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par la Moldavie, partie par la Transilvanie ; au midi, par le Danube ; au levant, par ce même fleuve ; & au couchant, par la Transilvanie. La partie de cette province qui dépend de l’empire turc, est gouvernée par un hospodar ou vaïvode.

Cette province fut anciennement nommée Flaccie, du nom de Flaccus, que Trajan y envoya avec une colonie de trente mille hommes pour cultiver le pays, qui fournit à l’armée romaine une bonne partie des vivres pendant la guerre contre les Scythes & les Sarmates. La Valachie & la Moldavie ne composoient autrefois qu’une seule province des Daces, nommée simplement Valachie ; mais ayant ensuite été divisée en haute & basse, à cause de la riviere qui la partageoit, la derniere a toujours retenu le nom de Valachie, & l’autre a pris celui de Moldavie. Elle avoit autrefois ses princes particuliers, dépendans & tributaires des rois d’Hongrie ; mais tout a changé depuis que Selim II. s’est emparé de cette province en 1574.

Elle est divisée en treize comtés, qui sont habités indifféremment par les Saxons, par les Hongrois & par les naturels du pays. L’hospodar qui la gouverne tire une grosse somme de la dixme de la cire & du miel, dont les peuples font leur principal trafic, ainsi que du blé & du vin qu’on porte en Russie. L’hospodar paye de son côté un argent considérable à la Porte, pour être maintenu dans son gouvernement.

Il n’y a que trois villes dans la Valachie, savoir Tergovitz, où demeure l’hospodar, Briël & Treffort. Le terroir seroit fertile, si les habitans le cultivoient ; mais la plus grande partie est en friche, & les terres sont au premier qui veut les labourer & ensemencer. Cette province est en quelques endroits traversée d’épaisses forêts, & dans d’autres elle manque totalement de bois. On en tire des chevaux, des bœufs & des bêtes à laine. Les maisons des habitans ne sont bâties qu’en terre grasse, & couvertes de roseaux. La langue du pays a un grand rapport avec la latine ; mais dans les cérémonies de la religion qui est celle des Grecs, on se sert de la langue franque. (D. J.)

VALANEINE, (Marine.) voyez Balaneine.

VALANTIA, s. f. (Hist. nat. Botan.) genre de plante dont les fleurs sont des bassins partagés ordinairement en quatre parties, quelquefois en trois. Le calice devient un fruit membraneux, semblable en quelque maniere au pié d’un oiseau qui tient dans ses serres une graine de la forme d’un petit rein. Tournefort, Mém. de l’acad. roy. des Sciences, an. 1706. Voyez Plante.

VALCUM, (Géogr. anc.) lieu de la basse Pannonie, entre Silacensis & Mogetiana, à 28 milles de l’un, & à 30 milles de l’autre. Ce lieu n’est pas Wolcowar sur le Danube, comme le pensoit Lazius ; ce seroit plutôt Veltz, bourgade de Hongrie, dans l’Esclavonie. (D. J.)

VALDANUS, (Géogr. anc.) fleuve de la Pannonie, selon Pline, l. III. c. xxv. qui met son embouchure dans le Danube, au-dessus de la Save : on l’appelle présentement Valpo ou Walpo. Cette riviere a sa source dans l’Esclavonie ; & après avoir arrosé la ville de Valpo, elle se rend à Wolkowar où elle se jette dans le Danube un peu au-dessous de l’embouchure de la Drave. (D. J.)

VALDEPEGNAS, (Géogr. mod.) village d’Espagne, dans le diocèse de Tolede. Il a donné la naissance en 1560 à Balbuena (Bernardo de), l’un des meilleurs poëtes espagnols, qui devint évêque de Puerto-Rico en Amérique. On a de lui 1°. des bucoliques intitulées, le siecle d’or dans les bois d’Eriphile ; 2°. un poëme héroïque sous le titre de el Bernardo ; 3°. la grandeur du Mexique. Il mourut en 1627. (D. J.)

