gue vie. Les fleuves & les eaux courantes étoient spécialement consacrées à ces dieux, parce qu’on regardoit les bonnes eaux comme une des choses des plus salutaires & des plus essentielles à la conservation de la vie. (D. J.)
ZOHAR, s. m. (Hist. anc.) qui signifie en hébreu splendeur, est le nom d’un livre qui est en très-grande vénération chez les Juifs, & qu’ils estiment très-ancien. Cet ouvrage contient des explications cabalistiques sur les livres de Moise : c’est un commentaire presqu’entierement ridicule & puérile, qui ne consiste qu’en jeux de lettres & de nombres, & en rêveries familieres aux rabbins. On y trouve aussi quelque chose qui approche des vieilles idées des Platoniciens & des Pythagoriciens. Guillaume Postel a puisé dans cette source une partie des singularités qu’il a débitées, & il est étonnant que les chrétiens se soient donné la peine de traduire cet ouvrage en latin : on en a deux éditions d’Italie, l’une de Cremone & l’autre de Mantoue, outre celle d’Allemagne de l’an 1680. Il se trouve de faux zohars manuscrits, car les Juifs ont donné quelques ouvrages sous ce nom fameux pour imposer à leurs lecteurs. On a encore imprimé un petit zohar qui sert comme de supplément au grand, & qui est traité dans le même goût. Buxtorf a cru que les points voyelles étoient fort anciens chez les Juifs, parce qu’il en étoit fait mention dans ce livre, auquel ils donnent une grande antiquité, mais c’est une erreur, comme l’a remarqué M. Simon.
ZOLCA, (Géog. anc.) ville de l’Asie mineure dans la Galatie. Ptolomée, l. V. c. iv. la donne aux Paphlagoniens, & la place sur la côte du Pont-Euxin, entre Felca & Dacasta. (D. J.)
ZOLEDENIC, f. m. (Com.) c’est la quatre-vingt-seizieme partie de la livre moscovite. Voyez Livre, Poids.
Cette subdivision n’a lieu que dans le détail, & n’a été inventée que pour la commodité de ceux qui s’appliquent à cette partie du négoce. Dictionn. de commerc. & de Trev.
ZOLKIEW, (Géog. mod.) petite ville dans le palatinat de Russie, à trois lieues de Léopol. Le château de cette place a passé pour un chef-d’œuvre d’architecture dans un pays où elle est encore dans l’enfance, & où elle restera vraisemblablement toujours faute de carrieres. (D. J.)
ZOLL, (Géog. mod.) comté de la haute Hongrie au midi de ceux de Liptow & de Turocz ; il a environ 20 lieues de long du midi au nord, & 12 de large du levant au couchant. La riviere de Gran le traverse du nord-est au sud-ouest. (D. J.)
ZOLLERN, (Géog. mod.) château d’Allemagne dans la Suabe, & qui donne son nom à la principauté de Hohen-Zollern. L’empereur Henri V. le fit bâtir à son retour d’Italie. La principauté est bornée par le duché de Wirtemberg, la principauté de Furstemberg, la seigneurie d’Ehingen & la baronnie de Waldbourg ; elle a environ 15 lieues de long & 7 de de large ; le voisinage du Danube en fertilise le terroir. Les princes de Hohen-Zollern sont catholiques & chambellans héréditaires de l’empire. (D. J.)
ZOLNOCK, le comté de, (Géog. mod.) comté de la haute Hongrie ; il est borne au nord par ceux de Hevecz & Zabolcz, au midi par ceux de Bath & de Czongrad, au levant par celui de Tarentale, & au couchant par celui de Pest. La Teisse le partage en partie orientale & occidentale : Zolnock est la capitale. (D. J.)
Zolnock, (Géog. mod.) ville de la haute Hongrie, capitale du comté de même nom, sur la droite de la Teisse, à son confluent avec la Zagiwa, à 20 lieues au levant de Bude, & à 24 au nord est de Colocza ; les Turcs s’en saisirent en 1554, mais les Impériaux la leur reprirent en 1685. Long. 37. 42. latit. 47. 12. (D. J.)
