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les disperser en différens corps qu’on place dans un pays, pour leur donner plus de facilité pour les subsistances. (Q)

CANTOR, s. m. (Commerce.) poids dont on se sert en Sardaigne. Un cantor pese cent quarante-cinq livres de Venise. Voyez Livre.

CANTORBERY, (Géog.) ville d’Angleterre, capitale du comté de Kent sur la Stoure. L’archevêque est primat d’Angleterre. Long. 18. 38. lat. 51. 17.

CANTRE, s. f. se dit dans les manufactures en soie, d’une partie de l’ourdissoir dans laquelle on passe les rochets pour ourdir. Voyez Ourdissoir.

* Cantre, pour les velours & autres ouvrages, est aussi dans les manufactures en soie, une espece de chassis soutenu sur des piés plus courts par-devant que par-derriere, ce qui incline le chassis du côté de l’ouvrier ; ce chassis est divisé selon sa longueur en deux parties égales par une traverse ; cette traverse & les côtés du chassis qui lui sont paralleles, sont percés de petits trous. Ces petits trous reçoivent autant de broches de fil-de-fer. Ces broches sont chacunes portées par les deux bouts sur les deux côtés en longueur de la cantre, & par le milieu sur la traverse parallele à ces côtés. C’est sur elles qu’on enfile les roquetins à qui elles servent d’axe. Les fils de soie dont les roquetins sont chargés ne se mêlent point au moyen de l’inclinaison de la cantre & de son plan incliné, qui tient toutes les broches, & par conséquent chaque rangée de roquetins plus haute l’une que l’autre. La cantre est placée au derriere du métier. Quant à son usage, voyez l’article Velours.

CANUS, ALPHESTES, s. m. (Hist. nat. Icth.) poisson de mer. Son dos est de couleur de pourpre, & le reste du corps jaunâtre. Le canus est lus étroit que la dorade & le pagre. Il est assez semblable à la mendole, quoique plus grand & plus épais. Il a un pié de longueur, sa bouche est de médiocre grandeur, il a des levres ; ses dents sont serrées les unes contre les autres. Il a depuis la tête jusqu’à la queue des piquants joints ensemble par une membrane fort mince. Rondelet. Voyez Poisson. (I)

CANZON, (Géog.) petite ville d’Italie, dans le duché de Milan, au comté de Come.

CANZUGA, (Géog.) ville de Pologne, dans le palatinat de Russie.

CANZULA, (Géog.) ville maritime d’Asie, au Japon, dans l’île de Niphon.

CAO, (Geog.) ville de la Chine, sur un lac de même nom, dans la province de Kiang-nan.

CAOCHEU, ou TCHAOTCHEOU, (Géog.) ville de la Chine, dans la province de Quan-ton.

* CAOPOIBA, (Hist. nat. bot.) arbre des Indes, de la hauteur & de la forme du hêtre. Son écorce est cendrée, & a des ondes brunes ; ses feuilles sont fermes, de figure oblongue, & il sort de leur queue quand on la rompt, une liqueur laiteuse ; ses fleurs ont un pédicule, elles ont l’étendue de la rose ; les pétales en sont blancs, avec de petits onglets rouges ; au lieu de nombril, on leur remarque un petit globule rouge, résineux, de la grosseur d’un pois, qui donne une liqueur gluante, jaunâtre, transparente, & assez semblable à la térébenthine. Le fruit est dans une capsule, de-même que le gland, & laisse voir quand on le coupe en long, avant la maturité, plusieurs rangs de semences, de la grosseur & de la figure de pepins de pommes. Chaque semence est couverte d’une pellicule rouge, sous une autre, couleur de vermillon. La pulpe du fruit est jaune, & donne un suc jaune. L’écorce de l’arbre, qui est épaisse, se sépare aisément du bois qui est fragile, & qui contient une moëlle que l’on en tire facilement, & qui laisse le bois creux.

Il y a une autre espece de caopoiba à écorce grise, & à feuilles oblongues & carinées.

CAOMING, (Géog.) petite ville de guerre de la Chine, dans la province de Younnang.

CAOR, ou CAHOR, (Géog.) royaume d’Asie, dans l’Inde, au delà du Gange ; la capitale porte le même nom.

CAORA (Géog.) riviere de l’Amérique méridionale.

CAORLE, (Géog.) petite île du golfe de Venise, sur les côtes du Frioul.

COATANG, (Géog.) petite ville de guerre de la Chine, dans la province de Chantung, sur la riviere de Mingto.

* CAOUANNE, (Hist. nat. Zoolog.) grande tortue de mer, dont la chair quoique mangeable, n’a pas la délicatesse de celle qu’on appelle tortue franche ; d’ailleurs elle lui ressemble en tout. Voyez Tortue.

* CAOUP, arbre qui croît dans l’île de Maragnan dans l’Amérique ; sa feuille ressemble à celle du pommier : mais elle est plus large ; il a la fleur rouge ou jaune, & le fruit comme l’orange pour la figure & le goût : il est plein d’amandes.

CAP, s. m. ou PROUE, (Marine.) c’est la pointe qui est à l’avant du vaisseau, qu’on nomme aussi poulaine, éperon, avantage, tous mots usités parmi les gens de mer, pour signifier la même chose. Voyez Planche I. la cotte N.

On dit mettre le cap, porter le cap, avoir le cap à terre ou au large, pour dire, mettre la proue du vaisseau du côté de la terre ou de la mer.

Porter le cap sur l’ennemi, c’est faire route pour l’aller chercher & avancer sur lui.

Porter le cap, mettre le cap à l’ouest, au sud, au nord, &c. c’est faire route à l’ouest ou au sud.

Avoir le cap à la marée ; cela se dit lorsque le vaisseau présente l’avant au courant de flot.

Cap de Mouton, (Marine.) Les caps de mouton sont de petits billots de bois, taillés en façon de poulie, qui sont environnés & fortifiés d’une bande de fer, pour empêcher que le bois n’éclate.

Le cap de mouton est percé par trois endroits sur le plat, ayant à chaque trou une ride ; c’est ainsi qu’on appelle une petite corde qui sert à plusieurs autres usages : ordinairement il entre 160 caps de mouton pour agréer un vaisseau.

Les caps de moutons servent principalement à rider ou roidir les haubans & les étais ; c’est par leur moyen qu’on roidit ou lâche ces manœuvres dormantes, selon qu’on y est obligé par le tems qu’il fait ; ils servent aussi à donner la forme aux trélingages qui sont au haut des étais, ayant divers petits trous par où passent les marticles ; ils sont en même tems une espece d’ornement au vaisseau ; ils sont de figure ovale & plats ; ceux des haubans sont amarrés aux porte-haubans, ou aux cadenes.

Les caps de moutons des grands haubans sont amarrés aux porte-haubans, moitié dans les haubans, moitié dans les cadenes ; & comme les cordages neufs se lâchent, il faut les roidir autant qu’il se peut en fanant.

Cap de Mouton de Martinet, (Marine.) c’est le cap de mouton du trélingage, ou des marticles qui sont au bout du martinet de l’artimon & à la vergue ; mais le cap de mouton sur l’étai, qui a la figure ovale, d’où partent plusieurs lignes, qui vont en s’élargissant en patte d’oie, sur le bord de la hune, pour empêcher les huniers de se couper contre la hune ; c’est la moque de trélingage. Voyez Martinet, & Trélingage.

Cap de Mouton à croc, (Marine.) ce sont des caps de mouton où il y a un croc de fer, pour accro-