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Inde levi vento Zerynthia littora nactis,
Threiciam terigit fessa carina Samoa.


(D. J.)

ZEST, terme de Perruquier, espece de bourse de cuir ou de peau douce, qui s’enfle & se resserre par le moyen d’une baleine ; elle porte la poudre sur les cheveux ou sur une perruque, dans l’endroit qui en a besoin, par un petit tuyau d’ivoire ouvert à l’extrémité pour la laisser échapper. (D. J.)

Zestes d’oranges, de citrons, &c. les Confiseurs donnent ce nom à de petites bandes d’écorce coupées de haut en bas, & fort minces.

ZESTER, c’est parmi les Confiseurs, couper l’écorce d’un citron du haut en bas par petites bandes, les plus minces qu’il se peut.

ZESTOLUSIA, (Littérat.) ζεστολουσία, de ζέω, être chaud, & λοῦσις, bain ; c’est un bain chaud, terme opposé à ψυχρολουσία, qui est un bain froid. Le mot σετολουσία se trouve dans Galien, de sanit. tuendâ, lib. III. c. viij.

ZETÆ, (Antiquit. rom.) ce mot est synonyme à vaporarium ; c’étoit chez les anciens des appartemens situés au-dessus d’une étuve, dans lesquels on répandoit de l’eau froide, ou de l’eau chaude, selon la saison : la vapeur de cette eau, en tombant par des tuyaux placés dans le mur, échauffoit ou rafraîchissoit le zetæ à discrétion. Ce mot désigne aussi chez les auteurs latins, des endroits particuliers des bains, où l’on trouvoit des lits destinés au repos, & plus souvent encore à la galanterie. (D. J.)

ZETETES, s. m. (Antiq. d’Athenes.) ζητῆται ; magistrats établis chez les Athéniens dans des occasions extraordinaires, pour faire la recherche des sommes dûes à la république, lorsque ces sommes étoient devenues trop considérables par la négligence des receveurs, ou autrement, & qu’il étoit à craindre que leur rentrée ne fût perdue si l’on n’y mettoit ordre. Potter, archæol. græc. (D. J.)

ZÉTÉTIQUE, adj. méthode zététique dans les mathématiques, c’est la recherche de la solution d’un problème. Voyez Résolution & Problème. Ce mot vient du grec ζητέω, quæro, je cherche.

On appelloit quelquefois les anciens pyrrhoniens, zetetici, comme qui diroit chercheurs. Voyez Pyrrhonien.

ZETH ou ZETHA, (Géog. mod.) contrée d’Afrique dans la haute Ethiopie ou Abyssinie, près des royaumes de Néréa, de Koncho & de Mahaola ; ce sont autant de pays où nous n’avons jamais pénétré. (D. J.)

ZÉTHÈS, s. m. (Mytholog.) Zéthès & Calaïs enfans de Borée roi de Thrace, & d’Orythie fille d’Erecthée roi d’Athènes, sont trop célebres dans l’expédition des Argonautes pour être oubliés. On fait que ces dignes fils de Borée avoient des aîles, c’est-à-dire peut-être des vaisseaux bons voiliers, & que par reconnoissance pour la réception de leur beau-frere Phinée, ils poursuivirent sans relâche les cruelles harpies qui causoient la famine dans ses états, & les firent fuir jusqu’aux îles Plautæ, dans la mer d’Ionie. Ce fut là qu’ils reçurent ordre des dieux, par le ministere d’Iris, de les laisser tranquilles, & de s’en retourner. Ce retour même, στροφὴ, fit changer de nom à ces îles, qui depuis ce tems-là furent appellées Strophades.

Pausanias n’admet presque point ici d’allégorie ; il parle, in Attic. du mariage de Borée & d’Orythie, comme d’un fait historique, & dit que ce prince fit équiper une flotte pour défendre son beau-frere contre ses ennemis, qui infestoient les côtes de l’Attique.

