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d’or & d’argent ; & Mythécus, trop habile cuisinier, pour avoir employé des mets qui flattant le goût, ne convenoient point à la frugalité lacédémonienne. Cette extrème attention à réprimer l’affluence des étrangers dans leur pays étoit d’autant plus nécessaire, que ces étrangers s’aviserent quelquefois d’abuser des bontés dont on les honoroit après les avoir reçus, jusqu’à commettre de basses insolences au milieu même de Lacédémone : témoins ces hommes hardis de Clazomene, qui remplirent de boue & d’ordures les chaires des éphores destinées à rendre la justice, & à regler les affaires de l’état. Ces magistrats affecterent de n’en point paroître offensés ; ils firent simplement annoncer dans les rues cette ordonnance laconique : « Qu’on sache qu’il est permis aux Clazoméniens de faire des sottises ».

Lacédémone eut des magistrats particuliers pour avoir l’œil sur les étrangers ; on les nomma proxenes, du nom de leur emploi ; ils étoient chargés de recevoir les étrangers, de pourvoir à leur logement, de fournir à leurs besoins & à leurs commodités, de les produire en public, de les placer aux spectacles & aux jeux, & sans doute de veiller sur leurs actions. L’usage des proxenes devoit être commun parmi les différens peuples de la Grece, qui s’envoyoient continuellement des députés les uns des autres pour traiter les affaires publiques : par exemple, Alcibiade athénien & Polydamas thessalien furent proxenes des Lacédémoniens, l’un à Athènes & l’autre en Thessalie ; par la même raison, les Athéniens & les Thessaliens avoient leurs proxenes lacédémoniens dans la ville de Sparte.

L’étranger n’eut jamais plus de liberté de venir chez les Lacédémoniens, que lorsqu’ils se furent rendus maîtres d’Athènes. Le relâchement qui s’introduisit alors dans les mœurs entraîna peu-à-peu la décadence de leur xénélasie, & des principales maximes de leur gouvernement. Ils commencerent à rechercher les plaisirs de la vie, & il fallut bien que les étrangers leur en procurassent les moyens, puisque Lacédémone n’avoit ni négoce, ni connoissance des arts frivoles. On en vint dans la suite des tems jusqu’à ouvrir aux étrangers dans la ville de Las un entrepôt général pour le commerce maritime. Enfin la xénélasie s’oublia, & les Spartiates perdirent leurs vertus. Cet article peut paroître long, mais il s’agit de Lycurgue & de Lacédémone. (Le chevalier de Jaucourt.)

XENIÆ, (Géog. anc.) Cicéron nomme ainsi des bains. On les appelloit de ce mot, quasi hospitales, comme il paroît par l’oraison pour Cœlius, c. xxv. Quelques éditions portent Xeniæ ad Balneas Xenias.

Gruter a rétabli le mot Xenias sur l’autorité des manuscrits. Ces bains étoient publics. (D. J.)

XÉNIES, s. f. pl. xenia, (Littérat.) ce mot signifioit chez les Grecs les présens qu’ils faisoient à leurs hôtes pour renouveller l’amitié & le droit d’hospitalité. Les gens riches & magnifiques dans cette nation avoient des appartemens de réserve, avec toutes les commodités possibles, pour y recevoir les étrangers qui venoient loger chez eux. La coutume étoit qu’après les avoir traité le premier jour seulement, ils leur envoyoient ensuite chaque jour quelques présens des choses qui leur venoient de la campagne, comme des poulets, des œufs, des herbages & des fruits. Les étrangers de leur côté ne manquoient pas de rendre à leurs hôtes présens pour présens, & ces divers dons de part & d’autre s’appelloient ξένια, comme on le voit dans Homere, qui nomme ainsi les présens que se font Glaucus & Diomede. C’est du mot xénia qu’a été formé celui de xénodochion, maison où l’on reçoit gratuitement les étrangers qui voyagent. (D. J.)

XÉNIL, le, (Géog. mod.) riviere d’Espagne.

