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TORGALF, (Géogr. mod.) riviere de l’empire russien, en Sibérie, au pays des Samoyedes. Elle se jette dans le Jéniscéa. (D. J.)

TORGAU, (Géog. mod.) ville d’Allemagne, dans le cercle de haute-Saxe, sur la gauche de l’Elbe, à 10 lieues au nord-est de Leipsick. Les Hussites la brûlerent par représailles en 1429, & elle ne s’est pas relevée de ce malheur. Long. 30. 48. latit. 51. 36.

Horstius (Jacques & Grégoire) oncle & neveu, tous deux natifs de Torgau, se sont distingués dans la Médecine, ainsi que tous ceux de leur famille.

Jacques, né en 1537, & mort en 1592, fut non seulement grand médecin, mais eut l’honneur d’être sept fois bourguemestre dans sa patrie. Il publia des lettres, epistolæ philosophicæ & medicinales, qui contiennent de très-bonnes choses ; mais il étoit trop crédule, & se laissa lourdement tromper à la prétendue dent d’or ; si vous voulez savoir comment on reconnut cette imposture, vous n’aurez qu’à lire M. Van-Dale au dernier chapitre du premier livre de oraculis, page 423, édit. 1700.

Grégoire Horstius se fit une telle réputation par la pratique de la Médecine, qu’on l’appelloit l’Esculape de l’Allemagne. On dit qu’il possédoit les trois qualités d’un bon médecin, la probité, la doctrine & le bonheur. Il publia beaucoup de livres, & eut deux fils qui marcherent sur ses traces. Il mourut de la goutte en 1636, âgé de 58 ans. (D. J.)

TORIGNI, (Géogr. mod.) petite ville, ou, pour mieux dire, bourg de France, dans la basse Normandie, sur un ruisseau, à trois lieues au-dessus de S. Lô. Long. 16. 34. latit. 49. 10.

Callieres (François de) natif de Torigni d’une famille noble, fut reçu de l’académie françoise en 1689, & se distingua dans les négociations. Louis XIV. le nomma plénipotentiaire au congrès de Riswick. A son retour, il obtint une gratification de dix mille livres, avec la place de secrétaire du cabinet. Il se fit honneur par deux ouvrages, l’un de la maniere de négocier avec les souverains, & l’autre de la science du monde. Il mourut en 1717, à 72 ans. (D. J.)

TORMENTILLE, s. f. tormentilla, (Hist. nat. Botan.) genre de plante à fleur en rose, composée de quatre pétales disposés en rond ; le calice de cette fleur est d’une seule feuille & profondément découpé, il a la forme d’un bassin ; le pistil sort de ce calice, & devient dans la suite un fruit presque rond, qui renferme beaucoup de semences réunies en une sorte de tête, & enveloppées par le calice. Ajoutez aux caracteres de ce genre que les feuilles excedent le nombre de trois, & qu’elles tiennent à l’extrémité du pédicule. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

Tournefort nomme pour la premiere des cinq especes de ce genre de plante la tormentille sauvage, tormentilla sylvestris, I. R. H. 298. Elle pousse en terre une racine vive ou tubercule, de la grosseur du doigt ou plus, quelquefois raboteux, tantôt droit, tantôt oblique, de couleur obscure en-dehors, rougeâtre en-dedans, garni de fibres, & d’un goût astringent ; ses tiges sont grêles, foibles, velues, rougeâtres, longues d’environ un pié, ordinairement courbées & couchées par terre, entourées par intervalle de feuilles semblables à celles de la quinte-feuille, velues, rangées d’ordinaire au nombre de sept sur une queue. Ses fleurs sont composées chacune de quatre pétales jaunes, disposées en rose, soutenues par un calice fait en bassin découpé en huit parties, quatre grandes & quatre petites, placées alternativement avec seize étamines dans le milieu. Lorsque ces fleurs sont tombées, il leur succede des fruits sphéroïdes qui contiennent plusieurs semences menues, oblongues. Cette plante croît presque par-tout, aux lieux sablonneux, humides, herbeux, dans les

bois & dans les pâturages maigres : elle fleurit en Mai, Juin & Juillet. Sa racine est astringente.