VALDERAS, (Géog. mod.) vallée de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, sur la côte de la mer du sud, au fond d’une profonde baie. Cette vallée a au-tour de trois lieues de largeur. On y trouve des guaves, des orangers, des limons en abondance ; les pacages gras sont pleins de bœufs & de vaches ; ce sont-là les seuls habitans de ce beau vallon où personne ne s’est encore établi.

VALDERVANGE, (Géog. mod.) en allemand Valderfringen ; les François craignant de s’écorcher la langue, écrivent & prononcent Vaudevrange ; ville ruinée de France, en Lorraine dans le bailliage allemand, sur la rive gauche de la Saare Louis XIV. a détruit cette ville, & a fait construire au-dessus une forteresse qu’on a nommée Saar-Louis, & qui est de ce côté-là le boulevard de la France. (D. J.)

VALDIC, s. f. (Hist. nat. Botan.) valdia ; genre de plante à fleur monopétale en forme d’entonnoir, & découpée le plus souvent en trois parties ; cette fleur a deux calices, elle est enveloppée par l’un de ces calices & soutenue par l’autre ; celui-ci devient dans la suite un fruit rond & mou, qui contient pour l’ordinaire deux semences oblongues. Plumier, nova plant. amer. genera. Voyez Plante.

VALDIVIA, ou BALDIVIA, (Géog. mod.) petite ville d’Amérique méridionale, au Chili, sur la côte de la mer du sud, avec un port de même nom, lequel port est le plus beau & le plus fort de toute la côte de la mer du Sud.

VALENA, (Géog. anc.) ville de la haute Pannonie. Ptolomée, liv. II. ch. xv. la met au nombre des villes qui étoient éloignées du Danube. Cependant Villeneuve & Mollet veulent que ce soit aujourd’hui la ville de Gran, & selon Lazius c’est Valbach.

VALENÇA, (Géog. mod.) par les François Valence, petite ville d’Italie, dans le Milanez, capitale de la Laumeline, sur la rive droite du Pô, près de sa jonction avec le Tanaro. Long. 26. 17. lat. 44. 55. (D. J.)

Valença d’Alcantara, (Géog. mod.) ville d’Espagne, dans l’Estramadure, sur les frontieres de Portugal, à 7 lieues au sud-ouest d’Alcantara. Elle est bâtie sur un roc avec un vieux château. Long. 11. 30. lat. 39. 10.

Valença do Minho, (Géog. mod.) ville de Portugal, dans la province d’entre Duero-e-Minho, sur les frontieres de la Galice, au bord du Minho, vis-à-vis de Tuy. Long. 8. 56. lat. 41. 54. (D. J.)

VALENCE, (Géog. mod.) province d’Espagne, avec titre de royaume. Elle est bornée au nord par l’Aragon & la Catalogne ; au midi & au levant par la mer Méditerranée ; au couchant par la nouvelle Castille, & par le royaume de Murcie. Elle tire son nom de sa capitale, & s’étend du nord au sud de la longueur d’environ 66 lieues sur 25 dans sa plus grande largeur.

Elle est arrosée d’un grand nombre de rivieres, dont les principales sont la Segura, le Xucar, le Guadalaviar, le Morviedro & le Millas ou Millares.

Cette province est une des plus peuplées de l’Espagne. On y compte 7 cités, 64 villes ou bourgs, & 4 ports de mer, entre lesquels est Alicante. Valence est aussi l’un des plus agréables pays de la monarchie. On y jouit d’un printems presque continuel. Les côteaux abondent en excellens vins ; les vallées & les plaines sont couvertes d’arbres fruitiers chargés de fruits ou parés de fleurs dans toutes les saisons de l’année ; on y recueille du riz, du lin précieux, du chanvre, de la soie, de l’huile, du miel & du sucre. La mer y fournit abondamment de poissons, particulierement des aloses & du thon ; les montagnes, quoique rudes & stériles pour la plûpart, y cachent dans leurs entrailles des mines fécondes en alun & en