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noire en dehors, blanche en dedans, profonde dans la terre, d’un goût âcre.

La seconde espece est appellée, par le même Tournefort, tamnus baccifera, flore majore albo, I. R. H. 102. Ses feuilles sont assez semblables à celles du liseron. Ses fleurs sont faites comme celles de l’espece précédente, mais plus grandes, & de couleur blanche. Ses baies naissent une à une, séparées & attachées chacune à un pédicule court, qui sort de l’aisselle des feuilles ; chaque baie n’est guere moins grosse qu’une cerise, & contient quatre ou cinq semences ; sa racine est empreinte d’un suc gluant.

L’une & l’autre espece de tamnus croissent dans les bois ; leurs racines sont un peu purgatives hydragogues. (D. J.)

TAMOATA, s. m. (Hist. nat. Icthiologie.) nom d’un poisson d’eau douce d’Amérique, appellé par les Portugais soldido. C’est un petit poisson oblong, à tête applatie, en quelque maniere comme celle de la grenouille ; son museau est petit, ayant à chaque angle un filet en guise de barbe ; il n’a point de dents, & ses yeux sont extrèmement petits. Il a huit nageoires, deux aux ouies, dures comme des cornes ; deux sur le ventre, moins dures ; une sur le milieu du dos, une autre près de la queue, & une autre à l’opposite sur le ventre ; sa queue fait la huitieme nageoire ; sa tête est couverte d’une peau dure comme de l’écaille ; son corps est revêtu d’une espece de cotte de mailles, faite d’une substance dure, écailleuse, dentelée dans les bords, de couleur de rouille de fer ; ce poisson passe pour être un manger délicieux. Marggravii, hist. Brasil. (D. J.)

TAMOATARANA, s. f. (Hist. nat. Botan. exot.) nom d’une plante bulbeuse qui croît au Brésil, & dont on mange les bulbes, comme nous mangeons les patates. Ray, hist. plant. (D. J.)

TAMOLE, s. m. (Hist. mod.) les tamoles sont les chefs du gouvernement des Indiens, des îles Carolines ; ils laissent croître leur barbe fort longue, commandent avec empire, parlent peu, & affectent un air fort reservé. Lorsqu’un tamole donne audience, il paroît assis sur une table élevée, les peuples s’inclinent devant lui, reçoivent ses ordres avec une obéissance aveugle, & lui baisent les mains & les piés, quand ils lui demandent quelque grace ; il y a plusieurs tamoles dans chaque bourgade. (D. J.)

TAMORISA, (Géogr. anc.) contrée des états du Turc, en Europe ; cette petite contrée est dans la haute Albanie, au couchant de l’Ochrida, & a pour chef-lieu un bourg de son nom. (D. J.)

TAMPER, en terme de Friseur d’étoffes, c’est appuyer le frisoir sur l’étoffe, par le moyen d’une tampe, voyez Tampe, de maniere qu’elle entre bien dans les inégalités du sable dont il est enduit, & que la laine puisse suivre l’ordre du friser.

TAMPES, s. f. en terme de Friseur d’étoffes, sont des morceaux de bois ronds qui se mettent à force, entre le frisoir & une piece de bois qui regne, comme nous l’avons déja dit, le long du chassis, au milieu du sommet. Voyez les fig. & les Planches de la Draperie.

TAMPICO, (Géog. mod.) lac de l’Amérique septentrionale, dans la nouvelle Espagne, au gouvernement de Panuco, & au sud de la riviere de Panuco, dont une des branches sort du lac. (D. J.)

TAMPLON, s. f. terme de Tisserand, sorte de petits rots dont les Tisserands de servent, lorsqu’ils veulent augmenter la laise ou largeur de leurs toiles.

TAMPOÉ, s. m. (Hist. nat. Bot. exot.) nom d’un fruit des Indes orientales, approchant en figure du mangoustan, mais bien moins bon ; son écorce est encore plus épaisse que celle du mangoustan, il est sans couronne, & de la couleur de nos pommes-poires. Les Indiens le mangent dans les endroits où de

meilleurs fruits leur manquent. (D. J.)