La tormentille des Alpes, tormentilla alpina major, differe de la précedente en ce que sa racine est plus grosse, mieux nourrie, plus rouge & plus remplie de vertu. On nous envoie cette racine seche, on doit la choisir récente, nourrie, grosse, nette, entiere, mondée de ses filamens, compacte, bien séchée, de couleur brune en-dehors, rougeâtre en-dedans, d’un goût astringent. (D. J.)

Tormentille, (Mat. méd.) ce n’est que la racine de cette plante qui est d’usage en Médecine. Quoique cette plante croisse dans toutes les provinces du royaume, on ne se sert presque cependant que d’une racine de tormentille qu’on nous envoie seche des Alpes, & qu’on doit choisir récente, bien sechée, compacte, de couleur brune en-dehors, rougeâtre en-dedans, d’un goût styptique.

Cette racine est une des substances végétales, douées de la vertu astringente vulnéraire, qu’on emploie le plus communément dans l’usage intérieur. On la fait entrer à la dose de demi-once jusqu’à une once par pintes de liqueur dans les tisanes astringentes, qu’on prescrit dans certains cours-de-ventre opiniâtres, dans les hémorrhagies, les fleurs blanches, les flux séreux qui suivent quelquefois les gonorrhées virulentes, &c. on la fait entrer aussi en substances à la dose d’un demi-gros ou d’un gros dans les opiates astringentes destinées aux mêmes maladies, où on la donne seule dans un excipient convenable pour remplir les mêmes indications, & même contre les flux dyssentériques, selon quelques auteurs. L’extrait de tormentille à la dose d’un gros ou de deux possede aussi à peu-près les mêmes vertus, quoique les extraits des substances végétales astringentes souffrent une altération considérable dans la préparation, qu’il s’en sépare une matiere terreuse qui contribue vraissemblablement à leur vertu, comme il a été dit de certaines écorces à l’article Extrait, Chimie, Pharmacie, &c. Voyez cet article.

La racine de tormentille réduite en poudre s’emploie aussi quelquefois extérieurement dans le traitement des plaies & des ulceres, sur lesquels on la répand pour les dessécher ; mais cette pratique est peu reçue. La décoction des racines de tormentille tenue dans la bouche, passe pour soulager très-efficacement la douleur des dents.

Cette racine entre dans le diascordium, la poudre astringente, les pilules astringentes, & la décoction astringente de la pharmacopée de Paris, dans l’huile de scorpion composée, dans l’emplâtre styptique, &c. son extrait entre dans la thériaque céleste. (b)

TORMES, la, (Géog. mod.) en latin Tormes, riviere d’Espagne, au royaume de Léon. Elle prend sa source dans la vieille Castille au Puerto de Pico, entre dans le royaume de Léon, & s’accroît de plusieurs rivieres avant que de se rendre dans la mer. (D. J.)

TORMINAL, s. m. (Hist. nat. Botan.) nom vulgaire du mespilus apii folio, sylvestris, spinosa, sive oxicantha, de nos Botanistes ; on appelle communément cet arbrisseau aubépine. Voyez Aubépine. (D. J.)

TORNA ou TORNAW, (Géog. mod.) comté de la haute Hongrie. Il est borné au nord par le comté de Liptow ; au midi, par celui de Borsod ; au levant, par celui d’Ungwar ; & au couchant, par celui de Zoll. Son chef-lieu porte le même nom. (D. J.)

TORNADGI-BACHI, s. m. terme de relation, officier de chasse dans la maison du grand-seigneur. Il a l’intendance sur les gens qui ont soin des lévriers de sa hautesse. (D. J.)

TORNATES, (Géogr. anc.) peuple de la Gaule aquitaine, au dire de Pline, l. IV. c. xix. Ce peuple, selon M. de Valois, habitoit un lieu nommé encore