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Pour empêcher qu’on ne pût s’insinuer d’une courtine dans toute l’étendue du reste de l’enceinte, on observoit en bâtissant la place, de couper le rempart en-dedans vis-à-vis les tours ; on y substituoit, pour la communication, une espece de petit pont de bois qu’on pouvoit ôter très-promptement dans le besoin. Voyez Fortification.

On construisoit aussi des tours de charpente dans les sieges ; on les faisoit avancer auprès des murailles pour en chasser les assiégés : il y avoit de ces tours qui avoient des béliers, & on les nommoit tortues bélieres. Voyez Helépole, Bélier & Tortues. (Q)

Tours bastionnées, (Fortification.) espece de petits bastions de l’invention de M. le maréchal de Vauban. Elles contiennent des souterrains voutés à l’épreuve de la bombe, dont l’usage est de mettre la garnison & les munitions de la place à couvert des bombes dans un tems de siege. Voyez leur construction dans le second & le troisieme système de M. de Vauban, à la suite du mot Fortification. (Q)

Tour marine, (Architect. milit.) c’est une tour qu’on bâtit sur les côtes de la mer, pour y loger quelques soldats & découvrir les vaisseaux ennemis. Ces tours ordinairement n’ont point de porte, & on y entre par les fenêtres, qui sont au premier ou au second étage, avec une échelle qu’on tire en haut quand on est dedans : on fait quelquefois de semblables tours dans la fortification des places. (D. J.)

Tour a feu, (Marine.) Voyez Phare.

Tour de bitte au cable, (Marine.) c’est un tour de cable par-dessus les bittes.

Tour de cable, (Marine.) on appelle ainsi le croisement de deux cables près des écubiers, lorsqu’un vaisseau est affourché.

Tour, s. m. terme de Boulangers, c’est une petite table quarrée, ferme & solide, placée auprès de leur paîtrin, sur laquelle ils dressent & tournent les morceaux de pâte qu’ils ont coupés & pesés, & leur donnent la figure qui convient à la qualité du pain qu’ils veulent faire : c’est au sortir de dessus le tour que l’on met le pain sur la couche pour le faire lever.

Tour, en terme de Boutonnier, c’est une machine qui ne differe de celle du tourneur, que par les pieces dont sont garnies les poupées : celle à gauche l’étant d’un fer gravé en creux de la forme d’un bouton, & celle à droite vis-à-vis d’une vis qui s’approche vers le bouton & le contient dans son trou, tandis qu’on serre & qu’on rabat le bouton en faisant la piece gravée avec une bascule au pié. Ce tour a un support sur le devant pour appuyer & la main & l’outil, & au-dessous des poupées d’une peau qui reçoit les recoupes.

Tour ou Treuil, (Charpent.) c’est un gros cylindre ou essieu en forme de rouleau, qui sert aux machines pour élever des fardeaux, & qui se remue avec une roue, ou des leviers sur lesquels la corde tourne. (D. J.)

Tour mobile, (Charpent.) grand assemblage de charpente à plusieurs étages, que les anciens faisoient mouvoir avec des roues pour assiéger les villes, avant l’invention du canon. Voyez l’architecture de Vitruve, & le dictionnaire universel de Mathématique & de Physique, article architecture militaire.

On fait aujourd’hui des tours mobiles de charpente, pour servir à réparer, à peindre les voûtes, & à tondre & dresser les palissades des jardins ; les jardiniers les nomment chariots.

On fait encore des tours fixes de charpente pour élever des eaux ; telle est celle qui servoit à la machine de Marly, & qui est à présent à l’observatoire de Paris. (D. J.)

Tour, les Chaudronniers appellent ainsi la machine dont ils se servent pour donner aux chaudrons & aux poëlons leur derniere façon.

Les principales parties de ce tour sont la grande

roue, l’établi, la petite roue, la noix & le coin. La grande & la petite roue sont semblables à celles des Couteliers, l’établi est un chassis de bois fait comme le pié d’une table.

