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UMBRO, (Géog. anc.) fleuve d’Italie. Pline, liv. III. c. v. dit qu’il est navigable ; ce que Rutilius, liv. l. v. 337. n’a pas oublié :

Tangimus Umbronem : non est ignobile flumen,
Quod tuto trepidas excipit ore rates.

L’itinéraire d’Antonin, dans la route maritime de Rome à Arles, met Umbronis fluvius entre Portus Telamonis & Lacus Aprilis, à 12 milles du premier de ces lieux, & à 18 du second. Ce fleuve se nomme aujourd’hui l’Umbrone ; c’est sans doute l’Umber de Properce, & l’Ombros d’Etienne le géographe. (D. J.)

UMBU, s. m. (Hist. nat. Bot. exot.) espece de prunier du Brésil, nommé par Pison, arbor prunifera Brasiliensis, fructu magno, radicibus tuberosis.

On le prendroit à quelque distance, soit par sa forme, sa grosseur, ou son fruit pour un petit citronnier ; son tronc est court, foible, & divisé en un grand nombre de petites branches tortillées ; ses feuilles sont étroites, unies, d’un beau verd, acides & astringentes au goût ; sa fleur est blanchâtre ; son fruit d’un blanc jaunâtre, semblable à une assez grosse prune, mais dont la pulpe est plus dure, & en plus petite quantité ; il contient un gros noyau, & murit dans les mois pluvieux ; alors il est fort agréable au goût : en tout autre tems, son âcreté est si grande qu’elle agace les dents ; on en fait usage en qualité de raffraichissant & d’astringent.

Sa racine a quelque chose de particulier, outre qu’elle se répand dans la terre ainsi que celle des autres arbres, elle se met en différens tubercules, compactes & pesans, que vous prendrez à leur forme & à leur couleur extérieure cendrée, pour de grosses patates ; lorsqu’ils sont dépouillés de leur peau, ils sont blancs en-dedans comme de la neige ; leur pulpe est molle, succulente, semblable à celle de la gourde, & se résout dans la bouche en un suc aqueux, froid, doux, & très-agréable.

Ce fruit soulage & rafraichit dans la fievre, accompagnée de chaleur violente ; il n’est pas inutile aux voyageurs, ainsi que Pison l’a lui-même éprouvé. (D. J.)

UN

UN, s. m. (Arithmétique.) unité de nombre ; un multiplié par lui-même ne produit jamais qu’un ; une fois un est un, un joint à un autre un, fait deux ; un & un font deux. Un en chiffre arabe s’écrit ainsi (1), en chiffre romain (I) & en chiffre françois, de compte ou finance, ainsi (j). (D. J.)

Un, deux, trois, (Marine.) ces mots sont prononcés par celui qui fait haler la bouline, & au dernier les travailleurs agissent en même tems.

UNA, (Géog. anc.) fleuve de la Mauritanie tingitane, selon Ptolomée, liv. IV. ch. j. on croit que c’est la riviere de Sus. (D. J.)

UNANIME, adj. (Gram.) qui a été fait par plusieurs, comme s’ils n’avoient eu qu’une même ame. On dit un accord unanime ; un concert unanime ; un mouvement unanime.

UNANIMITÉ, s. f. (Gram.) concorde parfaite entre plusieurs personnes. Il regne dans toutes leurs actions la plus grande unanimité. Il y eut dans cette assemblée la plus entiere unanimité.

UNCIALES, adj. f. pl. termes d’Antiquaire, les antiquaires donnoient cette épithete à certaines lettres ou grands caracteres dont on se servoit autrefois, pour faire des inscriptions & des épitaphes ; on les nommoit en latin littera unciales. Ce mot vient d’uncia, qui étoit la douzieme partie d’un tout, & qui en mesure géométrique valoit la douzieme partie d’un pié ou un pouce : & telle étoit la grosseur de ces lettres. (D. J.)

