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que ce prince bannit cet hérésiarque de son royaume ; mais il fut rappellé & mourut en 1387, après avoir donné, selon quelques-uns, une confession de foi dans laquelle il rétractoit ses erreurs, & reconnoissoit la présence réelle de Jesus-Christ dans l’eucharistie.

Il est probable que cette rétractation n’étoit pas sincere, puisqu’après sa mort il laissa divers écrits ; entre autres deux gros volumes intitulés ἀληθεια, la vérité, & un troisieme, sous le titre de trialogue, remplis de ses erreurs, & d’où Jean Hus tira une partie des siennes. Elles furent condamnées de nouveau dans un concile tenu à Londres en 1396, ou, selon d’autres, en 1410 ; & enfin, dans le concile de Constance, sess. viij. au nombre de quarante-cinq articles : en conséquence son corps fut exhumé & brûlé.

Voilà l’homme que les protestans regardent avec vénération comme le precurseur de la prétendue réforme qui parut environ 150 ans après ; c’est-à-dire, un homme qui ne respecta pas plus la puissance séculiere que la puissance ecclésiastique ; quoiqu’il semblât flatter les princes aux dépens du clergé ; car de son vivant même, ses sectateurs attroupés causerent des troubles en Angleterre ; ce qu’ils recommencerent sous le regne d’Henri V. D’ailleurs, la plûpart de ses opinions sont concues avec un orgueil extrème en forme d’axiomes qu’il ne s’embarrasse pas de prouver ; comme s’il avoit eu quelque caractere divin pour en être crû sur sa parole.

Les Presbytériens & les Puritains ou Indépendans modernes, sont précisément dans les mêmes sentimens sur la hierarchie ecclesiastique & sur le pouvoir des souverains, que les Wiclefites. Voyez Puritains, Indépendans, &c.

WICOMB ou HIDWICKHAM, (Géog. mod.) grand & beau bourg d’Angleterre, dans Buckinghamshire, sur la route de Londres à Backingham. Il députe au parlement, & a droit de marché. (D. J.)

WIED, le comté de, (Géog. mod.) petit comté d’Allemagne, dans la Vettéravie, entre celui du bas-Isenbourg & le Rhein. Il ne renferme pour tout lieu qu’un gros bourg qui lui donne son non. (D. J.)

WIEL, (Géog. mod.) bourg du duché de Wurtemberg, où naquit en 1571 Kepler (Jean) l’un des plus grands astronomes de son siecle. Il fut nommé mathématicien des empereurs Rodolphe II. Matthias, & Ferdinand II. Il mit en 1627 la derniere main aux tables de Ticho-Brahé, dont l’empereur Rodolphe l’avoit chargé, & qui furent nommées tables rodolphines.

Il mourut en 1630 à Ratisbonne, où il étoit allé pour solliciter le payement des arrérages de sa pension, que les trésoriers de l’épargne ne lui fournissoient point. Malheur aux savans qui dépendent des intendans de finances, gens qui pour bien servir le prince, fatiguent par mille difficultés les hommes de lettres à qui il fait des pensions, & lui laissent par ce moyen la gloire d’une libéralité infructueuse. Kepler éprouva sans cesse leurs rebuts ; mais il ne discontinua point ses travaux, par lesquels il s’est acquis une très-haute réputation.

C’est lui qui a trouvé le premier la vraie cause de la pesanteur des corps, & cette loi de la nature dont elle dépend, que les corps mus en rond, s’efforcent de s’éloigner du centre par la tangente : ce qu’il a expliqué par la comparaison des brins de paille mis dans un sceau d’eau, lesquels si l’on tourne en rond le sceau d’eau, se rassemblent au centre du vase.

Kepler est encore le premier qui ait appliqué les spéculations de mathématiques à l’usage de la Physique. Il a trouvé le premier cette regle admirable appellée de son nom la regle de Kepler, selon laquelle les planetes se meuvent. Enfin, il a fait sur l’optique

des découvertes importantes, & Descartes reconnoît que cet habile homme a été son premier maître dans cette science.