ΖΟΛΟΙ, (Géog. anc.) il y avoit deux villes de ce nom, l’une en Cilicie sur les bords du Cydnus, l’autre dans l’île de Chypre. Ces deux villes, suivant un grand nombre d’auteurs, avoient été fondées par Solon, qui étoit né dans la Cilicie. La ville qu’il avoit bâtie dans cette province, quitta dans la suite le nom de son fondateur pour prendre celui de Pompée qui l’avoit rétablie. A l’égard de celle de l’île de Chypre, Plutarque nous a conservé l’histoire de sa fondation. Solon étant passé auprès d’un roi de Chypre, acquit bientôt tant d’autorité sur son esprit, qu’il lui persuada d’abandonner la ville où il faisoit son séjour : l’assiete en étoit à la vérité fort avantageuse, mais le terrein qui l’environnoit étoit ingrat & difficile. Le roi suivit les avis de Solon, & bâtit dans une belle plaine une nouvelle ville aussi forte que la premiere, dont elle n’étoit pas éloignée, mais beaucoup plus grande & plus commode pour la subsistance des habitans. On accourut en foule de toutes parts pour la peupler ; & il y vint sur-tout un grand nombre d’Athéniens, qui s’étant mêlés avec les anciens, perdirent dans leur commerce la politesse de leur langage, & parlerent bientôt comme des barbares : de là, le mot ζόλοικοι, qui est leur nom, fut substitué au mot βάρβαροι & ζολοικίζειν à βαρβαρίζειν qu’on employoit auparavant pour désigner ceux qui parloient un mauvais langage ; de là viennent les mots solécisme, barbarisme. (D. J.)
ZONA, (Géog. anc.) ville de la Thrace chez les Ciconiens, selon Etienne le Géographe, qui cite Hécatée. Pomponius Mela, l. II. c. ij. semble faire de Zone un promontoire voisin de celui de Serrium. Circà hebrum Cicones : trans eundem doriscos, ubi Xerxen copias suas, quia numero non poterat, spatio memsum ferunt. Deinde promontorium serrium, & quo canentem orphea sequuta narratur etiam nemora, Zone. Pline, l. IV. c. xj. fait de Zone une montagne, ce qui revient au même, mons Serrium & Zonæ.
Hérodote, l. VII. c. ljx. place la ville de Zona sur le rivage, auquel l’ancien mur Doriscus avoit donné le nom, & à quelque distance de l’embouchure de l’Hebre. Tout cela veut dire que le nom de Zona ou Zone étoit commun à la ville & au promontoire sur lequel elle est bâtie.
Je ne sai même, dit la Martiniere, si quelqu’un n’a point fait de Zona une île, parce que le promontoire où elle se trouvoit étoit une espece de péninsule, & qu’assez souvent les anciens ont confondu les îles avec les péninsules.
La ville de Zona est célebre dans les poëtes : ils disent qu’il y avoit dans le voisinage des hêtres qu’Orphée avoit forcés, par la douceur de son chant, de le suivre depuis la Pierie jusques-là. (D. J.)
ZONCHIO, cap de, (Géog. mod.) cap de la Morée, près du golfe de même nom ; quelques savans pensent que c’est le Coryphasium de Ptolomée, l. III. c. xxvj. promontoire du Péloponnèse dans la Messénie ; mais d’autres prétendent que le Coryphasium est le cap Jardan des modernes.
ZONE, s. f. en terme de Géographie, est une division du globe terrestre, relative à la chaleur du climat. Voyez Terre & Chaleur, voyez aussi Climat. Zone vient de ζώνη, bande.
La terre est partagée en cinq zones par des cercles appellés paralleles. Ces zones sont appellées torride, glacées & tempérées. Virgile a décrit ces zones au premier livre de ses Géorgiques en cette maniere.
Quinque tenent cœlum zonæ quarum una corusco
Semper sole rubens, & torrida semper ab igne
Quam circum extrèmæ dextrâ lœvâque feruntur,
Cæruleâ glacie concretæ atque imbribus atris,
Has inter mediamque duæ mortalibus ægris
Munere concessæ divûm.