Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 17.djvu/658

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XYLOBALSAMUM, (Hist. des drogues.) ou balsami lignum, en grec ξυλοβάλσαμον, est un nom sous lequel on apporte en Europe des tiges ou des rameaux grèles, ligneux, minces, tortus, noueux, branchus, de la grosseur d’une plume d’oie, ou du petit doigt, couverts de deux écorces ; l’extérieure de ces écorces est mince, ridée, rousse ; l’intérieure est d’un verd-pâle, d’une saveur & d’une odeur un peu résineuse, qui approche de celle de l’opobalsamum, lorsqu’il est récent. Il est rare de trouver le vrai bois du baumier dans les boutiques ; ou si l’on en trouve, il est vieux & sans aucune odeur. A la place du xylobalsamum on y substitue des rameaux de lentisque oints d’opobalsamum. (D. J.)

XYLOCARPASUM, s. m. (Hist. nat. Bot. anc.) nom donné par les anciens auteurs à une sorte de bois vénéneux ; c’étoit le bois d’un arbre dont la gomme s’appelloit carpasum, & qui étoit encore plus vénéneuse que le bois même. Sa couleur étoit tout-à-fait semblable à celle de la myrrhe, venoit du même pays, & se trouvoit quelquefois mêlée avec elle, ce qui causoit de cruels accidens à plusieurs particuliers : aujourd’hui nous ne connoissons plus ni l’arbre, ni cette gomme vénéneuse ; & notre myrrhe n’est funeste à personne. (D. J.)

XYLON arboreum, J. B. (Hist. nat. Botan.) cette plante est un arbrisseau que l’on cultive en Egypte ; ses branches & son tronc sont durs & ligneux. Les Chirurgiens de ce pays se servent de son coton pour faire des tentes au lieu de linge, dans le pansement des plaies & des ulceres : ils en font le même usage que celui que nous faisons du linge dans les hémorrhagies. Ils emploient très-fréquemment le mucilage du xylon dans toutes les fievres brûlantes, & dans les poisons qui menacent d’érosion l’estomac & les intestins, ainsi que dans les toux qui viennent de la chûte d’humeurs âcres & salées. Prosper Alpin, de med. ægyp.

Cette plante a les propriétés des mauves. Ses semences sont employées dans les maladies de poitrine, & dans les toux violentes ; elles facilitent l’expectoration.

XYLOPHORIE, s. f. (Hist. anc.) formé du grec ξύλον, bois, & de φέρω, je porte.

La xylophorie étoit une fête des Hébreux, dans laquelle on portoit en solemnité du bois au temple, pour l’entretien du feu sacré qui brûloit toujours sur l’autel des holocaustes. Nous ne trouvons cette fête marquée dans aucun endroit de l’Ecriture ; mais Josephe en fait mention, liv. II. de la guerre des Juifs, c. xvij. & l’on croit communément qu’elle fut instituée dans les derniers tems de la nation, lorsque la race des Nathinéens étant presqu’éteinte, les prêtres & les lévites n’avoient plus de serviteurs pour leur préparer & leur apporter le bois nécessaire aux sacrifices. Voyez Nathinéens.

Selden veut que cette provision se fit dans le mois Ab, qui revient à-peu-près à Juillet. D’autres la mettent au mois Elul, qui répond à notre mois d’Août. Les rabbins enseignent qu’on préparoit avec grand soin le bois qui devoit être brûlé sur l’autel ; qu’on le nettoyoit très-proprement, & qu’on n’y laissoit ni pourriture, ni rien de gâté & de vermoulu. Mais on sait quels fond il y a faire sur la plupart de leurs traditions. Calmet, diction. de la bib.

XYLOPOLIS, (Géog. anc) ancienne ville de la Macédoine dans la Mygdonie, selon Ptolomée, lib. III. c. xiij. Pline, l. IV. c. x. donne le nom des habitans selon sa coutume, & dit Xylopolitæ. (D. J.)

