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terre, & par en-haut au moyen d’un tourillon dans un collet qui l’embrasse. Voyez la figure premiere, Pl. II. du Diamantaire.

Pour faire mouvoir la roue, un ouvrier pousse & tire alternativement le bras AB, par le moyen des deux poignées qu’il tient dans ses mains ; le mouvement ainsi imprimé au bras, se communique par le moyen de l’épée au coude de l’arbre, qui porte la roue de bois. Voyez les figures.

Bras, (parties de la presse en taille-douce.) ils sont au nombre de quatre assemblés par une de leurs extrémités oo, dans les parties latérales des jumelles CD ; leur autre extrémité FF, porte sur les colonnes G, qui sont de même au nombre de quatre. Voyez Presse d’Imprimerie en taille-douce, & les fig. prem. & 6. oo, FF, Pl. de l’Imprimerie en taille-douce.

Bras, (terme de Tourneur.) ce sont deux pieces de bois qui traversent les poupées du tour un peu au-dessous des pointes, & qui servent à soûtenir la barre sur laquelle l’ouvrier appuie ses outils en travaillant. Ces bras s’avancent & reculent à la volonté de l’ouvrier, & selon que l’ouvrage le demande. Voyez Tour.

Bras de presse, bras de force, pieces du métier à bas. Voyez l’article Bas.

* BRASIDÉES, s. m. pl. (Hist. anc.) fêtes instituées en l’honncur de Brasidas, par les habitans d’Amphipolis, qui éleverent à ce chef fameux des Lacédémoniens, un superbe tombeau dans le milieu de leur ville. Nous ne savons rien de la maniere dont les Brasidées se célebroient.

* BRASILLER, v. neut. (terme de Marine.) il se dit des feux & de la lumiere que jette la mer pendant la nuit. La mer brasille beaucoup le long des flancs d’un vaisseau qui vogue à pleines voiles.

BRASLAW, ou BRACKLAW, (Géog.) ville & palatinat, ou province de la petite Russie, sur les frontieres de la Tartarie ; la ville est située sur la riviere de Bog. Long. 47. 15. lat. 48. 49.

BRASLAW, ou BRATISLAW, (Géog.) ville de Pologne, sur les frontieres du duché de Curlande, sur un grand lac, à peu de distance de la Dwina. Long. 44. 40. lat. 55. 45.

BRASLAW, (Géog.) petite ville de sa Valachie, près des frontieres de la Moldavie.

BRASSAGE, s. m. (à la Mounoie.) droit que le roi accorde aux directeurs de la monnoie sur chaque mare d’or, d’argent, & de billon, mis en œuvre & fabriqué. Ce droit est de cinq sous pour l’or & pour l’argent, & de six sous pour le billon.

Autrefois le directeur (que l’on appelloit maître) prenoit trois livres par marc d’or, & dix-huit sous par marc d’argent, dont la moitié étoit employée au déchet de fonte, charbon, frais, &c. & l’autre moitié au payement des ouvriers.

* BRASSARD, s. m. instrument de bois dont on se sert pour joüer au ballon : c’est une douille de bois de chêne assez mince, de la longueur de l’avant-bras qu’on y fait entrer à force avec des mouchoirs, serviettes, ou autres linges. On peut avec le bras ainsi armé, recevoir le ballon & le frapper si fort que l’on veut sans se blesser. La surface du brassart est taillée en grosses dents, afin que le coup ne glisse pas sur le ballon.

Les anciens à qui le jeu de ballon n’étoit pas inconnu, ont eu aussi leurs brassards : mais ils n’étoient pas de bois ; c’étoient des courroies d’un cuir fort, dont ils faisoient plusieurs tours sur leurs bras.

* Brassard de Verrier : ces brassards sont faits de deux vieux chapeaux passés l’un dans l’autre. On en ôte le dessus, & l’on en couvre le bras droit jusqu’au coude. Il servent à soûtenir le manche des pelles, quand il est trop chaud, lorsqu’on transporte avec

ces pelles de la matiere, des arches à recuire, dans le pot.

