Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 17.djvu/522

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au pénitent celle qui lui convient pour les crimes dont il veut se purifier.

USER, v. act. (Gram.) c’est faire usage ou se servir d’une chose. User, c’est détruire par le service ou l’usage : c’est encore un verbe relatif à la conduite qu’on tient avec les autres. Ma bourse vous est ouverte, vous pouvez en user quand il vous plaira ; vous en pouvez user librement avec moi ; mais usez-en bien d’ailleurs avec moi, & sur-tout n’usez pas ni mon crédit ni ma condescendance pour vos besoins.

USIATIN, (Géog. mod.) petite ville de la Pologne, dans le palatinat de Podolie, sur la riviere de Sébrouce. (D. J.)

USILLA, (Géog. anc.) ville de l’Afrique propre, selon Ptolomée, l. IV. c. iij. Elle est qualifiée de municipe dans la table de Peutinger, & de cité dans l’itinéraire d’Antonin, qui la met sur la route de Carthage à Theuæ. Elle devint un siege épiscopal de la Byzacène. On croit que c’est à présent Casarceton, village d’Afrique en Barbarie, au royaume de Tunis, à cinq lieues d’Asfach du côté du nord. (D. J.)

USIPETES ou USIPIENS, s. m. pl. (Hist. anc.) peuples de l’ancienne Germanie, qui habitoient dans la Westphalie, sur les bords de la riviere de Lippe appellée alors Luppia.

Usipiens, les, (Géog. anc.) Usipii, peuples de la Germanie, & nommés avec les Teucteri par les anciens auteurs, parce qu’ils ont habité dans le même quartier, & que leurs migrations & leurs expéditions ont été faites en commun. César, l. IV. Florus, l. IV. c. xij. & Tacite, annal. l. I. c. lj. disent Usipetes. Strabon, l. VII. écrit Νουσιπίους, Nusipios, & Ptolomée Οὐσιπίους.

Quoi qu’il en soit de l’ortographe, voici l’histoire des Usipiens & des Teucteres. Ces peuples habiterent d’abord entre les Chérusques & les Sicambres ; mais les Cattes les chasserent, & après qu’ils eurent erré avec divers autres peuples durant trois ans dans la Germanie, ils vinrent s’établir sur le Rhin, au voisinage des Sicambres. Les Ménapiens, nation d’en-deçà du Rhin, occupoient alors les deux bords de ce fleuve. Il y a apparence que ce fut du consentement des Sicambres, que les Usipiens & les Teucteres s’emparerent du pays des Ménapiens au-delà du Rhin, & passerent ensuite ce fleuve pour s’y fixer, s’étendant jusqu’aux confins des Eburons & des Condruses.

Dans la 698e année de Rome, & la 53e avant Jesus-Christ, les Usipiens & les Teucteres furent presque entierement exterminés par César ; il ne se sauva qu’un petit nombre de gens de cheval, qui ne s’étoient point trouvé à la bataille, parce qu’ils avoient passé la Meuse pour aller chercher des vivres & faire du butin. Ceux-ci après la défaite de leurs compatriotes, repasserent le Rhin, & s’établirent aux confins des Sicambres avec qui ils se joignirent. Cependant sous le regne d’Auguste leur nombre se trouva tellement accru, qu’ils furent en état de tourner leurs armes contre les Romains. Les expéditions de Drusus dans la Germanie nous apprennent que les pays des Usipiens & celui des Teucteres étoient distingués, lorsque les Sicambres habitoient dans leur ancienne demeure.

Les Usipiens s’étendoient le long de la rive droite de la Lippe ; car selon Dion Cassius, l. LIV. Drusus ayant passé le Rhin, & subjugué les Usipiens, il jetta un pont sur la Lippe, pour entrer dans le pays des Sicambres. Il paroît que les Teucteres habitoient à l’occident des Sicambres, & que le Rhin les séparoit des Ménapiens ; mais on ne sauroit décider s’ils demeuroient, de même que les Usipiens, sur la rive droite de la Lippe, ni quel espace les Usipiens occupoient sur le bord du Rhin.

