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Hollandoise, & moitié Autrichienne. Ces troupes ou ceux qui les commandent en leur nom, sont obligés à prêter serment de fidélité à la maison d’Autriche, avant que d’entrer dans ces garnisons.

Barriere, (Commerce.) On appelle ainsi dans les principales villes de France, particulierement à Paris, les lieux où sont établis les bureaux des entrées, & où les commis en reçoivent les droits, suivant les tarifs ou pancartes réglées au conseil du roi.

On leur a donné le nom de barrieres, parce que les passages par lesquels arrivent les voitures & les marchandises sujettes aux droits, sont traversés par une barre de bois qui roule sur un pivot, & qui s’ouvre ou se ferme à la volonté du commis.

Il y a à Paris soixante barrieres, qui sont toutes placées à la tête des fauxbourgs, & dans vingt-deux desquelles, outre les commis du barrage, il y a des commis pour la doüane qui examinent les lettres de voiture, reçoivent les principaux droits, & veillent aux intérêts des fermiers généraux. Les autres barrieres ne sont, pour ainsi dire, que des barrieres succursales, pour tenir plus libres les premieres, qui ne manqueroient pas d’être embarrassées s’il n’y avoit qu’elles qui fussent ouvertes.

C’est à ces soixante barrieres que toutes les voitures, & ceux qui sont chargés des denrées comprises dans les tarifs, doivent s’arrêter, souffrir la visite, & payer les entrées. Les commis ont même la permission de visiter les carrosses, berlines, chaises, &c. des particuliers, les porte-manteaux, valises, coffres, pour voir s’il n’y a point de marchandise de contrebande. Voyez sur cette matiere le Dictionn. du Comm. (G)

Barriere, en Architecture, est un assemblage de pieces de bois qui sert de bornes ou de chaînes au-devant, & dans les cours des hôtels & palais. (P)

Barrieres, en termes de Fortification, sont des especes de portes faites dans un passage ou un retranchement, pour pouvoir en défendre l’entrée, & en faciliter la sortie.

On les fait communément de grands poteaux d’environ quatre à cinq piés de long, & placés à la distance de dix piés les uns des autres, avec des solives en travers, afin d’empêcher les chevaux & les hommes de forcer le passage. Dans le milieu est une barre de bois qui est mobile, & que l’on ouvre & ferme à son gré. Les barrieres qui ferment les portes ou les ouvertures des lignes de circonvallation, sont à fleau tournant sur un poteau, dont le sommet taillé en pivot, est planté sur le milieu, où il partage l’ouverture en deux passages égaux. Ce fleau bat contre les deux autres poteaux plantés aux deux extrémités des passages, avec des entailles pattées, auxquelles il s’accroche & se ferme avec une cheville plate. Attaque des places, de Vauban. (Q)

Barriere, (Manége.) petit parc fermé où l’on faisoit les joûtes, les tournois, les courses de bague, &c. Sitôt qu’un cheval de bague a franchi la barriere, il court de toute sa force. (V)

Barriere, en terme de Metteur-en-œuvre, n’est autre chose qu’une bande en maniere d’ansette, dans laquelle on arrête le ruban d’un bracelet. Voyez Ansette.

BARRIL, (Commerce.) vaisseau oblong de forme sphérique, ou plûtôt cylindrique, servant à contenir diverses especes de marchandises, tant seches que liquides : il est plus petit que le tonneau. V. Mesure.

Le barril Anglois, mesure de vin, contient le huitieme d’un tonneau, le quart d’une pipe, la moitié d’un muid, ce qui fait trente-une mesures & demie de celles que l’on nomme en Angleterre gallons, & qui contiennent quatre pintes de Paris. Le barril contient trente-six gallons de bierre, & trente-deux d’aile. Voyez Pipe, Tonneau, &c.

Le barril de vinaigre, ou d’autre liqueur dont on veut faire du vinaigre, doit contenir trente-quatre de ces mesures, suivant l’étalon de la quarte d’aile, réglé par l’ordonnance de Guillaume III. c. xxj. dixieme & onzieme année de son regne.

Le barril de Florence est une mesure de liqueurs qui contient vingt bouteilles, ou le tiers d’une etoile, ou staïo. Savary l’appelle star.

Barril est encore en usage pour signifier une certaine quantité de marchandises, un certain poids qui change suivant la diversité des denrées.

Le barril de harengs doit contenir trente-deux gallons, mesure de vin, c’est-à-dire soixante-quatre pots de Paris, ce qui fait environ vingt-huit gallons, suivant l’ancienne regle, & cela va pour l’ordinaire au nombre de mille harengs laités.

Le barril de saumon doit contenir quarante-deux gallons, ou quatre-vingts-quatre pots de Paris. Et le barril d’anguilles autant.

Le barril de savon doit contenir deux cens cinquante-six livres.

Nous nous servons également en France du mot de barril pour une certaine quantité de marchandises. On dit un barril d’esturgeon, de thon, d’anchois ; un barril ou caque de poudre pour les vaisseaux, est ordinairement de cent livres : on dit encore un barril de chair salée ; un barril d’huile d’olive ; un barril de câpres, d’olives, de vinaigre, de verjus, de moutarde, pour dire un barril plein de l’une de ces choses. (G)

Barril, (Marine.) Barril de galere, c’est un barril qu’un homme peut porter plein d’eau, & dont il se sert pour en remplir les barriques, que l’on ne peut transporter ou à la fontaine ou à la riviere, où l’on va faire l’eau.

Barril de quart ; c’est le barril de galere qu’on donne plein d’eau le soir à ceux qui doivent faire le quart de la nuit.

Barrils où l’on met les viandes.

Barril de poudre ; c’est sur mer, comme on la dejà dit, cent livres de poudre mises dans un barril.

Barrils à bourse ; c’est un barril couvert de cuir, où le canonnier met de la poudre fine : on l’appelle ainsi à cause qu’il se ferme comme une bourse. (Z)

Barrils foudroyans & flamboyans, sont dans l’Artillerie, des barrils remplis d’artifices qu’on fait rouler sur l’ennemi lorsqu’il veut franchir les breches & monter à l’assaut. (Q)

Barril de trompes, terme d’Artificier, c’est un assemblage de plusieurs artifices appellés trompes, enfermés dans un barril ou fourreau de toile goudronnée, pour les faire partir de dessus l’eau, où on le fait enfoncer jusqu’au collet par le moyen d’un contre-poids.

Barril à scier, (Tonnelier.) c’est un instrument sur lequel les Tonneliers posent les douves qu’ils veulent rogner avec la scie. Il consiste en deux moitiés de barrils ajustées l’une au-dessus de l’autre par trois douves communes ; chacune de ces moitiés a deux fonds, de sorte que cet instrument peut servir à trois usages. 1°. Il leur sert d’escabeau pour scier les douves qu’ils posent dessus, en appuyant encore un genou sur la douve pour l’assujettir. 2°. Il peut leur servir de siége pour s’asseoir dans leurs boutiques : & en troisieme lieu, il peut encore leur servir comme d’un réservoir pour y serrer ce qu’ils veulent, au moyen d’un trou pratiqué au fond supérieur de chaque barril. Cer instrument a deux piés ou environ de hauteur en tout. L’espace qui est entre chaque barril est vuide, pour donner plus de légereté à la machine totale qui est ronde, & d’environ un pié de diametre. Voyez Pl. II. du Tonnelier, fig. 2.

BARRILLAGE, s. m. (Commerce.) se dit des petits