UNCTUARIUM, s. m. (Hist. anc.) partie du gymnase des anciens ; c’étoit la piece ou appartement destiné aux onctions qui précédoient ou qui suivoient l’usage des bains, la lutte, le pancrace, &c. Voyez Alypterion & Gymnase.

UNCTUS, Siccus, (Littérat.) les gens aisés qui chez les Romains, ne se mettoient point à table sans s’être auparavant bien parfumés d’essences, sont les uncti d’Horace, que ce poëte oppose aux sicci. Unctus ne désignoit pas seulement un homme parfumé, il indiquoit tout ensemble un homme qui joignoit à l’amour de la parure, le goût pour la chere délicate, unctum obsonium.

Uncta popina, dans Horace est un cabaret bien fourni de tout ce qui peut contribuer à la bonne chere, redolens & optimis cibis plena, comme dit le scholiaste. (D. J.)

UNDALUS, (Géog. anc.) ville de la Gaule narbonnoise, dans l’endroit où la riviere Selgæ, aujourd’hui la Sorgue, se jette dans le Rhône, selon Strabon, l. IV. pag. 185. qui ajoute que Domitius Ænobarbus défit près de cette ville une grande quantité de Gaulois. Mais Tite-Live, épitom. 50. en parlant de cette victoire du proconsul Cn. Domitius, dit que ce fut sur les Allobroges qu’il la remporta ; & au lieu de nommer la ville Undalum, il la nomme oppidum Vindalium : voici le passage, Cn. Domitius proconsul contrà Allobroges ad oppidum Vindalium feliciter pugnavit.

Il y a apparence que Vindalium oppidum ou Vindalum, sont les vrais noms de cette ville, & que l’Undalus ou Undalum de Strabon, sont corrompus. En effet, Florus, l. III. c. ij. appuie l’ortographe de Tite-Live : car en nommant les quatre fleuves, qui furent témoins de la victoire des Romains, il met du nombre le Vindalicus : c’est ainsi qu’il faut lire, & non Vandalicus, comme portent plusieurs éditions : les Vindaliciens sont trop éloignés, pour qu’aucun fleuve de leur pays puisse être nommé dans cette occasion avec le Varo, l’Isere & le Rhône, qui sont les trois autres fleuves dont parle Florus.

Ce fleuve Vandalicus est le Sulgæ de Strabon, & avoit peut-être donné son nom à la ville Vandalum, qui étoit à son embouchure. (D. J.)

Undecim-vir, s. m. (Hist. anc.) magistrat à Athènes qui avoit dix collegues tous revêtus de la même charge ou commission.

Leurs fonctions étoient à-peu-près les mêmes que celles de nos prevôts & autres officiers des maréchaussées en France, savoir, d’arrêter, d’emprisonner les criminels, de les mettre entre les mains de la justice, & lorsqu’ils étoient condamnés, de les remettre en prison jusqu’à l’exécution de la sentence.

Les onze tribus d’Athènes élisoient ces magistrats, chacune en nommant un de son corps. Mais après le tems de Clisthenes, ces tribus ayant été réduites au nombre de dix, on élisoit un greffier ou notaire qui completoit le nombre de onze. C’est pour cela que Cornelius Nepos, dans la vie de Phocion, les appelle ἕνδεκα, & Julius Pollux les nomme ἔπαρχοι & νομοφύλακες. Cependant les fonctions des nomophylaces étoient très-différentes. Voyez Nomophylaces.

UNDERSEWEN, (Géog. mod.) ou Underseen, petite ville de Suisse, au canton de Berne, dans l’Oberland ou pays d’en-haut, au bord du lac de Thoun, entre ce lac & celui de Brienz. Les Bernois y ont un avoyer. Long. 25. 44. latit. 46. 37. (D. J.)

UNDERWALD, (Géog. mod.) canton de Suisse, le sixieme en rang ; il est nommé élégamment en latin Subsylvania. Ce canton est borné au nord par celui de Lucerne & par une partie du lac des quatre cantons, au midi parle canton de Berne, dont il est séparé par le mont Brunick, à l’orient par des hautes