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les médecins attesterent ce fait sur l’examen du cadavre. Tantùm religio. . . . . (D. J.)

TREBITZ ou TREBICZ, (Géog. mod.) petite ville dans la Moravie, près la riviere Igla, du côté de la Bohème. (D. J.)

TREBNITZ, (Geog. mod.) nom commun à deux villes d’Allemagne, ou plutôt à deux bourgs, l’un en Bohème, près de Leutmaritz ; l’autre en Silésie, dans le duché d’Oels. (D. J.)

TRÉBUCHANT, s. m. à la Monnoie, c’est un droit accordé sur le poids des métaux aux officiers de monnoie dans le droit du change : voici quel est ce droit. En pesant des pieces d’or ou d’argent il faut qu’il y ait équilibre ; si cependant l’un des deux plateaux quitte foiblement cet équilibre, ce doit être le plateau où est le métal, & c’est cet avantage qui est le droit du trébuchant : le trébuchant est accordé aux receveurs aux changes.

Trébuchant, terme de Monnoie, ce mot se dit des pieces d’or qu’on pese ; c’est environ un demi-grain, que dans la fabrication on a départi à chaque espece pour la faire trébucher, & pour l’empêcher par le frai de trop diminuer dans la suite du tems. Les écus d’or & les louis d’or, par exemple, sont à la taille de soixante & douze pieces & demie au marc ; chaque piece est de soixante & trois grains avec le trébuchant. (D. J.)

TRÉBUCHER, (Maréchal.) Voyez Broncher.

TRÉBUCHET, s. m. (Hist. mod.) cage ou selle dans laquelle on baignoit autrefois les femmes méchantes & querelleuses par un ordre de la police d’Angleterre. Voyez Querelleur.

Trébuchet, s. m. (terme de Balancier.) petite balance très-fine & très-juste, que le plus petit poids fait trébucher ou pencher plus d’un côté que d’autre. Les trébuchets servent particulierement à peser les monnoies d’or & d’argent, les diamans & choses prétieuses. L’on prétend que les Affineurs en ont de si justes, que la quatre mille quatre-vingt-seizieme partie d’un grain est capable de la faire trébucher. (D. J.)

Trébuchet, s. m. (Chasse.) petite cage qui sert à attrapper des oiseaux, dont la partie supérieure est couverte & arrêtée si délicatement, que pour peu qu’on y touche, le ressort se lâche & la ferme, ensorte que l’oiseau qui le fait lâcher en entrant dans cette cage pour y prendre du grain que l’on y a mis pour amorce, se trouve pris & ne peut plus en sortir.

On prend des compagnies entieres de perdreaux sous une espece de trébuchet qui est une cage sans fond, de simple osier, que l’on tend à-peu-près comme une souriciere, avec une marchette dont un bout est attaché de long par une ficelle au bas d’un des côtés de la cage, & à l’autre bout de la marchette qui est plus longue que la cage n’est large. On fait une coche qui arrête délicatement la fourchette sur laquelle la cage est tendue ; on met du grain par terre au milieu par tas, afin que les perdrix montant dessus les unes les autres pour prendre le grain avec avidité, touchent la marchette & détendent la cage ; on couvre cette cage de feuilles, pour qu’elle ne soit point apperçue ; il faut quelques jours avant que de tendre la cage, laisser les perdrix s’accoutumer à venir prendre du grain dans cet endroit.

TREBULA, (Géog. anc.) 1°. ville d’Italie, que Denys d’Halycarnasse donne aux Aborigènes ; 2°. ville d’Italie, dans la Campanie, selon Tite-Live, l. XXIII. c. xxxix. 3°. nom d’une autre ville d’Italie, qui étoit dans la Sabine, selon Ortelius. (D. J.)

TREBUR, (Geog. mod.) en latin du moyen âge Triburia, Triburium, bourg d’Allemagne, dans le pays de Hesse, au comté de Catzenelenbogen, pas loin de la rive du Rhin. Ce bourg qui est même aujourd’hui ruiné, étoit autrefois une grande ville, où

l’on tint un concile l’an 895 ; & cette ville devint ensuite le rendez-vous des congrès publics, des diettes de l’empire, & des noces des souverains d’Allemagne. (D. J.)

