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CEDRE, cedrus, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante qui porte des chatons composés de plusieurs petites feuilles qui ont des sommets. Ces chatons sont stériles. Les fruits ou les baies renferment des noyaux anguleux, dans chacun desquels il y a une semence oblongue. Ajoûtez aux caracteres de ce genre, que les feuilles de ces especes sont semblables à celles du cyprès. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

* Le Cedre est un arbre très-fameux. On en compte plusieurs especes. Les sentimens des Botanistes sont assez partagés à son sujet, cependant tous s’accordent à donner le premier rang au cedre du Liban, que l’on nomme aussi grand cedre ; les relations des voyageurs portent qu’il ne s’en trouve plus gueres sur le Liban ; elles varient sur leur grandeur : les uns disent que les cedres du Liban sont les plus grands arbres que l’on connoisse, & prétendent qu’il y en a qui s’élevent jusqu’à 120 ou 130 piés de hauteur, & que leur grosseur y est proportionnée ; d’autres se contentent de dire que les cedres du Liban sont de la taille des plus grands chênes : les uns disent que ses feuilles ressemblent à celles du pin, hormis qu’elles sont moins piquantes que celles de cet arbre ; d’autres prétendent qu’elles sont semblables à celles du romarin. Son écorce est polie & lisse. Les branches les plus proches de la terre s’étendent considérablement, & elles diminuent à mesure qu’elles approchent du sommet, ce qui donne à cet arbre une figure pyramidale ; ses feuilles demeurent toûjours vertes ; elles sont petites & étroites. Son bois est rougeâtre & très-odoriférant, & plus dur que celui de toutes les autres especes de cedres ; il produit des pommes semblables aux pommes de pin, qui contiennent de la semence. On dit que dans les grandes chaleurs il en coule, sans incision, une gomme ou résine blanche que l’on nomme cedria. Voyez cet article.

Au reste, le cedre du Liban doit être rangé dans la classe du meleze, voyez Meleze. Son bois passe pour incorruptible, & l’on prétend que les vers ne s’y mettent jamais ; c’est un fait qui est cependant démenti par quelques voyageurs. On sait que le temple de Salomon étoit bâti de bois de cedre, qui lui fut fourni par le roi Hiram.

Il croît dans toutes les parties de l’Amérique une grande quantité de cedres qui s’élevent aussi à une hauteur prodigieuse : mais on prétend que le bois n’en est point si dur ni si serré que celui des cedres du Liban. M. Lawrence, savant Anglois, qui a donné un traité sur la culture des arbres, se plaint de la négligence des Européens, de ne point rendre plus communs parmi eux des arbres que la nature semble avoir voulu rendre presqu’immortels, d’autant plus qu’il n’y a point d’arbre, selon lui, qui croisse avec plus de facilité que le cedre : en effet, on le trouve sur les plus hautes montagnes du nouveau monde, aussi-bien que dans des endroits bas & marécageux ; on le rencontre dans les provinces les plus froides, aussi-bien que dans celles où la chaleur est la plus forte.

Il cite, outre cela, l’exemple d’un curieux qui avoit planté une allée de cedres près de sa maison de campagne en Angleterre, qui en peu d’années étoient parvenus à une grosseur très-considérable. On dit qu’il se trouve aussi beaucoup de cedres en Sibérie. L’on fait plusieurs ouvrages de tabletterie & de marquetterie avec le bois de cedre ; dans les pays où il est commun l’on en fait de la charpente. Les Espagnols, dans le tems de la découverte de l’Amérique, s’en sont servis avec succès pour la construction de leurs vaisseaux. On fait en Angleterre des especes de petits barrils dont les douves sont moitié de bois de cedre, & moitié de bois blanc fort artistement travaillés ; on y laisse séjourner pendant quelque tems

du punch, ou d’autres liqueurs fortes, elles acquierent par-là une odeur très-agréable, & qui en releve le goût. Il y a encore une espece de cedre, que l’on nomme cedre de Phénicie ou de Lycie, qui ressemble beaucoup au genevrier, & porte des grains ou baies rouges. Voyez Oxycedre.

* CEDRIA, s. f. (Hist. nat. bot.) c’est ainsi qu’on appelle tantôt la poix, tantôt la résine du grand cedre. Il y en a qui distinguent le cedrium de la cedria : selon eux, la cedria est la larme crue de l’arbre, & le cedrium en est une huile de consistance plus fluide ; cependant on se sert indistinctement des deux termes cedrium & cedria pour désigner la résine ou l’huile. On nomme aussi la résine cedroeleum & l’huile de cade. On dit que la meilleure est épaisse, blanche, transparente, d’une odeur forte : on lui attribue la propriété de corrompre les corps vivans, & de conserver les corps morts. Quoi qu’il en soit, il est constant que c’étoit un des principaux ingrédiens des embatememens Egyptiens ; c’est, selon Dioscoride, un remede souverain pour les maux d’yeux, de dents, & la morsure des serpens & animaux venimeux.

CEDRIN, oiseau. Voyez Serin.

CEDRO, (Geog.) riviere de l’île de Sardaigne, qui se jette dans la mer, près d’un petit golfe de même nom.

CEDULE, s. f. (Jurisprud.) signifie en général toute sorte d’actes ou d’obligations faites sous signature privée, & même les brevets d’actes passés par devant notaires, qu’on garde pardevers soi.

Cedule évocatoire. Voyez Évocatoire. (H)

Cedule, s. f. (Commerce.) parmi les marchands, banquiers, négocians, signifie souvent le morceau de papier sur lequel ils écrivent leurs promesses, lettres de change, billets payables au porteur, rescriptions & autres engagemens semblables qu’ils prennent entr’eux par actes sous seing privé, pour le fait de leur négoce, & particulierement pour le payement de l’argent. Ils appellent aussi porte-cedule, le porte-feuille dans lequel ils renferment ces sortes de papiers. Diction. de Commerce.

Cedules détachées, est le nom qu’on donne en Hollande, dans le bureau du convoi & licenten, aux expéditions qu’on délivre aux marchands pour justifier du contenu aux déclarations qu’ils ont faites de leurs marchandises, ou du payement des droits. C’est sur ces cedules, que les commis aux recherches doivent faire leurs visites. Idem, ibid.

CEER, s. m. (Commerce.) poids tout ensemble & mesure dont on se sert sur la côte de Coromandel. Cinq céers font le bisi, huit bisis un man, & deux mans un candi.

Comme le candi est inégal, & qu’en quelques endroits il n’est que de trois cents vingt livres de Hollande, & en d’autres de cinq cents, le céer est à proportion plus ou moins pesant, suivant les lieux. Le céer contient vingt-quatre tols. Voyez Tol. Diction. du Commerce. (G)

CEFALONIE ou CEPHALONIE, (Géog.) île considérable de la Grece, au sud de l’Albanie, fort abondante ; la capitale porte le même nom. Longitude 38. 20. lat. 38. 30.

CEFALU ou CEFALEDI, (Géog.) ville de Sicile, dans la vailée de Demone. Long. 31. 35. lat. 38. 5.

CEGA, (Géog.) petite riviere d’Espagne, au royaume de Léon, qui se jette dans le Duéro.

CEGINUS, s. m. (Astr.) est une étoile fixe de la troisiéme grandeur, dans l’épaule gauche du Bouvier ; sa latitude est de 49d, 33′, sa déclinaison de 39d, 27′. (O)

CEIBA, s. m. (Hist. nat. bot.) genre de plante dont la fleur est en rose, quelquefois composée de plusieurs pétales disposés en rond, quelquefois mo-