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ne voit ici ni tartre vitriolé, ni alkali volatil ; mais l’analyse du vouede fait évanouir cette difficulté : il contient naturellement les mêmes sels qu’on ajoute à la cuve d’indigo, & n’a besoin que de la chaux qui est nécessaire pour développer l’alkali volatil qui doit en opérer la parfaite dissolution.

Il y a sur cette plante un livre également bon & rare, dont voici le titre : Crolucchius (Henric) de cultura herbæ isatidis ejusque proeparatione ad lanas tingendas. Tiguri 1555. in-8o. il mériteroit d’être traduit en françois. Miller & Mortimer ont aussi traité savamment de la culture de cette plante précieuse, par son profit. J’y renvoie le lecteur. (D. J.)

VOUGA, (Géog. mod.) riviere de Portugal. Elle sort du mont Alcoba, baigne les murs d’un bourg ou petite ville, à laquelle elle donne son nom, & se jette un peu au-destous dans la mer ; c’est la Vaca ou Vacua des anciens. (D. J.)

VOUGLE, (Géog. mod.) bourg de France dans le Poitou, élection de Poitiers. Ce bourg est remarquable par la victoire gagnée en 507, sur Alaric, roi des Visigoths, qui y fut tué de la main de Clovis ; ce prince soumit ensuite tout le pays, depuis la Loire jusqu’aux Pyrénées. (D. J.)

VOULGE la, ou Voulgi, s. f. (Art. milit.) espece de pieu, à-peu-près comme celui dont on se sert à la chasse du sanglier, de la longueur d’une halebarde, garni par un bout d’un fer large & pointu. C’étoit un arme dont les francs-archers se servoient. Hist. de la milice françoise. (Q)

VOULE, s. f. (Commerce.) petite mesure dont se servent les habitans de l’île de Madagascar pour mesurer le riz mondé quand on le vend en détail ; elle contient environ une demi-livre de riz ; il faut douze voules pour faire le troubahouache ou monka, & cent pour le zatou. Voyez Monka & Zatou, dict. de Commerce.

VOURA, (Géog. mod.) par les Grecs modernes, Vouro-potami ; riviere des états du turc, en Europe, dans l’Albanie propre. Elle prend sa source aux montagnes qui séparent cette province de la Janna, & elle coule vers le midi occidental ; son embouchure est au fond du golfe de Larta ; comme la Voura passe assez près du village d’Ambrakia, il en résulte que cette riviere est l’Arachthus des anciens : car quoiqu’elle ne mouille plus aujourd’hui le village d’Ambrakia, on peut présumer que l’ancienne ville d’Ambrakia s’étendoit autrefois jusques-là. (D. J.)

VOURLA, (Géog. mod.) village des états du turc, en Asie, dans l’Anatolie, sur la côte méridionale de la baye de Smyrne. On croit que c’est l’ancienne Clazomène, ville illustre de la belle Grece, & qui méritera son article dans le supplément de cet ouvrage. (D. J.)

VOULIBOHITS, s. f. (Hist. nat Botan.) plante de l’île de Madagascar, dont les feuilles sont fort grasse, & qui porte une fleur mouchetée de jaune, qui a l’odeur du mélilot ; ses feuilles ont la propriété de faire tomber le poil ; on brûle cette plante toute verte pour en tirer les cendres, qui servent à teindre en bleu & en noir : on lui donne aussi le nom de fiononts.

VOULI-VAZA, s. f. (Hist. nat. Bot.) arbrisseau de l’île de Madagascar ; il porte un fruit de la grosseur d’une prune, rempli de petits grains ; sa fleur répand un parfum délicieux qui participe de la canelle, de la fleur d’orange, & du girofle ; cette fleur est fort épaisse, sa couleur est blanche & bordée de rouge ; son odeur est encore plus agréable, lorsqu’elle a été flétrie.

VOULOIR, v. act. (Gramm.) être mu par le désir ou par l’aversion. Voyez l’article Volonté.

