Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 16.djvu/154

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fleuve, & la porta où il apperçut de la fumée ; mais n’y trouvant point de feu, il en alluma avec des matieres combustibles, chauffa l’eau qu’il avoit, la fit boire à ses enfans, & elle les guérit. Ils lui dirent alors qu’ils avoient vu en songe un dieu qui leur avoit ordonné de célébrer des jeux nocturnes en l’honneur de Pluton & de Proserpine, & de leur immoler des victimes rousses. Valesius ayant résolu de bâtir un autel pour le sacrifice, se mit à creuser, & en trouva un tout prêt avec une inscription en l’honneur des deux divinités qui commandent aux enfers. Les réjouissances durerent trois jours de suite, en mémoire de ce que les dieux lui avoient accordé au bout de trois jours la guérison de ses enfans. (D. J.)

TÉRENTINS jeux, (Antiq. rom.) Terentini ludi, jeux institués à Rome pour honorer les dieux infernaux ; on solemnisoit ces jeux de cent ans en cent ans dans un endroit du champ de Mars qui se nommoit Terentum ; on sacrifioit dans cette cérémonie des bœufs noirs à Pluton & à Proserpine. (D. J.)

TERFEZ, s. m. (Botan. exot.) c’est le nom d’une espece de truffe ou racine qui naît dans le sable des déserts de Numidie, & qui ne pousse point de tige. Cette truffe a la figure d’un fruit, gros tantôt comme une noix, & tantôt comme une orange. Elle est nourrissante, bonne à manger cuite dans les cendres, ou bouillie dans l’eau. (D. J.)

TERGA, (Géog. mod.) ville déserte d’Afrique, au royaume de Maroc, sur la riviere d’Ommirabi, à dix lieues d’Azamor, dans une situation assez avantageuse par la bonté des campagnes du voisinage. (D. J.)

TERGESTE, (Géog. anc.) Tergeste, selon Pline, l. III. c. xviij. Tergestum, selon Ptolomée, l. III. c. j. urbs Tergestroeorum, selon Denys le periégete, vers 382, ville d’Italie dans le forum Julii. Pomponius Mela, l. II. c. iij. la met au fond du golfe auquel elle donnoit son nom, & qu’on appelloit Tergestinus sinus. Le véritable nom de cette ville est Tergeste, & c’est ainsi qu’il est écrit dans les anciennes inscriptions. En voici une rapportée par Gruter, pag. 388, n°. 1.

Aed. II. vir. jur. D.
Tergeste.

La table de Peutinger porte aussi Tergeste. Le nom moderne est Trieste, selon Lazius & Léander. Pline & Ptolomée donnent à cette ville le titre de colonie ; mais on ignore le tems de son établissement. Il est surprenant que Strabon, l. VII. p. 314, qui a écrit sous Tibere, appelle Tergeste un village de la Carnie, à Targesta, vico carnico. Cependant Denys le periégete, qui, selon Pline, l. VI. c. xxvij. a écrit sous Auguste, donne à Tergeste le titre de ville ; mais peut-être Strabon a-t-il suivi pour cette qualification quelque ancien auteur qui avoit précédé l’établissement de la colonie, à moins qu’en ne dise que Strabon distingue Tergesta de Tergeste, dont il fait ailleurs, l. V. p. 215, une petite ville, oppidum Tergeste. (D. J.)

TERGESTINUS-SINUS, (Géog. anc.) golfe d’Italie, sur la côte de la mer Adriatique. Pline dit que ce golfe prenoit son nom de la ville de Tergeste qui y étoit bâtie. D’autres l’ont appellé Aquileius sinus. On convient que c’est aujourd’hui le golfe de Trieste. (D. J.)

TERGETTE ou TARGETTE, s. f. (terme de Serrurier.) plaque de fer déliée, de forme ovale, composée d’un verrouil & de deux crampons qui tiennent ce verrouil : on attache cette plaque de fer sur les portes, chassis de croisées, &c. (D. J.)