Elle prend sa source au royaume de Grenade, passe près de la ville de Grenade, & va se rendre dans le Guadalquivir. C’est la Singules des anciens.

XENISMES, s. m. (Antiq. greq.) ξενισμοὶ, sacrifice qu’offroient les Athéniens dans leurs fêtes anacées en l’honneur des Dioscures. Ces sacrifices s’appelloient ξενισμοὶ, parce que ces deux divinités étoient ξένοι, c’est-à-dire étrangeres. Athénée, deipnos. l. II. fait mention des jeux qu’on celébroit dans cette réjouissance. Voyez Potter, archæol. græc. l. II. c. xx. tome I. p. 366. (D. J.)

XÉNIUS, (Mythologte.) c’est-à-dire l’hospitalier, c’étoit chez les Grecs une des épithetes de Jupiter.

XÉNOCLÉE, s. f. (Mytholog.) prêtresse de Delphe. Ayant vu venir Hercule pour consulter l’oracle d’Apollon, elle refusa de lui rendre aucune réponse, parce qu’il étoit souillé du sang d’Iphitus qu’il venoit de tuer. Hercule offensé de ce refus emporta le trépié de la prêtresse, & ne consentit de le rendre qu’après qu’il eut reçu satisfaction. C’est d-là, dit Pausanias, que les Poëtes ont pris occasion de feindre qu’Hercule avoit combattu contre Apollon pour un trépié. (D. J.)

XENODOQUE, s. m. (Hist. nat.) c’étoit dans l’église romaine un officier chargé de l’inspection du lieu nommé Xenodochium, destiné à recevoir les hôtes, pélerins, pauvres, voyageurs, ce que nous pourrions rendre en françois par hospitalier. Voyez Hospitalier.

S. Isidore, prêtre d’Alexandrie, & qui vivoit dans le quatrieme siecle, fut nommé Xenodochus, parce qu’on lui avoit confié dans cette église le soin de la réception & du traitement des étrangers.

XENSI, (Géog. mod.) province de la Chine, la troisieme de cet empire ; elle est bornée par la grande muraille, par le fleuve Jaune & par des montagnes. Elle contient huit métropoles & cent sept cités, quelques mines & beaucoup de rhubarbe ; le terroir y est fertile, à cause des rivieres & des torrens qui l’arrosent : Sigan est la capitale de cette province. (D. J.)

XENXUS, s. m. (Hist. mod. superstit.) ce sont des moines du Japon qui professent la religion de Budsdo. Le p. Charlevoix, jésuite, nous apprend que pour se rendre agréables aux grands, ils ont cherché à rendre la morale facile, & à débarrasser la religion de tout ce qu’elle peut avoir de gênant : ce sont des casuistes relâchés qui décident toujours en faveur des passions.

Ils nient l’immortalité de l’ame, & l’existence de l’enfer & du paradis ; ils enseignent que toutes les espérances des hommes doivent se borner aux avantages de la vie présente, & ils prétendent appuyer leurs opinions sur la doctrine intérieure de Siaka, qu’ils accommodent à leur morale corrompue. Voyez Siaka.

XERANTHEME, s. m. xeranthemuum, (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur radiée, dont le disque est composé de plusieurs fleurons soutenus par un embryon ; la couronne de cette fleur est formée de pétales plats qui ne tiennent à aucun embryon, & qui sont contenus avec les fleurons dans un même calice. L’embryon devient dans la suite une semence garnie d’un chapiteau composé de petites feuilles. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

XERES, de badajos, ou Xérès de los cavalleros, (Géog. mod.) ville d’Espagne dans l’Estramadure, au royaume de Léon, sur le torrent d’Ardilla, à 4 lieues au midi de Badajos. Charles V. lui accorda le titre de cité. Son terroir est rempli d’excellens pâturages, où l’on nourrit quantité de bêtes à cornes. Long. 10. 40. latit. 38. 8. (D. J.)

Xérès de la Frontera, (Géog. mod.) ville