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Le terroir du canton de Zurich est un pays de montagnes & de plaines que les habitans ont soin de bien cultiver ; il produit des grains, tandis que le lac & les rivieres fournissent du poisson ; mais la principale richesse des habitans consiste dans leur commerce & leurs manufactures. Zurich est la capitale du canton. Voyez son article. (D. J.)

Zurich, lac de, (Géog. mod.) lac de Suisse, dans le canton de ce nom. Il a environ une lieue de largeur & neuf de longueur. Il est formé par la riviere de Lint, qui en sort à Zurich sous le nom de Lindmatt. Il abonde en diverses especes de poissons, & ses deux bords sont garnis de vignobles, de prairies, de jardins, de petites maisons de plaisance & de chaumieres. (D. J.)

ZURITA, (Géog. mod.) petite ville d’Espagne, dans la Castille vieille, au voisinage de Tolede, & au bord du Tage ; cette place est une commanderie de l’ordre de Calatrava. (D. J.)

ZURMENTUM, (Géog. anc.) ville de l’Afrique propre. Ptolomée, l. IV. c. iij. qui la marque dans les terres, la compte au nombre des villes situées au midi d’Adrumete. (D. J.)

ZURNAPA, s. m. (Zoologie.) nom arabe d’un animal fort singulier dans son espece, & qui paroît n’appartenir à aucun genre d’animaux connus ; il est appellé par les Latins camelopardalis, & giraffa par les Orientaux. Voyez Giraffe.

On ne sait point si cet animal rumine ou non ; mais comme il a le pié fourchu, des cornes au front, qu’il manque de dents de devant à la mâchoire supérieure, & qu’il se nourrit de végétaux, il est plus que probable qu’il faut le ranger dans la classe des animaux ruminans.

C’est un bel animal, doux comme une brebis, & qui paroît né pour n’être pas sauvage. Sa tête est faite comme celle du cerf ; il a deux cornes obtuses, velues & de la longueur de six doigts ; la femelle les a seulement plus courtes que le mâle ; ses oreilles sont larges & semblables à celles des bœufs, ainsi que sa langue ; son col est à-peu-près de sept piés de long, droit & menu ; sa taille depuis la tête jusqu’à la queue, est d’environ dix-huit piés ; sa criniere est fort petite ; ses jambes sont longues & minces, & celles de derriere très courtes, en comparaison de celles de devant.

Sa queue va jusqu’au jarret, & est couverte d’un poil très-épais ; il a le milieu du corps délié, & ressemble au chameau dans toute son allure ; quand il court, il leve ensemble les deux piés de devant, se couche sur le ventre, pose son col sur ses cuisses, & souffle comme le chameau. Quand il est debout, il a bien de la peine à paître l’herbe, à moins d’étendre beaucoup ses jambes de devant, ensorte que la nature semble l’avoir créé pour se nourrir dans son état sauvage, de feuilles d’arbres qu’il attrappe avec facilité. Sa moucheture sur tout le corps est de la plus grande beauté, & a la maniere de celle du léopard. La couverture veloutée de ses cornes sembleroit indiquer qu’il appartient au genre des cerfs ; mais sa taille en differe totalement. (D. J.)

ZUROBARA ou ZURIBARA, (Géogr. anc.) ville de la Dace, selon Ptolomée, l. III. c. viij. Niger pense que ce pourroit être aujourd’hui Temeswar. (D. J.)

ZURZACH, (Géog. mod.) gros bourg de Suisse, dans le comté de Bade, sur le bord du Rhin, à une lieue au-dessus de l’embouchure de l’Aar dans ce fleuve, & à cinq milles de Keisertoal. Ce bourg est fort connu par ses foires autrefois célebres, aujourd’hui tombées dans une grande décadence. Zurzach dépend pour le civil du bailli de Bade, & pour le spirituel, de l’évêque de Constance ; mais les deux religions, la catholique & la protestante, s’y professent également.

