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Vicus-Cuminarius, lieu de l’Espagne tarragonoise, chez les Carpétains ; on croit que c’est aujourd’hui Santa-Crux de la Zarza.

Vicus-Julius, il y a deux lieux de ce nom, l’un dans la Gaule lyonnoise, que M. de Valois croit être la ville d’Aire ; l’autre dans la Gaule belgique, que Cluvier pense être Germersheim.

Vicus-Novus, lieu d’Italie dans l’Umbrie, sur la route de Rome à Adria.

Vicus-Valerius, lieu d’Italie dans le Latium ; Ortelius dit que c’est aujourd’hui Vicovaro.

Vicus-Varianus, lieu d’Italie, sur la route d’Aquilée à Boulogne. Cluvier pense que c’est aujourd’hui Vigo. (D. J.)

VIDAME, s. m. (Gram. Hist. & Jurisprud.) vice dominus seu vice domnus, est celui qui représente & tient la place de l’évêque ; il a été ainsi appellé, parce que l’évêque étoit appellé par excellence dominus, ou par contraction domnus, & qu’en viel françois dame ou dom signifioit aussi monsieur.

La fonction des vidames étoit d’exercer la justice temporelle des évêques, de sorte que les vidames étoient à leur égard à-peu près ce que les vicomtes étoient à l’égard des comtes, avec cette différence néanmoins que sous un même comte il y avoit plusieurs vicomtes, & que ceux-ci n’avoient pas la plénitude de l’administration de la justice ; au-lieu que dans chaque évêché il n’y a qu’un seul vidame, lequel tient en fief la justice temporelle de l’évêque, & qu’il a la haute, moyenne & basse justice.

Mais comme les vicomtes de simples officiers qu’ils étoient se firent seigneurs, les vidames changerent aussi leur office en fief relevant de leur évêque.

En effet on ne connoît point de vidame en France qui ne releve de quelque évêque, ou qui ne soit annexé & réuni au temporel d’un évêché, comme le vidame de Beauvais appelle présentement le vidame de Gerberoy, qui a été réuni à l’évêché de Beauvais.

Il est même à remarquer que la plûpart des vidames ont pris leur nom des villes épiscopales, quoique leurs seigneuries en soient souvent fort éloignées, tels que les vidames de Reims, d’Amiens, du Mans, de Chartres, & autres. Voyez Ducange au mot advocati, les recherches de Pasquier, Loyseau des seigneuries, & ci-après Vidamé. (A)

VIDAMÉ, (Jurisp.) en l’office de vidame, il s’entend aussi du dictrict ou territoire dans sequel il exerce sa jurisdiction. Voyez ci-devant Vidame. (A)

VIDE-COQ, voyez Becasse.

VIDELLE, s. f. terme de Pâtissier, c’est un petit instrument de métal composé d’une petite roulette & d’un manche, dont les Pâtissiers se servent pour couper leur pâte en longs filets, pour couvrir ou servir d’ornemens à diverses pieces de four. (D. J.)

VIDIMER, v. act. (Gram. & Jurisprud.) ancien terme de pratique que l’on disoit pour collationner la copie d’un acte à son original. Ce terme vient de ces mots, vidimus certas litteras, que l’on mettoit sur les copies collationnées. Voyez ci-après Vidimus. (A)

VIDIMUS, s. m. (Gram. & Jurisprud.) terme latin consacré dans l’ancien usage pour exprimer un transcrit ou copie de piece que l’on faisoit pour suppléer l’original, en faisant mention en tête de ce transcrit que l’on en avoit vu l’original, dont la teneur étoit telle que la copie qui étoit après transcrite.

On appelloit ces transcrits ou copies des vidimus, parce qu’ils commençoient par ces mots, vidimus certas litteras quarum tenor sequitur.

Ces vidimus faisoient la même foi lorsqu’ils étoient scellés, nous avons plusieurs anciennes ordonnances qui le déclarent expressément.

L’usage de cette locution vidimus n’est pas bien constant, ni bien uniforme avant le xiv. siecle.

