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& de Zagmais, selon Ptolomée, l. V. c. xix. (D. J.)

TEDLA, (Géog. mod.) petite province d’Afrique, au royaume de Maroc, dont elle est la plus orientale. Elle est abondante en blé, en huile & en pâturages. Sa capitale porte son nom, & est sur la riviere de Derne. (D. J.)

TEDMOR, (Géog. mod.) Long. suivant Abulféda, 62. latit. 26. dans le second climat. Voyez Palmyre. (D. J.)

TEDNEST, (Géog. mod.) ville d’Afrique, au royaume de Maroc, capitale de la province de Héa, sur une riviere qui l’entoure presque de tous côtés. Les Portugais prirent cette ville en 1514, & en furent chassés quelque tems après par le chérif Mohammed. Long. 10. latit. 30. 28. (D. J.)

TEDSI, (Géog. mod.) ville de l’Afrique, au royaume de Maroc, dans une plaine, à une lieue de la riviere de Sus, à douze de Tarudant, à vingt de la mer, & à sept du grand Atlas ; elle est la résidence d’un gouverneur. (D. J.)

TÉES la, (Géog. mod.) petite riviere d’Angleterre, en Yorck-Shire ; elle sépare cette province de celle du Durham, & après avoir reçu la petite riviere de Lune, elle se jette dans la mer. (D. J.)

TEFETHNE, (Géog. mod.) riviere d’Afrique, au royaume de Maroc. Elle a sa source au mont Gabelelhadi, & se jette dans la mer vis-à-vis du cap & de l’île de Magador. (D. J.)

TEFEZARA, (Géog. mod.) ville d’Afrique, au royaume de Tremecen, à cinq lieues est de la ville de Tremecen. Son territoire a non-seulement des mines de fer, mais il rapporte beaucoup de blé, & est couvert de bons pâturages. Longit. 17. 14. latit. 34. 45. (D. J.)

TEFF, s. m. (Hist. nat. Botan.) espece de grain qui se cultive abondamment en Ethiopie & en Abyssinie, & qui fait la principale nourriture des habitans du pays. Il est d’une petitesse extrème, n’ayant, dit-on, que la dixieme partie de la grosseur d’un grain de moutarde ; cependant on en fait une espece de pain qui seroit assez bon, si l’on prenoit plus de soin à le faire.

TEFFILIN, s. m. (Hist. judaïq.) nom que les juifs modernes donnent à ce que la loi de Moïse appelle totaphot ; ce sont de certains parchemins mystérieux qu’ils portent dans le tems de leurs prieres, & que Léon de Modene décrit ainsi dans son livre des cérémonies des juifs, part. I. ch. xj. On en distingue de deux sortes, dont l’un est la teffila de la main, & l’autre la teffila de la tête. On écrit sur deux morceaux de parchemin avec de l’encre faite exprès, & en lettres quarrées, ces quatre passages de la loi ; écoute Israël, &c. le second, & il arrivera si tu obéis, &c. le troisieme, sanctifie-moi tout premier né, &c. le quatrieme, & quand le Seigneur se fera entrer, &c. Ces deux parchemins sont roulés ensemble en forme d’un petit rouleau pointu, qu’on renferme dans de la peau de veau noire ; puis on la met sur un morceau quarré & dur de la même peau, d’où pend une courroie aussi de veau large d’un doigt, & longue d’une coudée & demie ou environ. Ils posent ces teffilins au pliant du bras gauche, & la courroie, après avoir fait un petit nœud en forme de jod, se noue à l’entour du bras en ligne spirale, & vient finir au bout du doigt du milieu.

Pour l’autre teffila, on écrit aussi les quatre passages ci-dessus mentionnés sur quatre morceaux de velin séparés, dont on forme un quarré, sur lequel on trace la lettre sem ; puis on met par-dessus un autre petit quarré de veau, dure comme l’autre, d’où il sort deux courroies semblables en longueur, & en figure à celle du premier teffila. Ce quarré se met sur le front, & les corroies après avoir ceint la tête, forment un nœud derriere qui approche de la lettre da-

leth, puis elles viennent se rendre vers l’estomac.