XYLOSTÉON, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur monopétale, soutenue par un calice double, qui n’a qu’un pédicule, & qui est profondement découpé, & fait en forme de tuyau. Ce calice devient dans la suite un fruit à deux baies molles,

qui renferment chacune une semence applatie & presque ronde. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

On n’en connoît qu’une seule espece, celle des Pyrénées. C’est un arbrisseau qui se soutient de lui-même, sans s’attacher aux plantes voisines. Il pousse un bois blanc ; ses feuilles sont oblongues, molles, d’un verd-blanchâtre, un peu velues. Ses fleurs sont blanchâtres, attachées deux à deux sur un même pédicule, formées en tuyaux, évasées en cloche, & découpées en quatre ou cinq parties ; ces tuyaux sont soutenus par un double calice. Ce calice après la chûte des fleurs, devient un fruit à deux baies, grosses comme de petites cerises, molles, rouges, remplies d’un suc amer, désagréable, & de quelques semences applaties, presque ovales. Ce fruit au nombre de cinq ou six baies, est émétique & purgatif ; il n’est point d’usage en médecine, & avec raison. (D. J.)

XYNELOPOLIS, (Géog. anc.) ville bâtie par Alexandre. On ne sait pas trop où elle étoit. Elle ne subsistoit deja plus du tems de Pline, l. VI. c. xxiij. qui dit : La navigation d’Onesicrite & de Néarque, ne marque ni les mansions, ni les distances ; & premierement, on n’explique point ni sur quel fleuve, ni en quel endroit étoit Xynelopolis bâtie par Alexandre, d’où leur route commençoit. Cellarius, Geogr. ant. l. III. c. xxij. p. 854. ajoute : il semble qu’elle ait été au bout de la Gédrosie, près de l’embouchure de l’Indus, parce que leur navigation commence en ce canton là. (D. J.)

XYNOCÉES, s. f. pl. (Hist. anc.) fêtes célebres chez les Athéniens, instituées au sujet de la réunion que Thésée fit de toutes les bourgades & petites communautés de l’Attique, en un seul corps de république. Elles étoient signalées par des sacrifices, des jeux, & des repas publics dans le Prytanée. Leur nom est formé du grec ξὺν ou σὺν, ensemble ou avec, & de οἰκέω, inhabito, pour marquer la réunion ou société qu’avoient alors formée tous ces habitans, auparavant indépendans & dispersés. Potter.

XYSTARQUE, s. m. (Antiq. grec.) officier qui présidoit aux xystes & au stade. Son autorité s’étendoit, non sur tout ce Gymnase ; mais seulement sur tous les endroits de cet édifice, où s’exerçoient les athletes, c’est-à-dire sur les xystes, le stade, la palestre, comme l’insinue Tertullien, & comme il est facile de le conjecturer d’une ancienne inscription grecque, qu’on lit à Rome sur le piédestal d’une statue, dans le forum Trajani, & qui est rapportée en latin par Mercurial. Au reste, si le xystarque n’étoit pas précisément le même que le gymnasiarque, on doit se persuader qu’il lui étoit peu inférieur, & qu’il tenoit dans le Gymnase un rang très-honorable, puisque Ammian Marcellin fait mention en quelque endroit, de la pourpre & de la couronne du xystarque ; ce qui prouve que cet officier présidoit aux jeux & aux exercices. (D. J.)

XYSTE, s. m. (Littérat. & Archit. antiq.) c’étoit chez les Grecs & les Romains, un lieu d’exercice consacré à divers usages ; mais quoique le mot grec xystos, désigne un lieu couvert destiné aux exercices de la gymnastique, le mot xystus des Latins signifie d’ordinaire une promenade découverte. Indiquons la forme & la coupe des xystes, car c’est une chose peu connue.

1°. On faisoit l’alignement d’une place quarrée ayant de circuit deux stades, qui font 250 pas. Trois de ses faces avoient un portique simple, avec des grandes salles dessous, où les Philosophes & autres gens de lettres se rendoient pour discourir & s’entretenir ensemble.

A la face, qui devoit être tournée au midi, les portiques étoient doubles, de peur que les pluies