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res qui seroient sous-entendus, quand même on ne les auroit pas exprimés.

Le style judiciaire est la forme que l’on suit pour l’instruction & pour les jugemens dans les tribunaux ; autrefois chaque tribunal avoit son style particulier ; l’ordonnance de 1667 a eu pour objet de rendre partout la procédure un forme ; on avoit même dessein de faire des formules imprimées pour toutes sortes d’actes, afin de rendre par-tout le style uniforme ; mais les difficultés que l’on trouva dans l’exécution de ce projet le firent abandonner, & l’on se contenta de vendre le papier qui étoit destiné à contenir ces formules, que l’on timbre en tête d’une fleur-de-lis ; telle fut l’origine du papier & du parchemin timbré, dont l’usage commença en France en 1673.

Malgré les précautions que les ordonnances ont prises pour rendre par-tout le style uniforme, il subsiste encore bien des différences dans le style de la plûpart des Tribunaux.

Nous avons plusieurs styles anciens & nouveaux, qui sont des instructions sur la maniere de procéder dans chaque tribunal ; tels sont l’ancien style du parlement qui est dans les œuvres de Dumoulin, les styles civil, criminel & du conseil, de Gauret ; le style de Gastier ; le style du châtelet, &c. Voyez Forme, Formules, Ordre judiciaire, Papier timbré, Procédure. (A)

Style mercantile, (Commerce.) c’est celui qu’employent les marchands & les négocians dans les affaires de leur négoce, & dont ils se servent dans leurs écritures pour eux-mêmes, pour leurs associés, leurs correspondans & leurs commissionnaires ; il n’est pas étrange que le commerce ait son style, comme toutes les autres sciences, & il seroit honteux de ne le pas savoir, quand on a la sagesse d’embrasser cette utile profession. (D. J.)

STYLITES, s. m. pl. (Hist. ecclésiast.) est le nom qu’on donnoit à une sorte de solitaires qui passoient le tems de leur vie sur le sommet d’une colonne pour mieux se livrer à la méditation. Voyez Hermite, Anachorete.

Les auteurs ecclésiastiques citent beaucoup de solitaires qui menoient ce genre de vie, & l’on en trouve des le second siecle. Le plus célebre d’entre eux est S. Simon Stylite qui vivoit dans le cinquieme siecle, & qui demeuroit sur une colonne élevée de 36 coudées, où il passa sa vie dans les exercices d’une continuelle pénitence.

Le haut de ces colonnes ou la plate-forme qu’occupoient ces solitaires ; n’avoit, dit-on, que 3 piés de diametre ; & étoit entourée d’une espece de balustrade ou de rebord qui leur venoit jusqu’à la ceinture ; mais il n’y avoit point au bas de quoi se coucher, & ils y habitoient en plein air. On dit que les fakirs ou moines des Indes imitent encore aujourd’hui ce genre de vie extraordinaire. Voyez Fakir.

STYLO-HYOIDIEN, en Anatomie, est une paire de muscles qui viennent de la partie inférieure de l’apophyse styloide, & s’inserent à la base de l’os hyoide proche la grande corne, où il se partage très souvent en deux portions entre lesquelles passent le tendon du digastrique. Voyez Digastrique.

STYLO-GLOSSE, en Anatomie, est une paire de muscles qui s’attachent le long de l’apophyse styloide d’où descendant obliquement en avant, ils s’inserent à la racine de la langue. Ces muscles viennent quelquefois de l’angle de la mâchoire inférieure, ou sont fortifiés par un trousseau de fibres qui viennent de cet angle.

STYLOIDE, en Anatomie, est une apophyse de l’os des tempes ainsi nommée, parce qu’elle ressemble à un stile ou stilet. Voyez nos Pl. d’Anatom. & leur explication. Voyez aussi les articles Graphoide & Os petré.

STYLO-KERATO-HYOIDIEN, en Anatomie ; c’est le nom d’une paire de musoles, qui ne s’observent pas toujours & qui prennent leur attache de la partie moyenne de l’apophyse styloide, & vont s’insérer à la petite corne de l’os hyoide.