La noix est en plateau de bois tourné en rond, qu’on applique fortement sur le fond de l’ouverture qu’on veut tourner ; enfin, le coin est une piece aussi de bois, avec laquelle on serre l’espece d’arbre ou de mandrin que les roues font tourner.

On tourne les ouvrages de chaudronnerie avec le grattoir à étamer, & c’est avec cet instrument que se font ces traces circulaires que l’on voit sur les poëlons & les chaudrons neufs. Voyez les Planches & les figures du Chauderonnier, parmi lesquelles il y en a une qui représente le tour en particulier.

Tour, en terme de Cirier, n’est autre chose qu’un gros cylindre tournant sur un arbre, monté sur deux piés. A une des extrémités de cet arbre est une manivelle pour mouvoir le cylindre : le tour sert à devider la bougie filée, en sortant de la filiere. Il en faut deux pour filer la bougie ; l’un chargé de la méche non enduite, & l’autre sur lequel elle se tourne quand elle est imbibée. Voyez Pl. du Cirier.

Il y a encore un tour plus petit que ceux-ci, mais de la même forme, sur lequel on fait les pelotes de coton. Voyez Doubler.

Tour, terme de Corderie. Voyez Rouet.

Tour de l’échelle, (Terme de Couvreur.) les Couvreurs appellent ainsi un espace entre deux mazures, assez large pour y placer leurs échelles afin d’en réparer les toits. (D. J.)

Tour, en Epicerie, est une roue de bois toute d’une piece, dont l’arbre est plus ou moins épais ; on le charge de la bougie qu’on a ôtée de dessus le rouet, Voyez les Pl.

Tour, (Outil d’Horlogerie.) Description du tour dont les Horlogers se servent, représenté dans les figures & les Planches de l’Horlogerie, GH, partie principale de cette instrument, est une longue barre d’acier trempé, épaisse d’environ trois lignes & large de six ; son extrémité sur laquelle est adaptée une poupée GPC, est garnie de deux plaques de cuivre, afin que la taille de l’étau ne soit point endommagée, lorsqu’on serre le tour par sa partie G, & EDO est une poupée ajustée fort exactement sur la barre précédente, elle y est mobile : au moyen de la vis T, on la fixe à différentes distances de la poupée GPC ; AB sont des pointes de fer ou d’acier très-mou, leurs extrémités ont plusieurs petits trous dans lesquels on fait entrer les pointes des pieces qu’on tourne : enfin SNLLP est le support, composé ; 1°. de la partie P ajustée sur la branche HG, en telle sorte qu’elle n’ait de jeu considérable que dans sa hauteur MK ; 2°. de la piece NLL, dont les branches LL portent un canon N, dans lequel s’ajuste la tige FY de la piece SFY : c’est sur cette derniere en S, qu’on appuie le burin ou l’échoppe avec lesquels on veut tourner, & c’est elle qu’on appelle particulierement le support.

Maniere de se servir de l’instrument précédent.

Je suppose qu’on ait un arbre, par exemple, à tourner ; par le moyen de la vis T, on fixera d’abord les poupées à la distance nécessaire ; détournant ensuite la vis R, on ne laissera déborder la pointe B de son canon, qu’autant qu’il sera nécessaire, & on la fixera par la vis. On détournera X, puis faisant entrer une pointe de l’arbre ordinairement, celle qui est la plus éloignée du cuivrot dans un des petits trous de la pointe B ; on approchera l’autre pointe A & on la fixera de façon que l’arbre puisse tourner sans jeu dans les trous des pointes du tour ; on mettra l’archet sur le cuivrot. Cela fait ; on fera glisser la piece P sous la partie à tourner, on avancera le support vers l’arbre en faisant glisser les branches LL dans leur coulisse ; on fixera ensuite les parties PLLN avec la vis V,