TRECHEDIPNA, s. f. (Littérat.) τρεχέδειπνα, espece d’habit particulier que portoient les parasites pour pouvoir venir souper chez leurs protecteurs sans invitation ; cette espece d’habit étoit, pour ainsi dire, la livrée du maître de la maison ; mais ce nom n’est pas honorable pour celui qui le porte ; car c’est un mot composé de τρέχω, je cours, & δεῖπνον, un souper. (D. J.)

TRECHIA, (Géog. anc.) Athénée paroit donner ce nom à une partie de la ville d’Ephèse, ou même à la ville entiere. Son interprete écrit Trachia, & Pline Trachea : ce dernier en fait un des surnoms de la ville d’Ephèse. Etienne le géographe dit Τριχία, Trichia ; mais la véritable ortographe est Τραχεῖα, Trachea. (D. J.)

TRÊCHEUR, s. m. (terme de Blason.) c’est une tresse ou une espece d’orle, qui n’a néanmoins que la moitié de sa largeur. Le trêcheur est conduit dans le sens de l’écu. Il y en a de simples & de doubles, quelquefois de fleuronnés, & quelquefois de fleurdelisés, comme celui du royaume d’Ecosse ; on l’appelle autrement essonnier. (D. J.)

TRECK-SCHUYT, s. m. (Hist. mod. Commerce.) c’est ainsi que l’on nomme en Hollande & dans les autres provinces des Pays-Bas, des barques couvertes tirées par des chevaux, qui servent à conduire les voyageurs sur les canaux d’une ville à l’autre. Ces barques partent toujours à des heures marquées, chargées ou non ; elles sont composées d’une grande chambre destinée à recevoir indistinctement tous les passagers, & d’un cabinet appellé roef qui se loue aux personnes qui veulent voyager à part ; ces sortes de barques sont d’une grande propreté. Le mot hollandois treck-schuyt signifie barque à tirer.

TREF, (Lang. gauloise.) ancien mot qui signifie une tente, un pavillon. Villehardouin dit : « lors veisiez maint chevalier, & maint serjans issir des nez, & maint bon d’estrier traire des vissiers, & maint riche tref, & maint paveillon ». (D. J.)

TREFFLE, s. m. (Hist. nat. Botan.) trifolium, genre de plante dont la fleur est papilionacée, ou ressemble beaucoup aux fleurs papilionacées. La fleur papilionacée est composée de quatre pieces qui représentent un pavillon, deux ailes & une carene ; ces pieces sortent toutes du calice avec le pistil qui est enveloppé d’une gaine frangée. Le pistil devient dans la suite une semence qui a le plus souvent la forme d’un rein, & qui adhere très-fort aux parois de la capsule quand elle est parvenue à son degré de maturité.

La fleur qui ressemble aux fleurs papilionacées, est monopétale ; le pistil sort du calice de cette fleur, & devient dans la suite une capsule membraneuse renfermée dans le calice de la fleur ; cette capsule contient une semence qui est le plus souvent oblongue, ou qui a la forme d’un rein. Ajoutez aux caracteres de ce genre qu’un seul pédicule porte trois feuilles, & rarement quatre ou cinq. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Tournefort distingue quarante-quatre especes de treffles, outre ceux que l’on range parmi les lotiers ; mais il suffira de décrire le treffle des prés, trifolium pratense, flore monopetalo, I. R. H. 404, en anglois, the common purple-meadow-trefoil, or clover. Sa racine est presque grosse comme le petit doigt, longue, ronde & fibreuse. Elle pousse des tiges à la hauteur d’environ un pié & demi, grêles, cannelées, quelquefois un peu velues, en partie droites, en partie serpentant par terre. Ses feuilles sont les unes rondes, les autres oblongues, attachées presque toujours trois