On dit comment s’intéresser à un homme qui voit

sa perte, qui la reconnoit, & qui la veut ? quand les rois veulent, ils ordonnent, & à des gens bassement disposés à leur obéir aveuglément ; ils ne peuvent donc être trop attentifs à ne vouloir que des choses justes ; je veux que vous réussissiez, mais la suite de ce succès la voyez-vous ? ce bois ne veut pas bruler ; cette clé ne veut pas tourner dans la serrure ; vous voulez que j’aie tort, & je le veux aussi, puisque je vous aime & que vous êtes belle ; que veulent tous ces gens ? que veulent ces préparatifs de guerre au milieu de la paix ? on est bien & mal voulu souvent sans l’avoir mérité ; cet ignorant en veut à tous les habiles gens ; il en veut à toutes les femmes ; veuille Dieu, veuille le diable, cela sera.

Vouloir, s. m. (Gram.) c’est l’action de la volonté. On dit le vouloir des dieux ; il semble que ce mot entraine plus de force & de nécessité que volonté.

VOULU, s. m. (Hist. nat. Bot.) espece de bambou de l’île de Madagascar : on l’emploie aux mêmes usages que celui des Indes, & l’on en tire une espece d’amidon ou de sucre en farine insipide ; son fruit est de la grosseur d’une féve.

VOURSTE ou WURST, s. m. (Sellier.) c’est ainsi que l’on nomme une voiture découverte, à quatre roues, sur laquelle est un siege fort long, qui peut recevoir 8, 10, & même jusqu’à 12 ou 15 personnes placées les unes auprès des autres, & assises jambes de-çà & jambes de-là. Cette voiture a été inventée en Allemagne, où chez les princes on s’en sert pour mener à la chasse un grand nombre de personnes. Le mot wurst est allemand, & signifie boudin ; il lui a été donné à cause de la forme du siege sur lequel on est assis. Quoique cette voiture soit assez incommode, on l’a imitée en France ; le siege est communément garni de crin & recouvert de quelque étoffe, pour qu’il soit moins dur.

VOUSSOIR, s. m. (Archit.) on nomme voussoir en Architecture une pierre propre à former le ceintre d’une voûte, taillée en espece de coin tronqué, dont les côtés, s’ils étoient prolongés, aboutiroient à un centre où tendent toutes les pierres de la voûte.

Une voûte ou un arc demi-circulaire, étant posé sur ses deux piédroits, & toutes les pierres ou voussoirs qui composent cet arc, étant taillés & posés entre eux, de maniere que leurs joints prolongés se rencontrent tous au centre de l’arc, il est évident que tous les voussoirs ont une figure de coin plus large par haut que par bas, en vertu de laquelle ils s’appuient & se soutiennent les uns les autres, & résistent réciproquement à l’effort de leur pesanteur qui les porteroit à tomber.

Le voussoir du milieu de l’arc, qui est perpendiculaire à l’horison, & qu’on appelle clé de voûte, est soutenu de part & d’autre par les deux voussoirs voisins, précisément comme par deux plans inclinés, & par conséquent l’effort qu’il fait pour tomber, n’est pas égal à sa pesanteur, mais en est une certaine partie d’autant plus grande, que les plans inclinés qui le soutiennent sont moins inclinés ; de sorte que s’ils étoient infiniment peu inclinés, c’est-à-dire perpendiculaires à l’horison, aussi-bien que la clé de la voûte, elle tendroit à tomber par toute sa pesanteur, ne seroit plus du-tout soutenue, & tomberoit effectivement, si le ciment que l’on ne considere pas ici, ne l’empêchoit.

Le second voussoir qui est à droite ou à gauche de la clé de voûte est soutenu par un troisieme voussoir qui, en vertu de la figure de la voûte, est nécessairement plus incliné à l’égard du second, que le second ne l’est à l’égard du premier ; & par conséquent le second voussoir dans l’effort qu’il fait pour tomber, exerce une moindre partie de sa pesanteur que le premier.