TERGIVERSATEUR, s. m. (Gram. & Jurisp.) est celui qui use de détours & de tergiversations pour surprendre quelqu’un. Voyez Tergiversation. (A)

TERGIVERSATION, s. f. (Gram. & Jurisprud.)

est lorsque quelqu’un use de détours & de surprise pour arriver à ses fins. Voyez Tergiversateur, Détour, Dol, Fraude, Surprise, Foi mauvaise. (A)

TERGOW, (Géog. mod.) prononcez Tergau, ville des Provinces-Unies, dans la Hollande méridionale, sur l’Issel, à trois lieues de Rotterdam. Walvis (Jean) en a donné une bonne description en hollandois. On nomme cette ville plus communément Gouda. Voyez-en l’article.

Son église est remarquable par ses vitres émaillées & historiées avec un art qui ne se trouve point ailleurs. De grands rois & princes tant séculiers qu’ecclésiastiques, & des communautés, y ont généreusement contribué : c’est l’ouvrage de deux freres nés dans cette ville, Théodore & Gautier Crabeth, les plus habiles gens de leur tems pour cette sorte de travail. (D. J.)

TERGOWITZ, Targovisco, Tergowisk, ou Tarvis, (Géog. mod.) ville de la Turquie européenne, dans la Valachie, sur le Jalonicz, & capitale de la province de Valachie. Ceux qui pensent que c’est le Tiriscum de Ptolomée, sont moins fondés que Lazius, qui croit que Tiriscum s’appelle aujourd’hui Turo. Long. 43. 7. latit. 45. 36. (D. J.)

TER-HEYDEN, (Géog. mod.) village des Pays-Bas, sur la Merk, dans la baronnie de Breda. Ce village est plus considérable que plusieurs de nos villes. Il contient deux paroisses. Son gouvernement civil est composé d’un schout, de sept échevins, d’un secrétaire & d’un receveur. (D. J.)

TERIAS, (Géogr. anc.) fleuve de Sicile, selon Pline, l. III. c. viij. Thucydide & Diodore de Sicile parlent de ce fleuve ; mais le premier écrit Tareas, & le second Turias. Ortelius dit qu’Aretius & Fazel nomment ce fleuve Jarretta ou Giarretta ; l’un & l’autre est une faute. Le Jarretta est, selon plusieurs savans, le Simoethus des anciens ; mais le Terias, selon le p. Hardouin & M. de Lisle, est nommé aujourd’hui Tiunce di s. Leonardo. (D. J.)

TERJETTE, s. f. (terme de manufacture.) c’est une espece de manicle de cuir dont se servent les laineurs-aplaigneurs. (D. J.)

TERJETTER, v. act. (Verrerie.) c’est vuider dans les pots à cueillir la matiere propre à faire le verre, qui a été préparée & mise en parfaite fusion dans les deux pots du grand ouvreau, & dans les deux autres pots du derriere du fourneau à verre. (D. J.)

TERINA, (Géog. anc.) ville d’Italie, chez les Brutiens, selon Pline, le périple de Scylax & Etienne le géographe. Diodore de Sicile, Pomponius Mela & Strabon font aussi mention de cette ville. Pline, l. III. c. v. l’appelle Crotonensium Terina, parce qu’elle avoit été bâtie par les habitans de Crotone. Elle donnoit son nom au golfe sur lequel elle étoit située, & qu’on nommoit Sinus-Terinœus. C’est aujourd’hui le golfe de Sainte-Euphémie. Quant à la situation précise de Terina, on ne s’accorde guere. Le p. Hardouin prétend que c’est Nocéra. (D. J.)

TERKAN ou TACKAN, s. m. (Hist. mod.) c’est ainsi qu’on nommoit parmi les Tartares Monguls soumis à Jenghis-Kan, ceux qui pour quelque grande action ou quelque grand service étoient exemptés par le grand kan de toute taxe ; il leur étoit permis de s’approprier tout le butin qu’ils faisoient à la guerre, sans en faire part à l’empereur. Ils pouvoient se présenter au souverain toutes les fois qu’il leur plaisoit ; & leurs fautes, de quelque nature qu’elles fussent, leur étoient pardonnées jusqu’à neuf fois.

TERKI, (Géog. mod.) ville fortifiée d’Asie, capitale de la Circassie, sur la riviere de Terck, à une demi-lieue de la mer, & environnée de marais. Le czar y tient une forte garnison. Long. 66. 34. latit. 43. 23. (D. J.)