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Termes impératifs sont ceux par lesquels le législateur ou un testateur ordonnent quelque chose.

Termes indirects, voyez termes obliques.

Termes limitatifs, voyez termes démonstratifs.

Termes négatifs sont ceux qui défendent de contrevenir à une disposition.

Termes obliques sont ceux par lesquels on ordonne indirectement quelque chose, ou qui s’adressent indirectement à quelqu’un.

Termes prohibitifs sont ceux par lesquels le législateur ou un testateur défendent quelque chose : ils sont prohibitifs, négatifs, lorsqu’il est défendu de faire aucune disposition ou convention contraire à ce qui est ordonné.

Termes propres sont ceux qui conviennent pour exprimer quelque chose ; propres termes sont les termes mêmes d’un acte que l’on rapporte littéralement. Voyez les mots Acte, Clause, Convention, Disposition, Lot, Testament. (A)

Terme, s. m. (Architect.) ce mot dérivé du grec terma, limite, signifie une statue d’homme ou de femme, dont la partie inférieure se termine en gaîne. On la place ordinairement au bout des allées & palissades dans les jardins. C’est ainsi qu’ils sont distribués à Versailles. Quelquefois les termes tiennent lieu de consoles, & portent des entablemens dans les édifices, comme dans le couvent des PP. Théatins à Paris.

Terme angélique ; figure d’ange en demi-corps, dont la partie inférieure est en gaîne, comme ceux du chœur des grands Augustins à Paris.

Terme double ; terme composé de deux demi-corps ou de deux demi-bustes adossés, qui sortent d’une même gaîne, ensorte qu’ils présentent deux faces, l’une devant, l’autre derriere ; tels étoient les hermathènes.

Terme en buste ; terme sans bras, & qui n’a que la partie supérieure de l’estomac. Il y a des termes de cette espece à l’entrée du château de Fontainebleau & dans les jardins de Versailles.

Terme en console ; terme dont la gaîne finit en enroulement, & dont le corps est avancé pour porter quelque chose. C’est ainsi que sont les termes angéliques de métal doré au maître-autel de l’église S. Séverin à Paris.

Terme marin ; terme qui, au-lieu de gaîne, a une double queue de poisson, tortillée : ce terme convient aux décorations des grottes & fontaines. Tels sont les termes de la fontaine de Vénus dans la vigne Pamphile à Rome.

Terme rustique ; terme dont la gaîne, ornée de bossages ou de glaçons, porte la figure de quelque divinité champêtre : ce terme convient aux grottes & fontaines. Il y a un de ces termes à la tête du canal de Vaux.

L’origine des termes que nous voyons aux portails & aux balcons de nos maisons vient des hermes athéniens qu’on plaçoit aux vestibules & dans les temples. On feroit donc mieux de les nommer des hermes que des termes ; car quoique les termes, appellés termini par les Latins, fussent des pierres quarrées auxquelles ils ajoutoient quelquefois une tête, néanmoins ils étoient plutôt employés pour marquer les limites des champs & des possessions de chaque particulier que pour décorer des bâtimens. Les Latins même avoient d’autres noms pour signifier les figures des femmes sans bras & sans piés qu’ils plaçoient dans les édifices, pour soutenir les galeries & les portiques, & pour porter les architraves ; ils les appelloient, d’après les Grecs, caryatides ou persiques ; & ils nommoient telamones les figures d’hommes qui soutenoient les saillies des corniches ; mais la langue françoise qui craint les aspirations, a préferé le nom de termes à celui de hermes. (D. J.)

Termes, (Géog. anc.) ville d’Espagne dans la Celtibérie, selon Pline, l. III. c. iij. & Florus, l. IV. c. xj. Ptolomée, l. II. c. vj. la donne aux Arevaci, & Appien, p. 535. dit que Termisus étoit une grande ville. Le nom moderne, selon plusieurs, est Lerma ou Lerme sur l’Arlanzon ; selon d’autres, c’est Nuestra Sennora de Tiermes.

Les habitans de cette ville sont appellés Termestini par Tite-Live. Il s’agit de savoir si la ville de Termantia d’Appien est la même ville que Termes, & si les Termantini sont le même peuple qui est appellé Termestini par Tite-Live. Une chose donne matiere à ce doute, c’est qu’il n’est guere naturel qu’un même auteur, dans un même livre & dans la description de la même guerre, appelle la même ville tantôt Termantia, tantôt Termisus ; cependant la plûpart des modernes jugent qu’Appien sous ces deux noms a entendu parler de la même ville. (D. J.)

Termes d’un nivellement, (Hydraul.) ce sont les deux extrémités où commence & finit un nivellement. Elles sont différentes des deux points d’un coup de niveau, qui sont compris dans les deux stations d’où l’on part & où l’on s’arrête, lesquelles peuvent se répéter plusieurs fois dans un long nivellement. (K)

Termes, (Marine.) ce sont des statues d’hommes ou de femmes, dont la partie inférieure se termine en gaîne, & dont on décore la poupe des vaisseaux.

TERMED, (Géog. mod.) ville d’Asie dans la Transoxiane, sur l’Oxus. Long. selon de Lisle, 85. 30. (D. J.)

TERMENEZ, (Géog. mod.) petit pays de France, dans le Languedoc, au sud-est de Carcassonne, & dans le diocese de Narbonne. Il a pris son nom du château de Termes, qui étoit la plus forte place de ce pays-là. (D. J.)

TERMERA, (Géog. anc.) ville libre de la Carie. Strabon, l. XIV. p. 657. qui écrit Termerium, place cette ville près du promontoire des Myndiens, qu’on appella promontoire Termerium. (D. J.)

TERMES, SPADIX, (Botan.) ce ne sont pas deux mots synonymes chez les auteurs latins. Termes, gen. icis, m. est une branche d’olivier ou de palmier qui est encore sur l’arbre. Spadix est cette même branche détachée avec son fruit. (D. J.)

TERMESSE, (Géog. anc.) c’est, selon Strabon, l. XIII. & l. XIV. une ville de Pisidie, proche le col où l’on passoit le mont Taurus pour aller à Mylias ; c’est pourquoi Alexandre voulant dégager ce passage commandé par la ville de Termesse, la fit démolir. Arrien, l. I. p. 69. distingue aussi Telmesse en Lycie de Termesse en Phrygie ; mais il les nomme toutes les deux Telmesse. Il paroît qu’il a eu tort, & qu’il faut appeller Telmesse celle de Lycie, & Termesse celle de Pisidie. M. Spanheim cite une médaille sur laquelle on lit d’un côté ΤΕΡΜΗΣΣΕΩΝ, & de l’autre ΣΟΛΥΜΟΣ. Cette médaille prouve manifestement que la ville de Pisidie, appellée par Τερμησσὸς est bien nommée ; car puisque le côteau qui étoit sur le promontoire de Termesse, s’appelloit Solyme, & que les Termessiens s’appelloient aussi Solymes au rapport du même Strabon, l. XIII. p. 433. il est clair que le peuple qui a cette grande affinité avec les Solymes, doit avoir le nom exprimé dans la médaille : or, c’est le nom des Termessiens, & non des Telmessiens.

Il résulte de-là que Termesse est une ville de Pisidie, & que Telmesse est une ville toute différente, située aux extrémités de la Lycie, & dont les habitans étoient pour ainsi dire nés devins. Voyez-en l’article, parce qu’il est curieux. (D. J.)

TERMINAIRE, s. m. terme monachal ; nom du religieux prédicateur que chaque couvent des ordres