L’Encyclopédie/1re édition/DEVIDOIR

DEUIL  ►

DEVIDOIR, s. m. Les fabriquans de draps ont leur devidoir. Voyez à l’article Laine,

* Devidoir, ou Rouet à devider la soie. Cette machine est composée d’une table de bois de trois piés de long sur deux piés environ de large, à la hauteur d’environ trois piés : aux quatre coins de la table, sur son plat, se trouvent debout quatre bâtons ronds, portant chacun un guindre tournant sur son pivot. Sur le devant de la table est une rainure large d’environ un pouce & demi dans toute la longueur de la table, qui sert à recevoir un bois quarré taillé exprès d’entrée dans cette rainure : ce bois est percé de plusieurs trous à la distance d’un pouce chacun ; on met dans ces trous des bois pointus servant à porter des crochets de verre tournés : à un bout de ce bois est une poulie, sur laquelle est une ficelle qui aboutit à un crochet qui est derriere la grande roue, & qui par le tour de la roue fait aller & venir ce bois dans la chanée au moyen d’un contrepoids qui est attaché à l’autre bout. Il y a de plus du même côté, sur le devant de la table, deux morceaux de bois attachés fermes, dans chacun desquels est incrusté un morceau de nerf de bœuf percé, qui sert à recevoir à chaque bout une broche de fer à laquelle sont enfilés quatre roquets : à côté de la table se trouve une grande roue avec une manivelle dans le milieu, que l’on fait tourner par le moyen d’une lisiere qui est attachée à une marche de bois que l’on fait remuer avec le bout du pié sous la table.

On distribue sur chaque guindre un écheveau de soie, & on en passe les bouts chacun séparément dans les crochets de verre ; chaque bout est ensuite distribué par la manœuvre de la grande roue sur les roquets, en observant de changer de trou les crochets de verre, pour que le roquet se garnisse également. On rectifiera aux articles Velours & Soie, ce qu’il peut y avoir d’inexact dans cette description.