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née à son origine d’un grand nombre de feuilles longues de quatre à cinq doigts, étroites, dentelées par les bords, un peu velues, ainsi que la tige, dont la partie supérieure se divise en quatre, cinq, six, ou sept branches, couvertes de petites feuilles semblables à celles de l’hysope. Les plus petites branches portent un grand nombre de petites fleurs semblables à celles du seneçon. Ces fleurs dégénerent en un duvet qu’emporte le vent.

Cette plante a la feuille chaude & acre : on l’employe bouillie & broyée, contre la gratelle. Ray, Hist. plant.

* CAAGHIYNITO, (Hist. nat. bot.) arbrisseau de la grosseur du framboisier : sa tige est ligneuse & velûe ; ses feuilles croissent par paires opposées, & sont couvertes d’un duvet doux au toucher, légerement découpées, divisées par trois nervures éminentes qui les traversent dans toute leur longueur, & d’où partent en grand nombre de petites veines qui se croisent en tout sens, plus vertes en-dessus qu’en-dessous, relevées en bosses en-dessus, & parsemées de cavités en-dessous. Il croît sur tout l’arbrisseau trois, quatre, cinq fleurs blanches, à cinq pétales qui se réunissent : elles sont suivies de baies noires, de la grosseur de celles du genievre, douces au goût, & pleines d’un suc semblable à celui des baies de myrte. Les Negres les mangent. Le caaghiynito croît en plusieurs contrées du Bresil. On dit que ses feuilles mises en poudre, sont un bon remede contre les ulceres qui proviennent d’un principe chaud.

* CAAGUA-CUBA, (Hist. nat. bot.) petit arbre droit peu vigoureux, non branchu, couvert au sommet d’un grand nombre de feuilles larges d’un pié & davantage, longues d’un pié & demi, divisées par des nervures douces au toucher, velues, & plus vertes en-dessus qu’en-dessous. Il porte de petites fleurs disposées en ombelle, semblables à celles du tilleul, blanches, à cinq pétales, avec un ovaire jaune au milieu : elles ont aussi l’odeur des fleurs du tilleul. L’écorce de l’arbre est cendrée, & le bois en est cassant. Son fruit est noir quand il est mûr, & les oiseaux s’en nourrissent. Ray ne dit rien de ses vertus médicinales.

* CAAIO, (Hist. nat. bot.) plante du Bresil. M. Ray en distingue deux especes : il les appelle sensitives. Il n’en donne point la description, & ne leur attribue aucune propriété médicinale.

CAANA, (Géog.) ville d’Egypte sur le bord oriental du Nil, agréable par sa situation, & curieuse par beaucoup de monumens. Long. 49. 58. lat. 25. 30.

* CAA-OPIA, (Hist. nat. bot.) arbre du Bresil qui n’est pas fort considérable. Son écorce est d’une couleur cendrée tirant sur le rouge, avec des raies brunes ; son bois est fort, il pousse beaucoup de branches ; ses feuilles sont fermes, vertes, tirant sur le rouge en-dessous, & d’un verd pâle & luisant en-dessus ; ses fleurs sont en ombelle, & tirent leur origine de petites éminences rondes, brunes, de la forme d’une lentille, d’où elles sortent à la longue, composées de cinq pétales d’un verd tirant sur le jaune, couvertes au-dedans d’une espece de laine blanche, & bien pourvûes de belles étamines jaunes : les fleurs sont suivies de baies vertes d’abord, de la grosseur d’une cerise, rondes, couvertes d’une coque molle, d’où étant tirées & écrasées, elles rendent par exsudation une substance liquide d’un fort beau jaune : au-dedans de l’écorce de cet arbre est renfermée une pulpe blanche composée de corps cylindriques, placés les uns à côté des autres, & adhérens entre eux à l’extrémité des branches qui portent le fruit. Il y a toûjours deux feuilles brunes, pointues, unies ou à moitié collées, qui ressemblent assez à une pique.