On a enchâssé dans la muraille de l’église paroissiale, une pierre rompue, où l’on voyoit en 1535, un fragment d’inscription antique qui portoit : M. Junio. M. F. Volt. Certo. Dom. Vien. Veteran. Mil. Leg. XIII. Geminæ Certus & Amiantus Pii Hoeredes Fecerunt. Quelques-uns ont imaginé de cette inscription que le Certus dont elle fait mention, avoit été le fondateur ou le réparateur de Zurzach ; mais ce n’est-là qu’une imagination creuse qui n’est appuyée d’aucun titre. (D. J.)

ZUTPHEN, (Géog. mod.) quartier des Pays-bas, dans la province de Gueldre, avec titre de comté. Ce comté a été un état possédé par des seigneurs héréditaires long tems après l’érection de Gueldre en comté, & ensuite en duché. Aujourd’hui le comté de Zutphen est uni à la province de Gueldre ; il est séparé du Velau par l’Yssel du côté de l’occident ; il a au nord l’Over-Yssel, à l’orient l’évéché de Munster, & au midi le duché de Cleves. On y compte six villes, savoir Zulphen son chef-lieu, Doesbourg, Groll, Doetecum, Lochem & Bredevorde. (D. J.)

Zutphen, (Géog. mod.) ville des Provinces-Unies, dans la province de Gueldre, sur le bord oriental de l’Yssel, capitale du comté de même nom, à deux lieues au sud-est de Déventer, à quatre d’Arnheim, à six au nord-est de Nimegue, & à vingt au levant d’Amsterdam. Cette ville bâtie depuis plus de huit siecles, est aujourd’hui bien fortifiée, & a été souvent attaquée. Elle fut prise d’assaut l’an 1572, par Frédéric de Tolede, fils du duc d’Albe, qui traita les habitans avec la derniere barbarie. Le comte Maurice de Nassau reprit cette ville sur les Espagnols en 1591 ; & depuis lors elle est restée sous la puissance des Provinces Unies. Il est vrai que les François s’en rendirent maîtres en 1672 ; mais ils furent obligés de l’abandonner, ainsi que toute la Gueldre, en 1674. Le nom de Zulphen vient du mot veenen, qui dans la langue du pays signifie des prairies, & de celui de zudt, midi ; c’est donc comme qui diroit prairies méridionales. Long. 23. 45. latit. 52. 10.

Pitiscus (Samuel), littérateur, naquit à Zulphen, & mourut à Utrecht en 1717, à 90 ans. Il s’est fait connoître très-honorablement par son Lexicon antiquitatum romanarum, deux vol. in-fol. (D. J.)

ZUYDERZEE ou ZUIDERZEE, (Géog. mod.) grand golfe de l’Océan germanique, sur la côte des Pays bas, & qui sépare la Frise occidentale de la Frise orientale. Ce golfe a été formé par l’inondation de la mer, qui étant entrée en 1225, selon Ubbo Emmius, par l’embouchure du Flévon (ou Flie) & de l’Ems, couvrit trente lieues de pays, dont il ne resta que la côte, qui forma dans la suite plusieurs îles qu’on nomme aujourd’hui Texel, Eyerland, Fliland, Schelling & Ameland. Ainsi la West-Frisland ou Frise occidentale, fut séparée de la Frise orientale par une mer de dix ou douze lieues de large.

Le Zuyderzée signifie mer du midi ; & ce golfe est ainsi nommé, parce qu’il est au midi du grand Océan, duquel il est séparé par les îles que nous venons de nommer, & qui s’étendent jusque vis-à-vis de la Frise orientale. Le Zuyderzée baigne la nord-Hollande ou West-Frise, la Hollande méridionale, le duché de Gueldres, la seigneurie d’Utrecht, celle d’Over-Issel & celle de Frise. (D. J.)

ZUZ, s. m. (Monnoie des Hébreux.) nom d’une espece de monnoie des Hébreux qu’on croit avoir été du poids & de la valeur d’un denier romain d’argent ; mais ce mot ne se trouve que dans la version syriaque du nouveau Testament, & la vulgate l’a rendue par drachme. (D. J.)

ZUZIDAVA, (Géog. anc.) ville de la Dace, selon Ptolomée, l. III. c. viij. (D. J.)