes qui suivent, cordes qui ne doivent point être tirées, mais qui le sont parce qu’elles s’accrochent avec celles qu’on tire : cet inconvénient arrive sur-tout, quand le lac est composé d’un nombre considérable de cordes.

Corde de l’ourdissoir : outre celle dont nous avons parlé, il y en a encore une qui passe dans la cavité de la roue, qui enveloppe la cage de l’ourdissoir & lui donne le mouvement dans les barres fixes : lorsque la corde est trop tendue, on la place sur une cavité de la roue où le diametre est moins grand ; & quand elle ne l’est pas assez, on la place sur une cavité où le diametre est plus grand. Voyez Ourdissoir.

Corde, (Comm.) tabac en corde, est fait de feuilles un peu humectées d’eau de mer, & tordues ensemble, ou filées au roüet : le fil très-long qui en provient, se dévide sur un bâton pour en faire ensuite un rouleau.

Corde sans fin, est la corde qui entoure la roue des Tourneurs, Couteliers, & la poulie qui est montée sur l’arbre, par le moyen de laquelle on fait tourner l’ouvrage. Voyez les Planches du Tourneur.

On l’appelle corde sans fin, à cause que les deux bouts sont joints ensemble ou épissés, comme les Cordiers épissent ensemble deux pieces de cables. Voyez Corderie.

* Corde, instrument de Pêche : il y en a de petites & de grosses ; elles ont les unes & les autres à leur extrémité un ain ou hameçon. Les grosses servent à prendre de gros poissons, comme morues, turbots, raies, &c. Pour cet effet, les pêcheurs amarent au bout d’une corde d’un pié de long une torche de paille, qu’ils enfoüissent dans le sable ; ils en frappent à l’autre bout une plus legere longue de trois piés, au bout de laquelle est un gros ain de fer, garni de son apas. Ils tendent ces pieces où bon leur semble : la marée venant à monter, amene avec elle des poissons qui mordent aux apas qui couvrent les hameçons, y restent attachés, demeurent à sec sur le sable quand

la marée se retire, & sont ramassés par les pêcheurs. Les petites cordes different de celles-ci en ce qu’elles sont toutes fixées sur une grande corde, qu’on amare par deux torches d’herbe ou de paille à son extrémité, & de quelques autres dispersées sur la longueur de distance en distance ; on enfoüit toutes ces torches dans le sable. Les ains dont les cordelettes sont garnies étant très-petits, il ne s’y prend que de petits poissons, ceux qui n’ont pas la force d’entraîner les torches enfoüies, & rompre la cordelette. On fait aussi la pêche des cordes en mer ; mais elles sont amarées à des chaloupes, d’où elles descendent dans les eaux : en ce cas elles ne different guere du libouret. Voyez Libouret simple. Les petites cordes de cette espece prennent des soles, des merlans, des limandes, &c. En été, les ains ou hameçons sont amorcés de vers ; en hyver, de crabes, chevrettes, & autres qu’on prend à la chausse. Il y a des endroits où l’on tend les petites cordes sur des piquets le long des rivages, au moyen de la longue corde sur laquelle elles sont frappées. On a recours à cet expédient pour empêcher, dans les chaleurs sur-tout, le crabe de manger le poisson pris, avant qu’on ait eu le tems de le relever. Il y a d’autres cordes qu’on nomme dans l’amirauté de Saint-Brieux, trajets ou cordées ; elles se tendent à pié à la basse eau, & ne different des autres que dans la maniere de les tendre. On les dispose en-travers de la marée montante ; & quand le pêcheur imagine que le poisson a mordu l’ain dont chaque pile est garni, il releve les trajets en les halant par le bout de la ligne qu’il a mise à terre, & empêche ainsi les crabes & araignées de s’y jetter. Les lignes des pêcheurs du Croisic, dans l’amirauté de Nantes, sont armées autrement que celles des pêcheurs du canal : leurs lignes ont depuis trente jusqu’à quarante brasses de long ; au bout est frappé un morceau de plomb, que les pêcheurs nomment calle, parce qu’il fait tomber la ligne ; il pese environ une livre & demie ; il a la forme du corps d’une petite chaloupe haute à l’arriere, & obtuse pardevant, ensorte que la grande épaisseur du plomb est à l’arriere ; un petit organeau de cordage passe dans le petit bout, & est frappé sur la ligne qui a trente-six à quarante brasses de long. Sur cette ligne, au-dessus du plomb, à environ une brasse, est frappé l’hameçon sur une pile, échampeau, ou coublette, de trois quarts de brasse au plus ; à l’autre organeau qui est au gros bout du plomb, sont frappées deux autres coublettes, armées d’un ain chacune ; de ces coublettes, l’une a seulement demi-brasse de long, & l’autre brasse, afin que ces hameçons étant de longueurs inégales, le poisson puisse les rencontrer plus facilement. Les petites lignes à doubles ains sont montées en libouret, avec un plomb d’environ une demi-livre ou trois quarterons, afin qu’elles calent ; la pile amarée au-dessus du plomb est double, avec un ain ou claveau.

Les cordes ou lignes de pié à pile, en usage dans l’amirauté de Boulogne, sont des especes de lignes qui se tendent sur les sables qui bordent le pié des falaises. Chaque piece de lignes est de cinquante à soixante brasses de longueur. Les piles ou ficelles qui tiennent les hameçons, sont frappées sur le baufe ou la grosse ligne, de distance en distance ; chaque pile est chargée d’un petit corceron ou flotteron de liége. Les pêcheurs étendent ces lignes de toute leur longueur sur les sables, où ils enfouissent le baufe ou la grosse ligne, d’environ trois pouces : ainsi la marée qui survient souleve les piles, & fait voltiger les apas. Dans les tems chauds où la côte est couverte de bourbe & d’araignées, cette pêche cesse, les araignées s’attachant aux poissons pris.

Dans le ressort de l’amirauté de Poitou, ou des sables d’Olonne, les pêcheurs font des lignes avec