S. Jerome fait mention de ces teffilins des juifs dans son commentaire sur S. Matthieu, où il est parlé des Phylacteres : « les Pharisiens, dit-il, expliquant mal ce passage, écrivoient le décalogue de Moïse sur du parchemin qu’ils rouloient & attachoient sur leur front, & en faisoient une espece de couronne à l’entour de leur tête, afin de les avoir toujours devant les yeux ». Au reste, il n’y a que les juifs rabbinites qui suivent cette pratique, & les Caraites leurs adversaires les appellent par raillerie des ânes bridés avec leur teffilin. Voyez Fronteau.

TÉFLIS, ou TAFLIS, ou TIFLIS, (Géog. mod.) en latin Acropolis Iberica, ville d’Asie, dans le Gurgistan, que nous appellons la Géorgie, & sa capitale. Elle est située au pié d’une montagne sur la rive droite du Kur, le Cyre, ou un bras du Cyre des anciens, qui a sa source dans les montagnes de Géorgie, & se joint à l’Araxe, d’où ils se rendent conjointement dans la mer.

Téflis est une des belles villes de Perse, & la résidence du prince de Géorgie ; elle s’étend en longueur du midi au nord, & est peuplée de persans, de géorgiens, de grecs, d’arméniens, de juifs, de catholiques. Elle est défendue par une bonne forteresse que les Turcs y bâtirent l’an 1576, après qu’ils se furent rendus maîtres de la ville & de tout le pays d’alentour, sous la conduite du fameux Mustafa Pacha, leur généralissime.

Il s’y fait un grand commerce de soies, de fourrures, & de la racine appellée boia. Il y a dans Téflis des bains d’eaux chaudes, de grands bazars bâtis de pierres, & des caravanserais.

Les capucins y ont une mission avec une maison depuis plus d’un siecle. La congrégation ne leur accorde que dix-huit écus romains pour chaque missionnaire, mais ils exercent la médecine ; & quant au spirituel, ils ont la permission de dire la messe sans personne pour la servir, de la dire en toutes sortes d’habits, d’absoudre de tous péchés, de se déguiser, d’entretenir chevaux & valets, d’avoir des esclaves ; d’acheter & de vendre ; de donner & de prendre à intérêt. Malgré de si beaux privileges, ces missionnaires ne font guere de prosélytes, car le peuple de Géorgie est si ignorant, qu’ils ne croyent pas même que les capucins soient chrétiens, parce qu’ils ont appris qu’en Europe, ils ne jeûnent pas comme à Téflis. Aussi les capucins n’ont que deux pauvres maisons dans toute la Géorgie.

On compte une quinzaine de mille ames dans Téflis, dont il y en a environ deux cens de catholiques romains. Le patriarche des Géorgiens y demeure ; c’est une ville assez moderne. Long. 63. 45. lat. 43. 5. (D. J.)

TEFTANA, (Géogr. mod.) petite ville d’Afrique, au royaume de Maroc, sur la côte de l’Océan, où elle a un port capable de recevoir les petits bâtimens. C’est l’Herculis-Portus des anciens, que Ptolomée met à 7d. 30. de longitude, & à 30d. de latitude. (D. J.)

TEFTARDAR, s. m. terme de relation ; voyez Deftardar. C’est le trésorier des finances dans l’empire turc ; il est assis au divan à côté du nichandgibacchi qui est le garde des sceaux de l’état.

Le tefterdar, comme l’écrit Pocock, est en Egypte le trésorier des tributs qu’on paie sur les terres au grand seigneur ; il n’est nommé dans sa charge par la Porte que pour un an, mais il est ordinairement continué plusieurs années de suite.

Cet office est quelquefois donné à un des plus pauvres beys, pour l’aider à soutenir son rang, & fréquemment à un homme qu’on croit d’un caractere éloigné de l’intrigue, car aucun parti ne desire qu’un homme remuant du parti opposé, soit revêtu d’un