Cet arbre fleurit en Novembre & en Décembre, & son fruit est mûr en Janvier ou Février. Si l’on fait une incision à son écorce, sur-tout lorsqu’il commence à bourgeonner, il en sortira au bout d’un ou de deux jours une larme d’une couleur de safran, rougeâtre, qui est molle d’abord, mais qui se durcit par la suite : cette larme est de la couleur & consistance de la gutta-gamba. Elle se dissout dans l’esprit-de-vin, à qui elle donne une belle couleur de safran.

On se servoit autrefois de cette gomme comme d’un remede pour la gratelle, en la faisant dissoudre dans l’eau : mais elle n’a point tant d’efficacité que la gutta-gamba. En la faisant macérer dans du vinaigre de squille ou dans l’esprit-de-vin, on a un purgatif violent. Ray, Hist. plant.

CAAPEBA, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur en rose, composée de quatre pétales disposés en rond, & stérile. Il s’éleve du milieu un pistil applati, rond, & marqué d’un ombilic. Il y a sur la même plante des embryons séparés des fleurs, qui deviennent dans la suite une baie molle & sphérique, qui renferme une semence ridée. Plumier, Nova plant. Amer. gener. Voyez Plante. (I)

CAB, (Hist. anc.) mesure Hébraïque, qui étoit la sixieme partie du séah ou satum, & la dix-huitieme partie de l’epha. Le cab contenoit une pinte, chopine, un poisson, un pouce cube & un peu plus. Le quart du cab étoit cette mesure de fiente de pigeon, ou plûtôt d’une sorte de pois chiche appellée de ce nom, qui fut vendue à Samarie jusqu’à cinq sicles pendant le siége de cette ville, comme il est rapporté au IV. livre des Rois, c. vj. vers. 25. Ce quart de cab contenoit un demi-septier, un poisson, un quart de poisson, trois lignes cubes & un peu plus. On l’appelle aussi rog ou robah. Le cab étoit fort différent du cad, cadus. Voyez Cad. Dictionnaire de la bible. (G)

* CABACK, (Hist. mod.) c’est ainsi qu’on appelle en Russie les cabarets & les maisons où l’on va boire du vin, de l’eau-de-vie, & d’autres liqueurs fortes. Tous les cabacks ou cabarets qui sont dans l’étendue de l’empire appartiennent au souverain ; il est le seul cabaretier de ses états : il afferme en argent ces sortes de maisons ; cela fait une partie considérable de ses revenus, attendu la vaste étendue des pays qui lui sont soûmis, & l’invincible penchant que ses sujets ont à s’enivrer de vin, & sur tout d’eau-de-vie.

CABAIGNAC, (Géog.) petite ville de France dans le haut Languedoc, entre Toulouse & Carcassonne.

CABALE, s. f. (Jurisp.) concert ou conspiration de plusieurs personnes, qui par des menées secretes & illicites, travaillent sourdement à quelque chose d’injuste, comme à perdre un innocent, à sauver un coupable, à décréditer une bonne marchandise, un bon ouvrage, à ruiner quelque établissement utile, ou à faire éclorre quelque projet préjudiciable à l’état ou à la société.

Il se dit aussi du projet même des personnes qui cabalent. Ainsi l’on dit, si les manœuvres des personnes mal intentionnées ont réussi, ou ont manqué : la cabale l’a emporté cette fois ; la cabale a échoüé, &c.

De ce mot on a fait cabaleur, pour désigner celui qui trempe dans une cabale, ou plutôt même celui qui en est le promoteur. (H)

Cabale, (Philos.) On n’entend pas seulement ici par le mot de Cabale, cette tradition orale dont les Juifs croyoient trouver la source sur le mont Sinaï où elle fut donnée à Moyse, en même tems que la loi écrite, & qui, après sa mort, passa aux prophetes, aux rois chéris de Dieu, & surtout aux sages, qui