Quelques-uns de ces vidimus étoient en françois, d’autres en latin ; la forme de ce dernier varioit au commencement, on mettoit quelquefois inspeximus, ou bien notum facimus nos vidisse litteras, on se fixa enfin à cette forme ordinaire, vidimus certas litteras, &c.

On trouve dans le recueil des ordonnances de la troisieme race, tome I. p. 20. un vidimus donné par Philippe le Long en 1320, sur un autre vidimus de Philippe le Bel de l’an 1296, celui-ci commençoit par ces mots : Philippus, &c. notum facimus nos vidisse, tenuisse & intellexisse quoddam instrumentum, &c.

Le roi n’étoit pas le seul qui donnât de vidimus ; les princes & grands du royaume & les autres personnes publiques en donnoient pareillement chacun en ce qui les concernoit ; le prevôt de Paris mettoit son vidimus aux expéditions de lettres royaux qui étoient enregistrées au registre des bannieres, & le vidimus avoit le même effet qu’aujourd’hui la collation des secrétaires du roi. On ne voit point que les actes de la jurisdiction fussent sujets au vidimus. Voyez le gloss. de Ducange, le recueil des ordonnances de la troisieme race, Imbert, Joly, & le mot Copie collationnée. (A)

VIDIN, (Géog. mod.) ville de la Turquie européenne, dans la Bulgarie, sur la droite du Danube, à 65 lieues au sud-est de Belgrade, avec un archevêché du rit grec. Les Turcs sont les maîtres de cette ville depuis 1689, qu’ils la reprirent sur les Impériaux. Long. 42. 4. latit. 44. 8. (D. J.)

VIDOMNE, s. m. (Hist. de Genève.) titre & dignité que possédoit un seigneur dans la ville de Genève, ses fonctions répondoient à celles des vidames de France. Les vidomnes de Genève avoient été institués pour défendre les biens temporels, de l’église & de l’évêque. Les comtes de Savoie, après avoir tenté sans succès toutes sortes de moyens pour se rendre souverains du Genevois, prirent le parti d’acheter le vidomnat de la république. Amédée V. en traita avec Guillaume de Conflans qui en étoit évêque, & il fit exercer cette jurisdiction par un lieutenant qui se nommoit vidomne. Enfin les Genevois, tyrannisés par les ducs de Savoie & par leur propre évêque Pierre de la Beaune, formerent des conseils dans leur ville à l’imitation des cantons de Berne & de Fribourg, avec lesquels ils avoient fait alliance le 7 Novembre 1529. L’un de ces conseils, qui étoit celui des deux-cens, résolut d’établir à perpétuité une nouvelle cour de justice ; il la composa d’un lieutenant & de quatre assesseurs, qu’on a depuis nommés auditeurs, pour que ce tribunal tînt lieu de celui de vidomne, dont le nom & l’office seroit aboli pour toujours. Ce projet a été si bien exécuté, que depuis ce tems là on n’a plus entendu parler de vidomne à Genève. (D. J.)

VIDOTARA, (Géog. anc.) golfe de la grande Bretagne. Ptolomée, lib. II. cap. iij. le marque sur la côte septentrionale, entre Rherigonius Sinus & Clota Æstuarium.

Ce golfe, nommé Riacius lacus par Buchanan, n’est pas, comme Ptolomée dit, sur la côte septentrionale, mais sur la côte occidentale de l’Ecosse, dans la province de Carrik. Du tems de Ptolomée, la position de la partie septentrionale de la grande Bretagne, appellée depuis l’Ecosse, n’étoit pas connue : on croyoit qu’elle s’étendoit de l’ouest à l’est, au-lieu qu’elle s’étend du midi au nord.

L’auteur des délices de la grande Bretagne, p. 1185. observe que Ptolomée parlant des deux golfes qui font la presqu’île de Mull, appellée l’un Rherigonius Sinus & l’autre Vidotara, marquant par le premier de ces noms le golfe de Glen-Luce, & par le second celui de Rian ; mais Buchanan & quelques autres après lui ont prétendu que ces noms étoient renver-