Kepler avoit aussi des opinions assez singulieres : on diroit qu’il a donné à la terre une ame douée de sentiment, & qu’il a cru que le soleil & les étoiles étoient animées.

Il nous reste plusieurs ouvrages de cet habile homme, dont vous trouverez la liste dans le pere Niceron. Les principaux sont, 1. Prodromus dissertationum, ou mysterium cosmographicum : c’est celui de tous ses ouvrages qu’il estimoit le plus ; il en fut tellement charmé pendant quelque tems, qu’il avoue, qu’il ne renonceroit pas pour l’électorat de Saxe, à la gloire d’avoir invente ce qu’il débitoit dans ce livre. 2. Harmonia mundi, avec une défense de ce traité. 3. De cometis, libri tres. 4. Epitome astronomiæ copernicanæ. 5. Astronomia nova. 6. Chilias Logarihmorum, &c. 7. Nova stereometria dolinrum vinariorum, &c. 8. Dioptrice. 9. De vero natali anno Christi. 10. Ad Vitellionem paralipomena, quibus Astronomia pars optica traditur, &c.

Louis Kepler son fils avoit rassemblé tous les ouvrages manuscrits de son pere, dans le dessein de les faire imprimer ; mais ce dessein n’a point été exécuté. Michel Gottheb Hanschius a publié à Leipsick, 1718 in-fol. les lettres latines de ce fameux astronome, accompagnées d’une longue histoire de sa vie. (D. J.)

WIELIKIELOUKI, (Géog. mod.) & par d’autres WIELIKILUKI, ville de l’empire russien, dans le duché de Rzeva. Voyez Velikie-Louki. (D. J.)

WIELUN, (Géog. mod.) ville de la grande Pologne, dans le palatinat de Siradie, aux confins de la Silene, sur une riviere qui se rend dans la Warta, à 10 sieues de Siradie ; elle a un château pour la défendre. Long. 36. 15. latit. 51. 8. (D. J.)

WIEN, la, (Géogr. mod.) les François écrivent Vienne ; petite riviere d’Allemagne, dans la basse-Autriche. Elle donne son nom à la ville de Vienne, parce qu’elle entre dans un de ses fauxbourgs, & serpente par sa plaine, jusqu’à son embouchure dans le Danube. (D. J.)

WIENNER-WALD, ou la fotét de Vienne, (Géog. mod.) on donne ce nom à la partie méridionale de la basse-Autriche, que le Danube sépare du Manharts-berg, qui est la partie septentrionale. Le Wlenner-Wald comprend ainsi tous le pays qui se trouve entre le Danube au nord, la Hongrie, à l’orient, le duché de Stirie au midi, & la haute Autriche au couchant.

WIEPERZ ou WIEPEZ, (Géog. mod.) riviere de Pologne. Elle prend sa source dans le Palatinat de Belz, court au nord, traverse le Palatinat de Russie, & finit par se jetter vers le couchant dans la Vistule. (D. J.)

WIER ou WYER, (Géog. mod.) petite île de l’Océan calédonien, & l’une des Orcades. Elle est située entre l’île d’Egli au nord oriental, l’île de Grès à l’orient méridional, celle de Mainland au midi, & celle de Rous au couchant. Cette petite île est fertile en blés. Les îles voisines lui fournissent les motes de terre dont elle manque, & dont on se sert au-lieu de bois dans les Arcades.

Wier, le, ou Wyer, (Géog. mod.) riviere d’Angleterre, dans la province de Lancastre. Elle sort des rochers de Wiersdale, & se jette dans l’Océan. (D. J.)

WIERINGEN, (Géographie moderne.) île des Pays-bas, en Nord-Hollande, dans le Zuyderzée, entre le Texel & la ville de Medenblick. On y nourrit force poulains, & une quantité prodigieuse de moutons, dont on pourvoit les villes voisines. Les habitans tirent encore du profit des oies