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que la maladie l’exigera, & en gardant un régime exact.

Voilà la maniere ordinaire de traiter la calenture. (N)

CALER, (terme d’Architecture.) c’est arrêter la pose d’une pierre, mettre une cale de bois mince qui détermine la largeur du joint, pour la ficher ensuite avec facilité. (P)

Caler, v. n. (Marine.) c’est enfoncer dans l’eau ; lorsqu’un vaisseau est trop chargé, cela le peut faire caler si bas dans l’eau, que sa batterie d’entre deux ponts est noyée.

Caler les voiles, (Marine.) c’est amener ou abaisser les voiles avec les vergues, en les faisant glisser & descendre le long du mât. On dit à présent amener les voiles, & très-rarement, caler les voiles. (Z)

Caler, v. act. (Plomberie.) on dit caler des tuyaux, quand on en arrête la pose avec des pierres pour qu’ils ne s’affaissent pas, ce qui les feroit crever. (K)

* CALESIAM, (Hist. nat. bot.) arbre qui croît dans les contrées du Malabar. Il est grand ; son bois est de couleur de pourpre obscur, uni & flexible ; ses fleurs croissent en grappes à l’extrémité de ses branches ; elles ressemblent assez à celles de la vigne : ses baies sont oblongues, rondes, plates, vertes, couvertes d’une écorce mince, pleines d’une pulpe insipide, contenant un noyau verd, oblong, plat, & portant une amande blanche & insipide. Outre ce fruit, qui est le vrai, il en porte un second à la chûte des feuilles, qui croît au tronc & aux branches ; il est plus gros que le fruit vrai, ridé, en forme de rein, couvert d’une écorce de couleur de verd d’eau, sous laquelle on trouve une pulpe dense. Ray croit que ce fruit bâtard n’est qu’une grosseur produite par la piquûre des insectes, qui cherchent dans cet arbre une retraite & de la nourriture. Il donne du fruit une fois l’an, depuis dix ans jusqu’à cinquante.

Son écorce pulvérisée & réduite en onguent avec le beurre, guérit le spasme cynique & les convulsions causées par les grandes douleurs ; le même remede s’employe avec succès dans les ulceres malins & calme les douleurs de la goutte ; le suc de l’écorce dissipe les aphthes & arrête la dyssenterie ; sa poudre avec celle de compulli purge & chasse les humeurs pituiteuses & atrabilaires.

On fait prendre une tasse de la décoction de l’écorce & des feuilles dans de l’eau, pour hâter l’accouchement.

CALETURE, (Géog.) forteresse de l’île de Ceylan, appartenante aux Hollandois. Longit. 97. 26. lat. 6. 38.

CALFAT, s. m. (Marine.) c’est le radoub d’un navire, qui se fait lorsqu’on en bouche les trous & qu’on les enduit de suif, de poix, de goudron, afin d’empêcher qu’il ne fasse eau ; ou bien c’est une étoupe enduite de brai, que l’on pousse de force dans les joints ou entre les planches du navire, pour le tenir sain, étanché & franc d’eau. Ce terme s’employe pour signifier l’ouvrier & l’ouvrage.

Calfat, Calfateur, Calfas, s. m. (Marine.) c’est un officier de l’équipage, qui a soin de donner le radoub aux vaisseaux qui en ont besoin, & qui soir & matin examine le corps du bâtiment, pour voir s’il ne manque point de clous ni de chevilles ; s’il n’y en a point qui soient mal assûrées ; si les pompes sont en bon état, & s’il ne se fait point quelque voie d’eau afin de l’arrêter. Il doit avoir l’œil particulierement à l’étrave, qui est l’endroit du vaisseau le plus exposé aux accidens de la mer ; & aux carenes & œuvres de marée. Il examine si l’étoupe est bien poussée dans les jointures & dans les fentes du bordage. Lorsqu’il y a combat, il se tient à la fosse aux cables, avec des plaques de plomb & autres choses nécessaires, &

se met à la mer pour boucher par-dehors les voies d’eau qu’on découvre.

