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lui fait prendre à la main la forme extérieure du bouton sur lequel il se jette. Voyez Jetter. Il y a des cerceaux unis, de découpés, & de gravés. V. Battre, Découper, & Graver. Les cerceaux ne sont d’usage parmi les Boutonniers que dans les boutons façonnés.

Cerceau, (en terme de Cirier.) c’est un cercle garni de petits crochets ou de cordons de distance en distance, auxquels on suspend la bougie, &c. soit en l’accrochant, soit en la colant aux cordes ; ce qui ne se fait que pour les bougies de table qui ne sont pas encore couvertes. Voyez Couvrir. Voyez aussi la Planche du Cirier, figure 2.

Cerceau, c’est un lien de bois qui se plie facilement, & dont les Tonneliers se servent pour relier les tonneaux, cuves, cuviers, baignoires, &c. Les meilleurs cerceaux sont ceux de châtaignier, parce qu’ils pourrissent moins vîte : on en fait aussi d’autres bois, comme de coudre, de frêne, de bouleau, dont on fend les branches par le milieu. On les apporte en moles ou bottes composées de plus ou moins de cerceaux, suivant leur espece. Voyez Mole.

Lorsque les cerceaux sont reliés, on leur donne différens noms, suivant l’endroit de la futaille auquel on les place. Le premier du côté du bord se nomme le talus ; le second est double & s’appelle le sommier ; le troisieme & le quatrieme sont connus sous les noms de collet & sous-collet, ou de premier & second collet. Après ces quatre cerceaux, il y en a d’autres qui n’ont pas de nom particulier, à l’exception du dernier, c’est-à-dire de celui qui est le plus proche du bondon, qu’on appelle le premier en bouge.

CERCELLE, oiseau, voyez Sarcelle.

CERCIFI ou SALSIFI, s. m. (Jardinage.) scorzonera : cette plante a des feuilles comme le poireau ; la fleur de couleur purpurine, & la racine, sont très estimées pour la cuisine ; elles rendent un suc laiteux.

Elle est une espece du tragopogon, en François barbe-de-bouc.

Les salsifis communs se cultivent comme ceux d’Espagne, à l’exception qu’on ne les seme qu’au printems, & qu’ils se cueillent au carême. (K)

* CERCIO, (Hist. nat.) espece d’oiseau des Indes de la grandeur d’un étourneau, dont le plumage est de différentes couleurs fort vives ; il remue continuellement la queue ; l’on dit qu’il apprend à parler avec plus de facilité qu’un perroquet : il n’est point bon à manger.

CERCLE, sub. m. (en Géométrie.) figure plane, renfermée par une seule ligne qui retourne sur elle-même, & au milieu de laquelle est un point situé de maniere que les lignes qu’on en peut tirer à la circonférence sont toutes égales. Voyez Centre.

A proprement parler, le cercle est l’espace renfermé par la circonférence, quoique dans l’usage vulgaire on entende par ce mot la circonférence seule. Voyez Circonférence.

Tout cercle est supposé divisé en 360 degrés, que l’on marque ainsi 360° ; chaque degré se divise en 60 minutes ainsi marquées ′, chaque minute en 60 secondes marquées par ″, chaque seconde en soixante tierces ainsi marquées ‴. On a divisé le cercle en 360 parties, à cause du grand nombre de diviseurs dont le nombre 360 est susceptible. Voy. Degré, Minute, &c. Diviseur.

On trouve l’aire d’un cercle en multipliant la circonférence par le quart du diametre, ou la moitié de la circonférence par la moitié du diametre. On peut avoir l’aire, à peu près, en trouvant une quatrieme proportionnelle à 1000, à 785, & au quarré du diametre. Voyez Aire.

Les cercles & les figures semblables qu’on peut y inscrire, sont toûjours entr’elles comme les quarrés des diametres ; ou, comme les Géometres s’expriment, les cercles sont entr’eux en raison doublée des

diametres, & par conséquent aussi des rayons.

Le cercle est égal à un triangle, donc la base est la circonférence, & la hauteur le rayon. Les cercles sont donc en raison composée de celle des circonférences & de celle des rayons.

Trouver la proportion du diametre du cercle à sa circonférence. Trouvez en coupant continuellement les arcs en deux, les côtés des polygones inscrits, jusqu’à ce que vous arriviez à un côté qui soûtende un arc si petit que vous voudrez le choisir. Ce côté étant trouvé, cherchez le côté du polygone circonscrit semblable ; multipliez ensuite chacun de ces polygones par le nombre de ses côtés, ce qui vous donnera le périmetres de chacun d’eux : la raison du diametre à la circonférence du cercle sera plus grande que celle du diametre à la circonférence du polygone circonscrit, mais moindre que celle du diametre au polygone inscrit.

La différence des deux étant connue, on aura aisément en nombres très-approchés, mais cependant non exacts, la raison du diametre à la circonférence.

Ainsi, Wolfius la trouve la même que celle de 100 000 000 000 000 00 à 3.141 592 653 589 7932. Archimede a donné pour raison approchée celle de 7 à 22 ; Ludolphe de Ceulen a porté cette recherche à une plus grande exactitude, & il trouve qu’en prenant l’unité pour diametre, la circonférence doit être plus grande que 3. 141 592 653 589 793 238 462 643 383 879 50, mais moindre que ne deviendroit ce même nombre si l’on changeoit seulement le zéro qui le termine en l’unité.

Metius nous a donné la proportion la meilleure de toutes celles qui ont paru jusqu’à présent exprimées en petits nombres. Il suppose le diametre de 113 parties, & la circonférence doit être à moins d’une unité près 355, suivant son calcul.

Circonscrire un cercle à un polygone régulier donné. Coupez deux des angles du polygone E & D (Pl. de Géom. fig. 28.) en deux également : du point de concours F des lignes EF, DF, pris pour centre, & du rayon EF, décrivez un cercle ; ce sera celui que vous cherchez.

Inscrire un polygone régulier donné dans un cercle : Divisez d’abord 360 par le nombre des côtés, pour parvenir par-là à connoître la quantité de l’angle EFD ; cela étant fait, appliquez la corde ED de cet angle à la circonférence autant de fois que vous le pourrez, & vous aurez par-là inscrit le polygone dans le cercle.

Par trois points donnés A, B, C, qui ne sont point en ligne droite (fig. 7.) décrire un cercle.

Des points A & C, & d’un même intervalle pris à volonté, décrivez deux arcs de cercle qui se coupent en D & E ; & pareillement des points C & B, décrivez-en deux autres qui se coupent en G & H ; tirez ensuite les droites DE, GH : le point de leur intersection I sera le centre du cercle : par-là on peut venir à bout, en prenant trois points dans la circonférence d’un cercle ou d’un arc donné, de trouver le centre de ce cercle ou de cet arc, & de continuer l’arc si ce n’est pas un cercle entier. Voyez Centre.

Donc si trois points d’une circonférence conviennent ou co-incident avec trois points d’une autre circonférence, les deux circonférences co-incideront en entier, & les cercles seront égaux.

Donc aussi tout triangle peut être inscrit dans un cercle. Voyez Triangle.

On démontre en Optique qu’un cercle, s’il est fort éloigné de l’œil, ne peut jamais paroître véritablement cercle, à moins que le rayon visuel ne lui soit perpendiculaire & ne passe par son centre. Dans tous les autres cas le cercle paroît oblong ; & pour qu’il paroisse au contraire véritablement circulaire, il faut qu’il soit en effet oblong. Voyez Perspective.