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Philosophiques, attribuent ce phénomene au tonnerre : ils en donnent pour raison, que c’est le plus souvent après des orages qu’on apperçoit ces cercles.

D’autres auteurs ont prétendu que ces cercles magiques étoient formés par les fourmis ; parce qu’on trouve quelquefois ces insectes qui y travaillent en troupes : mais quelle qu’en soit la cause, il est certain qu’elle est naturelle & non magique, comme le peuple se l’imagine. Chambers.

Cercle, (Chimie). Les artistes en Chimie se servent d’un cercle de fer pour couper les cous de certains vaisseaux de verre ; ce qu’on fait de cette sorte.

Cet instrument étant échauffé, on l’applique à la partie du vaisseau de verre qu’on veut couper, & on l’y tient jusqu’à ce que le verre soit échauffé : on jette ensuite dessus quelques gouttes d’eau froide, où on souffle dessus à froid ; & cette partie du vaisseau s’en sépare : c’est ainsi qu’on coupe les cous des cornues, des cucurbites.

Les Chimistes employent encore une autre maniere de couper le verre : elle consiste à lier une corde imbibée d’huile de térébenthine, ou une meche de soufre, autour de l’endroit où on veut faire la fracture ; ensuite on met le feu à la corde ; & lorsqu’après cela on jette un peu d’eau froide sur le même endroit, le verre se fêle précisément à l’endroit où la corde avoit été liée & brûlée.

On peut aussi avec une pierre à fusil tracer un anneau sur la partie du verre qu’on veut couper ; ensuite approcher doucement de la lumiere d’une chandelle la partie tracée, & lorsqu’elle est chaude, y porter avec le bout du doigt un peu d’eau froide, qui fera casser le verre dans la partie du vaisseau, qu’on a tracée avec la pierre à fusil. Il faut pour bien opérer, mettre la lumiere entre le vaisseau & soi, & avoir à un de ses côtés de l’eau froide dans un vaisseau. (M)

Cercles goudronnés ; ce sont dans l’Artillerie, de vieilles meches ou de vieux cordages poissés & trempés dans le gaudron ou goudron, comme disent quelques-uns, qui sont pliés & tournés en cercles. On les met dans des réchaux pour éclairer dans une ville assiégée. (Q)

Cercles de hune, (Marine.) ce sont de grands cercles de bois qui font le tour des hunes par en-haut ; autour des hunes on voit des cercles qui servent à assûrer les matelots pendant qu’ils font leurs manœuvres sur les hunes, où ils en ont beaucoup affaire ; & sans ces cercles ils pourroient facilement tomber. On tient les cercles plus bas vers l’avant qu’aux autres endroits, afin qu’ils ne vaguent pas les cordages, & n’usent pas les voiles ; & pour empêcher cela, on met encore des sangles, ou tissus de bitord tout autour. Dans la Planche I. qui représente un vaisseau, les hunes cotées 14. sont représentées de façon qu’on peut y distinguer assez aisement les cercles de hune. Voyez Hune.

Cercles de boute-hors, (Marine.) ce sont des cercles doubles de fer, qu’on met à l’endroit des vergues où l’on passe les boute-hors, qui servent à mettre les voiles d’étui.

Cercles d’étambraie de cabestan, (Marine.) c’est un cercle de fer autour du trou de l’étambraie, par où le cabestan passe & tourne. (Z)

Cercle à la corne, (Marechalerie.) c’est ou une avalure, voyez Avalure, ou bien des bourrelets de cornes qui entourent le sabot, & qui marquent que le cheval a le pié trop sec, & que la corne se desséchant, se retire, & serre le petit pié. Cercle ou rond signifient la même chose que volte. V. Volte. (V)

Cercles, espece de cerceaux dont se servent les Tonnelliers. Ils ne different des cerceaux ordinaires que par leur grandeur. C’est avec les cercles qu’on relie les cuves, cuviers, & les baignoires. Les cer-

ceaux ordinaires ne servent que pour les muids, futailles,

barrils, &c. Les cercles se vendent à la mole comme les cerceaux ; mais la mole en contient moins. Voyez Mole.