TAMPON, (Fortificat.) espece de bouchon qui sert à fermer l’ouverture d’un vaisseau, ou à retenir la poudre dans une arme à feu. Voyez Bourre & Bouchon.

Ce mot est françois, quoiqu’il y en ait qui le dérivent de l’anglois tap, canelle ou robinet.

Quand on charge un mortier ou quelque autre piece d’artillerie, on met ordinairement après la poudre, une petite piece ronde de bois pour séparer la bombe, le boulet ou la cartouche, de la poudre à canon ; cette piece s’appelle un tampon, & sert à donner plus de force au coup de la piece d’artillerie. V. Mortier. Chambers.

Le tampon ou le bouchon, dont on recouvre le fourrage & le boulet, ne contribue en rien à augmenter la violence du coup ; il sert seulement à rassembler la poudre, & à diminuer l’intervalle qui est entré la poudre & le boulet ; c’est une erreur de croire qu’un bouchon plus gros qu’un autre & refoulé par un plus grand nombre de coups, porte plus loin. Si en réfoulant le bouchon, il pouvoit acquérir la dureté d’un corps solide, & une forte adhésion aux parois de l’ame de la piece, comme cela arrive aux balles des carabines ou aux tampons, chassés avec force pour les petards pratiqués dans le roc ; il est constant que la difficulté que la poudre qui s’enflamme, rencontreroit à chasser le boulet, donnant lieu à une inflammation plus complette, il en recevroit une plus grande impulsion : mais l’on doit avoir de ces deux objets un sentiment bien différent, car comme le fourrage est composé de parties flexibles & détachées, qui n’ont aucune adhésion avec les parois de la piece ; quelle résistance peut-il opposer à la violence de la poudre ? A l’égard de la poudre, lorsqu’elle est réunie dans le plus petit volume qu’elle peut occuper naturellement ; il ne faut pas penser qu’en la refoulant pour la réduire dans un plus petit espace, elle en acquiert plus d’activité, puisque ce n’est qu’autant qu’il y a des interstices sensibles entre les grains, que le feu de celle qui s’enflammera la premiere, peut s’introduire pour allumer le reste : ce qui est si vrai, que quand elle est battue & réduite en pulverain dans une arme à feu, elle ne s’allume que successivement ; ainsi l’on peut conclure que le seul avantage qu’on tire du bouchon posé sur la poudre, est seulement de la rassembler dans le fond de la chambre, & d’empêcher quand elle est enflammée, qu’elle ne se dilate autour du vent du boulet.

Quant au bouchon qu’on met sur le boulet, il est absolument inutile, si ce n’est dans les cas où l’on est obligé de le soutenir pour tirer horisontalement ou de haut en-bas ; mais peu importe qu’il soit refoulé ou non, pourvû qu’il ne permette pas au boulet de rouler dans la piece. Saint-Remy, troisieme édition des mémoires d’Artillerie. (Q)

Tampon, s. m. (Hydr.) est une cheville de bois ou un morceau de cuivre applati, rivé & soudé au bout d’un tuyau, à deux piés de la souche d’un jet. Quand on ne se sert que d’un tampon de bois, on le garnit de linge, on frette le tuyau d’une rondelle de fer afin de pouvoir coigner le tampon, sans craindre de fendre le tuyau.

On se sert encore de tampons de bois dans les jauges, pour boucher les trous qui ne servent point. (K)

Tampons, (Marine.) ce sont des plaques de fer, de cuivre ou de bois, qui servent à remédier aux dommages que causent les coups de canon qu’un vaisseau peut recevoir dans un combat.

Tampons ou Tapons de canon, (Marine.) plaques de liége, avec lesquelles on bouche l’ame du canon, afin d’empêcher que l’eau n’y entre.

Tampons ou Tapons d’ecubiers, (Marine.)