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peaux pour dix ou douze mille livres.

Ces drapeaux colorent le vin qui peche par la couleur, & toutes sortes de liqueurs : on m’a assuré qu’on les employoit en Hollande à cet usage, & au rapport de M. Nissolle, Simon Pauli désapprouve toutes ces pratiques. Je ne vois pas cependant que cela puisse être fort dangereux.

Les Hollandois font un grand usage des drapeaux de Gallargues pour colorer leur fromage ; ils le nomment alors fromage à croute rouge, tirant sur le violet, dont le principal commerce se fait sur les côtes de la Méditerranée, comme l’Espagne, la France & l’Italie.

Je crois avoir suffisamment détaillé toutes les parties de ce procedé chimique, qui fait le principal sujet de cet article, & je renvoie mes lecteurs pour la partie théorique, à ce que j’en ai dit dans le mémoire déja cité de l’académie royale des Sciences pour l’année 1754. Article de M. Montet, maître Apoticaire, & membre de la société royale des Sciences de Montpellier.

TOURNETTE, s. f. (Outil d’ouvriers.) petit instrument de bois qui sert à devider de la soie, du fil, de la laine, du coton, &c. Les tournettes sont toujours doubles, & sont composées de deux cylindres de bois léger qui ont chacun leur pivot, sur lequel elles tournent. Les pivots sont attachés sur une planche qui leur sert de pié. (D. J.)

Tournette, en terme de Blondiers ; c’est une espece de lanterne, montée sur un banc à la hauteur de deux piés & demi. Devant la lanterne est planté dans le dessus du banc un bâton qui l’éleve à la même hauteur, de ce bâton en part horisontalement un autre d’un bon pié de long qui soutient la soie autour de la tournette sans qu’elle puisse tomber au pié ; & enfin un autre encore plus petit que celui-ci, qui empêche la soie de remonter quand on la dévide, & qui soutient les centaines découpées, jusqu’à ce qu’on les retire des tournettes. Voyez Découper.

Il faut deux tournettes pour découper & pour dévider, l’une à un bout, & l’autre à l’autre ; souvent on dévide sur le devidoir, voyez Devidoir, mais toujours on découpe aux tournettes, le devidoir étant trop petit de circonférence.

Tournette, terme de Boutonnier ; c’est un ustensile dont les Boutonniers se servent pour dévider la soie ou poil de chevre sur les rochets par le moyen d’un rouet ; la tournette est composée d’une table, sur laquelle sont assujettis perpendiculairement deux broches disposées de maniere, qu’on peut les éloigner ou les approcher, selon la largeur des écheveaux que l’on veut dévider. On passe dans ces broches deux especes de lanternes qui tournent sur ces broches, comme sur leur axe. Voyez la figure, Planche du Boutonnier-passementier.

Tournette, ce sont parmi les Cardeurs, deux roues de bois ausquelles l’arbre du devidoir communique le mouvement qu’il reçoit d’une manivelle que l’on tourne.

Tournette, terme de Chandelier ; les Chandeliers appellent aussi des tournettes, les devidoirs sur lesquels ils devident la méche de leur chandelle pour la mettre en pelotes. (D. J.)

TOURNEVIRE, s. f. (Méch.) est un cordage médiocre que l’on devide sur l’essieu du cabestan, & qui est garni de nœuds assez proches auxquels est saisie successivement avec des garcettes, une certaine longueur du cordage amarré à l’autre, lequel est beaucoup plus gros que la tournevire. Voyez Cabestan. (O)

TOURNE-VIS, (Outil.) outil de fer, avec lequel on serre & on desserre les vis, soit en bois, soit en fer, pour les faire entrer dans leur écrou ou les en tirer. On l’appelle quelquefois tourne à gauche, quoi-

que ces deux outils soient différens ; le tourne-vis est un instrument très-utile, on met au fer une poignée de bois pour le manier & en faire usage. (D. J.)

Tourne-vis, (Outil d’Arquebusier.) c’est un petit morceau de fer plat, large d’un demi pouce qui a une queue qui se pose dans un manche de bois, long de deux ou trois pouces, qui sert aux Arquebusiers pour tourner & visser les vis dans leur écrou, en mettant le côté large du tourne-vis dans la tête qui est fendue de la vis.

Tourne-vis, outil d’Ebéniste, est un morceau d’acier trempé dur & revenu bleu pour qu’il ne rompe pas facilement, & emmanché dans une poignée de bois un peu applatie pour qu’elle ne tourne point dans la main. Cette poignée a une frette de fer, dont l’usage est de l’empêcher de se fendre lorsqu’on y monte le tourne-vis, dont l’extrémité inférieure est au tranchant que l’on fait entrer dans la fente qui est à la tête d’un vis à tête que l’on fait tourner au moyen du tourne-vis que l’on appuie fortement dessus, en le tournant comme on fait une clé dans une serrure. Voyez la figure Pl. de Marqueterie.

Le tourne-vis sert également à ôter les vis comme à les placer. La seule différence est qu’il faut le tourner en sens opposé aux pas de la vis.

TOURNEUR, s. m. (Tabletterie.) on appelle tourneur, les maîtres peigniers & tabletiers de Paris, à cause des petits ouvrages de tour, soit d’ivoire, soit de bois qu’il leur est permis de faire. (D. J.)

Tourneur, on appelle de ce nom ceux qui travaillent & façonnent leurs ouvrages ordinaires entre deux pointes attachées au haut des poupées. Les lapidaires ont des points ou des pointes de fer, à l’extrémité desquels tiennent des pieces de diamant avec lesquelles ils percent les pierres prétieuses. Voyez l’article Tourner, Lapidaire, &c.

Tourneur, (Rubanier.) c’est un enfant occupé à faire tourner le rouet à retordre, ou à aller & venir suivant le besoin, tantôt pour tenir les longueurs, tantôt pour tenir ou arrêter l’émerillon ; toutes ces actions sont expliquées à l’article Tordre.

TOURNICES, s. f. pl. (Charpente.) ce sont des poteaux qui servent de remplissage dans les jouées des lucarnes, dans les cloisons où il y a des croix de S. André, des guettes & des décharges. Voyez Pl. du Charpentier.

TOURNILLE, s. f. (bas au métier.) petit instrument à l’usage de ceux qui font des bas au métier. Voyez cet article.

TOURNIQUET, s. m. (Artifice.) artifice composé de deux fusées directement opposées & attachées sur les tenons d’un tourniquet de bois, comme ceux que les anciens appelloient bâton à feu, avec cette différence que le feu se met au bout par le côtés & non suivant l’axe. Cet artifice produit l’effet d’une girandole. (D. J.)

Tourniquet, s. m. (Charpent.) espece de moulinet à quatre bras qui tourne verticalement, à hauteur d’appui, dans une ruelle, ou à côté d’une barriere, pour empêcher les chevaux d’y passer. Il y en a de fer & de bronze dans les cours & jardins de Versailles. (D. J.)

Tourniquet, en terme d’Epinglier, c’est une espece de dévidoir à plusieurs branches environnantes de bas en haut, sans celle qui est au centre, sur laquelle la machine pose en haut, & tourne en bas sur un nœud qui l’empêche de tomber. Le tourniquet sert à dresser le fil de laiton. Il est assez semblable à une cloche de jardinier. Il est monté sur une planche à côté de l’engin. Voyez les Pl. de lEpinglier.

Tourniquet, (Luth.) sorte de petit foret pointu monté sur un arbre ab qui traverse deux poupées AB, comme l’arbre du tour à lunette ; au milieu