Cercles, (Hist. mod.) dans l’empire d’Allemagne ; ce sont des especes de généralités ou districts, qui comprennent chacune les princes, les abbés, les comtes, & les villes, qui peuvent par leur voisinage s’assembler commodément peur les affaires communes de leurs districts ou provinces.

Ce fut Maximilien I. qui en 1500 établit cette division générale des états de l’Empire en six parties, sous le nom de cercles : savoir, en ceux de Franconie, de Baviere, de Suabe, du Rhin, de Westphalie, & de basse-Saxe ; il y ajoûta en 1512 ceux d’Autriche, de Bourgogne, du bas-Rhin, & celui de la haute-Saxe ; dispositions que Charles V. confirma à la diete de Nuremberg tenue en 1522. La Bourgogne n’avoit pourtant pas fait jusques-là partie de l’Empire : mais les empereurs de la maison d’Autriche, qui étoient alors en possession des états de celle de Bourgogne, furent bien-aises de l’y annexer, afin d’intéresser tout l’Empire à leur défense & conservation. Charles V. fit même pour ce sujet une bulle en 1548 : mais Conringius remarque que la branche d’Autriche établie en Espagne, n’ayant jamais accepté cette bulle, le cercle de Bourgogne n’a jamais été non plus véritablement de l’Empire, & qu’il ne fournissoit ni ne payoit aucun contingent. On ne laisse pas que de le compter parmi les cercles, dont voici les noms tels qu’ils sont écrits dans la marticule de l’Empire, quoique le rang qu’ils y tiennent n’ait jamais été bien reglé, & que la plûpart d’entr’eux, sur-tout celui du bas-Rhin qui comprend quatre électeurs, ne conviennent pas de l’ordre que leur assigne cette matricule : Autriche, Bourgogne, Baviere, bas-Rhin, haute-Saxe, Franconie, Suabe, haut-Rhin, Westphalie, basse-Saxe.

Des la premiere institution des cercles, pour y maintenir une police uniforme, on établit dans chacun, des directeurs ou chefs choisis entre les plus puissans princes, soit ecclésiastiques, soit séculiers, membres de ce cercle, auxquels on attribua le droit de convoquer, quand la nécessité le requerroit, l’assemblée des états de leur cercle ou province ; on établit aussi un colonel, des capitaines, & des assesseurs, afin que de concert avec eux, les directeurs pussent regler les affaires du cercle ; ordonner des impositions, & les repartir ; veiller à la tranquilité commune & particuliere ; mettre à exécution les constitutions des dietes, les decrets de l’Empereur, & ceux du conseil aulique & de la chambre imperiale ; avoir inspection sur les tribunaux, les monnoies, les péages, & d’autres parties du gouvernement. Outre ces reglemens généraux, & qui regardoient le bien de tout l’Empire, on en fit de particuliers pour chaque cercle, & principalement pour la maniere dont les colonels & les assesseurs, de la participation & de l’aveu des directeurs, auroient à en user dans chaque cercle, & même à l’égard les uns des autres pour leur commune conservation.

Les cercles font ensemble des associations pour leur sûreté, & les princes étrangers envoyent à leurs assemblées des ministres, avec le titre de résident ou d’envoyé. En qualité de membre de l’Empire, ils payent deux sortes de taxe : l’une ordinaire, que chaque cercle fournit en deux termes égaux tous les ans pour l’entretien de la chambre impériale ; & l’autre extraordinaire, qui se paye par mois, & qu’on nonme mois Romains. Voy. Mois & Contingent. (G)

CERCLÉ, adj. en terme de Blason, se dit des tonneaux réliés de cercles.

Barillon en Anjou, de gueulles à trois barillets couchés d’or, cerclés de sable. (V)

CERCLER, v. act. c’est mettre les cercles ou cer-