CALFATAGE, s. m. (Marine.) c’est l’étoupe qui a été mise à force dans la couture du vaisseau.

CALFATER, CALFADER, CALFEUTRER, v. act. (Marine.) c’est boucher les fentes des jointures du bordage ou des membres d’un vaisseau, avec ce qui peut être propre à le tenir sain & étanché, ensorte qu’il ne puisse y entrer d’eau. On se sert pour cela de planches, de plaques de plomb, d’étoupes, & d’autres matieres.

Calfater, c’est pousser l’étoupe dans les coutures.

Calfater les sabords ; c’est emplir d’étoupe le vuide du tour des sabords, ainsi que les coutures du vaisseau. On ne fait ce calfatage que très-rarement, & lorsqu’on est obligé de tenir long tems la mer.

CALFATEUR, (Marine.) Voyez Calfat.

CALFATIN, s. m. (Marine.) c’est le mousse qui sert de valet au calfateur.

CALFEUTRER, (Marine.) V. Calfater. (Z)

CALGINU, (Géog.) ville d’Afrique, dans l’Abyssinie, dans une contrée deserte.

CALI, (Géog.) ville de l’Amérique méridionale, au Popayan, sur le bord de la riviere Cauca. Long. 304. 30. lat. 3. 15.

CALIACA, (Géog.) ville & port d’Europe, dans la Bulgarie, sur la mer noire, appartenante aux Turcs.

* CALIBRE, s. m. (Arts méch.) ce mot a deux acceptions différentes : il se prend ou pour le diametre d’un corps, & en ce sens on dit, ces colonnes, ces fusils, &c. sont de même calibre ; ou pour l’instrument qui sert à en mesurer les dimensions, & en ce sens les Serruriers, & presque tous les ouvriers en métaux, ont des calibres. Voyez les articles suivans.

* Calibre, pris dans le second sens, est un instrument ou de fer ou de bois, dont l’usage est différent, selon les différens ouvriers.

Les Maçons ont leur calibre ; c’est une planche sur le champ de laquelle on a découpé les différens membres d’architecture qu’ils veulent exécuter en plâtre aux entablemens des maisons, corniches des plafons des appartemens, plintes, & ouvrages de maçonnerie qui se traînent. Ce calibre se monte sur un morceau de bois qu’ils appellent sabot. On a pratiqué sur le sabot, à sa partie du devant qui se doit traîner sur les regles, une rainure pour servir de guide au calibre.

Calibre des Serruriers ; les uns sont faits de fer plat battu en lame, & découpés comme ceux des maçons, suivant la forme & figure que l’on se propose de donner à la piece que l’on veut ou forger ou limer. Ce calibre a une queue, que le forgeron tient à sa main, pour le présenter sur le fer rouge quand il forge. Pour ceux dont on se sert en limant, ils sont figurés & terminés fort exactement ; on les applique sur la piece à limer, & avec une pointe d’acier on trace la figure & les contours du calibre, pour enlever avec la lime ce qui est au-delà du trait.

D’autres servent à mettre les fers droits ou contournés de largeur & d’épaisseur égales dans toute la longueur. Ces sortes de calibres sont des lames de fer battu mince, dans lesquelles on a fait des entailles suivant la largeur & l’épaisseur que l’on veut donner au fer. On fait glisser ce calibre sur le fer, & l’on forge jusqu’à ce qu’il puisse s’appliquer successivement sur toute la barre. Il est évident que ces sortes de calibres ne peuvent servir que pour un seul & même ouvrage.

Il y a d’autres calibres qu’on appelle calibres brisés ou à coulisse. Il y en a de plusieurs figures : les uns sont composés de quatre parties ; savoir, de la tige retournée en équerre par une de ses extrémités, qui