BRASSAW, ou GRONSTAT, (Géog. anc. & mod.) ville forte de Transilvanie. Long. 44. 10. lat. 46. 30. Les uns la prennent pour la Proetoria augusta de Ptolomée, & d’autres la nomment Corona & Stephanopolis.

BRASSE, s. f. La Marine a trois sortes de brasses ; la grande brasse, dont on se sert pour les vaisseaux de guerre est de six piés ; la moyenne, qui est celle des vaisseaux marchands, est de cinq piés & demi ; & la petite n’est que de cinq piés ; elle n’est en usage que parmi les patrons de barques & autres petits bâtimens qui servent à la pêche.

Tous les cordages se mesurent par brasses. Les cables des plus grands vaisseaux ont 120 brasses ou 720 piés. Le Roi entretient dans ses ports un officier nommé maître d’équipage, dont la principale fonction est de couper les manœuvres suivant le rang des vaisseaux, c’est-à-dire, de donner aux cordages la longueur qu’il leur convient à chacun. (Z)

Brasse, (Commerce.) mesure de la longueur des deux bras étendus, & qui est ordinairement de cinq piés. M. Savari la fait de six piés de roi, & équivalente à la toise. Voyez Toise.

Brasse, est aussi une espece d’aune ou de mesure de longueur, qui sert à mesurer les draps, toiles, rubans & autre, pareilles marchandises.

On s’en sert dans presque toute l’Italie : mais sa mesure varie suivant les lieux. A Venise la brasse contient un pié trois pouces trois lignes, qui font huit quinziemes de l’aune de Paris, & ainsi quinze brasses de Venise font huit aunes de Paris.

La brasse de Bologne, Modene, Mantoue, est semblable à celle de Venise.

À Luques la brasse est d’un pié neuf pouces dix lignes. ce qui fait demi-aune de Paris : à Florence elle contient un pié neuf pouces quatre lignes, qui font quarante-neuf centiemes d’aunes de Paris, & par conséquent un peu moins d’une demi-aune.

À Milan la brasse pour mesurer les soies, n’est pas la même que celle avec laquelle on mesure les draps de laine : la premiere ne contenant qu’un pié sept pouces quatre lignes, & la seconde deux piés onze lignes.

À Bergame la brasse contient un pié sept pouces six lignes, qui font cinq neuviemes d’aune de Paris ; ainsi neuf aunes de Bergame n’en font que cinq de Paris.

Brasse, se dit aussi de la chose mesurée avec la brasse ; une brasse de drap, une brasse de corde. (G)

BRASSÉE de soie, (terme de Fabrique des étoffes de soie.) La brassée de soie est composée d’autant de brins de soie qu’il y a de rochets à la cantre. Le terme de brassée n’est en usage que pour l’ourdissage des chaînes : mais on se sert partout du terme de portée. La portée ordinaire est de 80 fils.

BRASSEIER, BRASSER, BRACHER, v. neut. en Marine, c’est faire la manœuvre des bras, & gouverner les vergues avec ces cordages. V. Bras. (Z)

BRASSER, v. neut. il se dit proprement de la manœuvre des brasseurs ou fabricateurs de bierre, dont le principal travail est des bras. Voyez Brasserie.

Le verbe brasser a passé de-là dans plusieurs autres Arts.

Brasser les vergues, (Marine.) c’est mettre les vergues horisontalement de l’avant en arriere, en maniant les manœuvres.

Brasser les voiles sur le mât, c’est-à-dire manœuvrer les voiles de telle maniere que le vent se mette dessus, au lieu d’être dedans : ce qui est aussi brasser à contre, terme usité pour la misene.

Brasse au vent, terme de commandement pour faire manœuvrer les vergues du côté d’où vient le vent.