Zéthès & Calaïs à leur retour de la Colchide, qui arriva pendant qu’on célébroit les jeux funebres de Pélias, furent insultés par Hercule, qui leur chercha

querelle, & les tua pour avoir pris le parti de Typhis, pilote du navire Argo ; lequel Typhis avoit été d’avis qu’on laissât Hercule dans la Troade, lorsqu’il abandonna le vaisseau pour aller chercher Hylas.

Il n’est pas difficile d’expliquer les cheveux azurés que la fable leur donne ; c’étoit pour marquer l’air où soufflent les vents, & en même tems par allusion au nom de leur pere. Quelques-uns prétendent que la fiction de ces aîles, données par la fable aux enfans de Borée, venoit des habits qu’ils avoient introduits chez les Thessaliens, que les anciens appelloient par dérision des ailes, & qui par leur ampleur, leur légéreté, & sur-tout par la diversité des couleurs, méritoient si bien ce nom. (D. J.)

ZÉTHUS, (Mytholog.) fils de Jupiter & d’Antiope, & frere d’Amphion. C’est la fable qui le dit ; c’est Pausanias qui le confirme.

La charmante Antiope eut pour pere Azopus,
Pour amans Epopée, & Jupiter lui-même ;
Pour enfans deux héros, Amphion & Zéthus.


(D. J.)

ZEVENAR, (Géog. mod.) petite ville d’Allemagne dans le cercle de Westphalie, au duché de Cleves, à 2 lieues de la ville de Doesbourg vers le midi, & à 3 lieues d’Arnheim du côté de l’orient. Cette ville se trouve enclavée entre la Gueldre hollandoise, & le comté de Zutphen.

ZEVERIN, (Géog. mod.) petite ville de la haute Hongrie, sur les confins de la Walaquie. Quelques-uns la prennent pour l’ancienne Æmonia. (D. J.)

ZEUGITANA regio, (Géog. anc.) les anciens ont donné ce nom à une partie de l’Afrique propre, qu’ils divisoient en Zeugitane & en Byzacène. Ils ne nous ont pas marqué les bornes précises qui séparoient ces deux provinces. Pline dit seulement que la Zeugitane comprenoit Carthage, Utique, Hippone, Diarritum, Maxulla, Misua, Clupea & Neapolis. Nous voyons par-là qu’elle s’étendoit d’occident en orient depuis le fleuve Tusca, jusqu’au promontoire de Mercure, où étoient Clupea & Neapolis ; mais il ne dit point son étendue dans les terres. En gros, on voit qu’elle avoit la mer Méditerranée au septentrion & à l’orient, la Byzacène au midi, & la Numidie au couchant.

Quoique la Zeugitane ne fût qu’une partie de l’Afrique propre, ou des terres qui avoient appartenu à l’ancienne Carthage, Pline, l. V. c. iv. semble ne connoître que cette contrée, sous le nom d’Afrique proprement dite ; mais on ne peut pas exclure la Byzacene de l’Afrique propre : car ces deux contrées furent soumises aux Carthaginois, & ne firent ensuite pendant long-tems qu’une seule province romaine. (D. J.)

ZEUGITES, (Antiq. d’Athènes.) ζευγῖται ; on nommoit ainsi chez les Athéniens la troisieme classe du peuple, c’est-à-dire de ceux qui avoient un revenu annuel en terres de deux cens medimnes, mesure des Grecs, qui contenoit environ six boisseaux romains. (D. J.)

ZEUGMA, (Géog. anc.) ville de Syrie dans la Commagène, au bord de l’Euphrate, entre Samosate & Europus, avec un pont qui avoit occasionné son nom ; car ζεῦγμα signifie un pont : on le nommoit autrement le pont de l’Euphrate, pont très-célebre, & très-fréquenté des romains qui vouloient passer dans les contrées orientales. Pline, l. V. c. xlv. Dion Cassius, l. XL. & après eux Etienne le géographe, nous donnent Alexandre le Grand pour le fondateur de ce pont ; mais malgré ces autorités, il n’est guere possible de se persuader qu’Alexandre ait bâti le pont Zeugma, & que ce soit dans ce lieu qu’il ait fait passer l’Euphrate à son armée. Il n’est pas possible de se