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persion. Ainsi le zizith des Juifs modernes est une frange faite de huit fils de laine filés exprès ; chaque fil a cinq nœuds, jusqu’à la moitié de sa longueur, & tout ce qui n’est pas noué, se tresse ensemble, & forme une espece de frange ; voyez les cérémonies des Juifs par Léon de Modène, part. I. c. v. (D. J.)

ZIZYPHA ou ZIZYPHUS, s. m. (Bot.) nom donné quelquefois à l’espece de fruit appellé plus communément jujube. Voyez Jujube.

Z M

ZMILACES, s. m. (Hist. nat. Litholog.) Pline appelle ainsi des pierres semblables à du marbre, d’un bleu tirant sur le verd, qui se trouvoient dans le lit de l’Euphrate.

ZMILAMPIS, s. f. (Hist. nat. Litholog.) Pline & les anciens nomment ainsi une pierre, qu’ils disent semblable à un marbre proconnesien, qui étoit d’un beau blanc, veiné de noir, avec cette différence que dans le zmilampis on voyoit toujours une tache bleuâtre semblable à la prunelle d’un œil. Comme on nous apprend que cette pierre étoit petite, se montoit en bague, & se trouvoit dans l’Euphrate ; il y a lieu de présumer que ce n’étoit point du marbre, mais une pierre semblable à l’œil de chat, qui se trouve assez fréquemment dans le lit de plusieurs rivieres des Indes. Quelques auteurs ont appellé cette pierre zmilanthes.

Z N

ZNAIM ou ZNOYM, (Géog. mod.) ville de Boheme, en Moravie, sur la Teya, vers les frontieres de l’Autriche, à sept lieues de Brimm, & à dix de Nienne.

C’est ici où Sigismond, empereur d’Allemagne, finit ses jours en 1437 a 78 ans, après bien des traverses. Il fut malheureux en 1393 contre Bajazeth ; mais il eut plus à souffrir de ses sujets que des Turcs. Les Hongrois le mirent en prison, & offrirent la couronne en 1410 à Lancelot, roi de Naples. Echappé de sa captivité, il se rétablit en Hongrie, & fut enfin choisi pour chef de l’empire. En 1414, il convoqua le concile de Constance, & s’en rendit maître par ses soldats, garda le pape prisonnier pendant trois ans dans Manheim, & viola le sauf conduit qu’il avoit donné à Jean Hus, & à Jérôme de Prague ; mais cette violation lui fut fatale le reste de ses jours. Ziska le battit plus d’une fois pendant sa vie, & même après sa mort : Albert II. lui succéda. (D. J.)

Z O

ZOARA, (Littérat.) c’est ainsi qu’on nommoit chez les Scythes, dans les anciens tems, des troncs d’arbre, ou quelques colonnes sans ornemens qu’ils élevoient en l’honneur de leurs dieux. On appelloit ces sortes de cippes zoara, parce qu’on les peloit s’ils étoient de bois, & qu’on les lissoit un peu s’ils étoient de pierre. Dans ce tems-là l’image de Diane n’étoit qu’un morceau de bois non-travaillé, & la Junon Thespia n’étoit qu’un tronc d’arbre coupé. Bientôt la sculpture fit du bois & de la pierre des statues qui attirerent plus de respect aux dieux, & qui valurent une grande considération à l’art statuaire. La beauté des ouvrages d’un seul sculpteur fit honorer la mémoire de plusieurs grands hommes, dont les tombeaux devinrent des temples. (D. J.)

Zoara & Zoaras, (Géog. mod.) selon Marmol, petite ville d’Afrique, dans la Barbarie, sur la côte, à treize milles au levant de l’île de Gelves. Cette ville est l’ancienne Posidone de Ptolomée. Elle étoit alors fort peuplée, & avoit un port très-fréquenté ;

ce n’est à présent qu’un village de la dépendance de Tripoli. (D. J.)

ZOCLE, s. m. (Architect.) ou plutôt socle, espece de petit piédestal, ou membre quarré qui sert à poser un buste, ou une statue, ou autre chose semblable, à laquelle on veut donner quelque élévation. (D. J.)

ZOCOTORA, (Géog. mod.) autrement Zocatora, Socotora & Socothora, île située à l’entrée de la mer rouge, à 11. 40. de latitude septentrionale. Elle est médiocrement peuplée, & dépend du roi de l’Arabie heureuse, qui la fait gouverner par un sultan. La principale richesse des habitans consiste en aloës, dont ils recueillent le suc dans des vessies, ou des peaux de bouc, & le sont sécher au soleil pour le vendre. On croit que cette ile est la Dioscuria, ou Dioscoridis insula des anciens. Elle a été découverte par Fernand Bereyra, capitaine portugais. (D. J.)

ZODIAQUE, s. m. (Astronom.) bande ou zone sphérique partagée en deux parties égales par l’écliptique, & terminée par deux cercles, que les planetes ne passent jamais même dans leurs plus grandes excursions. Voyez Soleil & Planetes.

Ce mot, suivant quelques auteurs, vient du mot grec ζῷον, animal, à cause des constellations qu’il renferme. D’autres le font dériver de ζωὴ, vie, d’après l’opinion où l’on étoit que les planetes avoient influence sur la vie.

Le soleil ne s’écarte jamais du milieu du zodiaque, c’est-à-dire de l’écliptique, mais les planetes s’en écartent plus ou moins. Voyez Ecliptique.

La largeur du zodiaque sert à mesurer les latitudes des planetes, ou leur dérivation de l’écliptique. Cette largeur doit être suivant quelques-uns de seize degrés, suivant d’autres de dix-huit & même de vingt degrés. Voyez Latitude.

L’écliptique coupe l’équateur obliquement sous un angle de 23 degrés, ou, pour parler plus exactement, de 23°. 29′. c’est ce qu’on appelle l’obliquité de l’écliptique ; c’est aussi la plus grande déclinaison du soleil. Voyez Obliquité & Déclinaison, voyez aussi Ecliptique.

Le zodiaque est divisé en douze parties, appellées signes ; & ces signes ont les noms des constellations qui y répondoient autrefois. Voyez Constellation. Le mouvement d’Occident en Orient qui fait que les étoiles ne répondent plus aux mêmes parties du zodiaque, est ce qu’on appelle la précession des équinoxes. Voyez Précession.

Par ce mouvement il est arrivé que toutes les constellations ont changé de place dans les cieux, & qu’elles ne nous paroissent plus dans le même lieu ou les anciens Astronomes les ont remarquées. Par exemple, la constellation du Bélier qui, du tems d’Hypparque, paroissoit dans la commune section de l’écliptique & de l’équateur, n’a laissé que son nom dans cette région du ciel ; car présentement elle paroît avancée dans le lieu où paroissoit autrefois le Taureau, & ainsi des autres. Il faut bien prendre garde de confondre les douze signes du zodiaque avec les douze constellations des étoiles fixes qui s’y sont trouvées du tems d’Hypparque, & où elles ont laissé les mêmes noms qu’on conserve encore aujourd’hui. Pour les distinguer, on appelle les douze portions égales du zodiaque de 30 degrés chacune, les douze signes du zodiaque, & en latin signa anastra, & les douze figures qui comprennent les étoiles qui y étoient autrefois, mais qui se sont avancées d’un signe se nomment les douze constellations du zodiaque, en latin signa stellata.

Les noms des signes du zodiaque sont de l’antiquité la plus reculée, & même, si nous en croyons M. l’abbé Pluche, ils ont précédé l’usage de l’écriture, bien plus, il prétend que les noms imposés aux douze