Dans la suite, Tibere ayant transféré les Scam-

bres dans la Gaule, afin que les garnisons romaines

pussent veiller plus aisément sur eux, le pays qu’ils avoient occupé dans la Germanie, fut sans doute cédé par les Romains aux Usipiens & aux Teucteres ; car on voit que ces derniers posséderent les terres que nous avons dit appartenir aux Sicambres. Alors les Teucteres s’étendoient le long du Rhin, depuis le Segus jusqu’à la Rora, & dans les terres le long de la Lippe & de l’Asie. A l’égard des Usipiens, ils demeuroient sur les deux bords de la Lippe & sur le Rhin, peut-être jusqu’à l’endroit où ce fleuve se partage pour former l’île des Bataves. En effet, Dion Cassius les met au voisinage de cette île ; & Tacite qui leur donne pour voisins les Cattes, fait assez entendre que les Usipiens demeuroient au-dessous des Teucteres, ce qui devoit les approcher du commencement de l’île des Bataves.

Les Usipiens & les Teucteres ne demeurerent pas toujours dans cet état. Leurs bornes se trouverent resserrées par des migrations d’autres peuples ; & l’on apprit à Rome, au commencement du regne de Trajan, que les Teucteres avoient été presque détruits par les Chamaves & par les Angrivariens, qui s’étoient emparés d’une grande partie de leurs terres. Si ces peuples ne purent pas détruire aussi les Usipiens, il est du-moins certain qu’ils leur enleverent ce qu’ils possédoient à la droite de la Lippe.

Enfin du tems de Constantin, les Usipiens cesserent en quelque sorte de faire figure dans ces quartiers ; les Bructeres & les Chamaves prirent leur place, & soutinrent avec fermeté la guerre vigoureuse que les Romains leur firent. (D. J.)

USITÉ, adj. (Gram.) qui est d’usage. C’est une coutume usitée. Ce mot est usité. Voyez Usage.

USKE, (Géog. mod.) bourg à marché d’Angleterre, dans la province de Montmouth, à douze milles d’Albergaveny, sur le bord de la riviere qui lui donne son nom. C’est une place ancienne, connue sous le nom de Burrium, & les Gallois l’appellent Brunenbégie. (D. J.)

Uske, l’(Géog. mod.) riviere d’Angleterre. Elle a sa source dans Brecknocshire, aux confins de Caermarthenshire. Après avoir arrosé quelques endroits de la province de Montmouth, elle se jette dans la Saverne. (D. J.)

USKUP, (Terme de relation.) corne droite qui est mise pardevant le bonnet des janissaires, & qui seule sert à les distinguer des capidgis. (D. J.)

USNES, parmi les marchands de bois, sont des cables composés de six pouces pour garer les trains sur les ports où on les construit, & en route.

USNÉE, s. f. (Hist. nat. Bot.) muscus arboreus, est une sorte de plante parasite ou mousseuse, qui vient comme une grande barbe sur le chêne, le cédre & plusieurs autres arbres. Voyez Mousse, & Parasite

Usnée-humaine, (Mat. méd.) ou mousse de crâne humain. Cette mousse ne possede absolument, selon les pharmacologistes raisonnables, que les vertus les plus communes des mousses en général. Voyez Mousse. (Mat. med.)

La célébrité particuliere de celle-ci n’a d’autre origine que la crédulité superstitieuse ou la charlatanerie fanatique puisée dans le paracelcisme ; mais les vaines prétentions de cet ordre ne valent pas même aujourd’hui la peine d’être réfutées sérieusement. Si quelque lecteur étoit cependant curieux de s’instruire de toutes les fadaises qu’on a débitées sur l’usnée-humaine, il trouvera une savante dissertation à ce sujet dans les éphémerides d’Allemagne, déc. I. ann. II. p. 96. composée par le docteur Martin-Bernard à Berniz. Le continuateur de la mat. méd. de Geoffroi