STYLO-MASTOIDIEN, en Anatomie, trou situé entre les apophyses styloide & mastoide de l’os des tempes. Voyez Temporaux.

STYLOMETRIE, s. f. en Architecture, est l’art de distribuer & mesurer une colonne dans toutes ses parties pour en observer les justes proportions, du grec στῦλος, colonne, & μέτρον, mesure.

STYLO-PHARINGIEN, en Anatomie, est une paire de muscles qui viennent de l’apophyse styloide & qui en descendant obliquement se dispersent dans les parties postérieures du pharinx & dans la face interne du cartilage thiroide, où quelques fibres s’attachent.

STYLOBATE, s. m. (Architect.) Voyez Piédestal.

STYMMATA, (Pharmac. anc.) στύμματα ; ce mot dérive de στύφω, resserrer, ou épaissir ; en latin, spissamenta, corps épaissis. Les anciens appelloient ainsi leurs onguens les plus solides ; ils donnoient le même nom aux ingrédiens dont ils se servoient pour procurer à ces onguens de la consistance & de la solidité ; ces derniers épaississans étoient quelques simples odoriférans, comme le costus, le nard, la marjolaine, l’amome, la menthe, & autres, capables de resserrer, de donner aux onguens une odeur agréable, & de les préserver de la corruption. Dioscoride dit que les stymmata, ou épaississans de l’huile rosat, sont le lentisque, le jonc, & l’asphalate. Les stymmata différent des hédysmata, en ce que ces derniers sont liquides. (D. J.)

STYMPHALE, (Géog. anc.) Stymphalus, ville du Peloponnèse, dans l’Arcadie, aux confins de l’Argolide, sur le bord d’un lac de même nom. Homere & Hésiche écrivent στύμφηλος, Stymphelus. Il semble qu’il y avoit aussi une montagne nommée Stymphalus ; cependant Strabon, l. VIII. la passe sous silence, lorsqu’il décrit les montagnes de l’Arcadie ; mais Ptolomée, l. III. c. xvj. compte Stymphalus au nombre des montagnes du Péloponnèse, & une ville du même nom parmi celles de l’Arcadie.

Le lac étoit au pié d’une montagne, selon Pline, & sur le bord du lac étoit la ville Stympalus ; dans le scholiaste d’Apollonius, ad lib. II. v. 1055. la ville est appellée Stymphalus, & le lac Stymphalis. Ovide, l. II. fast. v. 27. en parlant du lac, dit Stymphalides undæ. Polybe, l. II. c. 55. appelle la contrée Stymphalia, & les habitans Stymphalii. Strabon compte Stymphalie parmi les villes détruites ; le fleuve qui sortoit du lac portoit aussi le nom de Stymphalus, jusqu’à l’endroit où il se cachoit sous terre ; mais lorsqu’il reparoissoit dans l’Argie, il prenoit celui d’Erasinus. Pausanias, l. VIII. c. xxij. décrit ainsi la ville, le lac, & le fleuve Stymphalus.

Le mont Géronte étoit comme une barriere entre les Phénéates, & ceux de Stymphale. Ces derniers n’étoient plus censés du corps arcadique, depuis qu’ils s’en étoient volontairement séparés, pour ne plus dépendre que des états d’Argos.

Cependant Homere témoigne qu’ils étoient originairement Arcadiens, & on sait d’ailleurs que Stymphale leur fondateur, étoit petit fils d’Arcas ; ce n’est pas qu’Arcas eût été le fondateur de Stymphale, qui subsistoit du tems de Pausanias ; mais il en avoit bâti une autre qui ne subsistoit plus. Ces peuples prétendoient que Téménus avoit habité l’ancienne Stymphale, qu’il y avoit élevé Junon, & qu’il lui avoit bâti ensuite trois temples sous divers noms, suivant les trois états où il l’avoit vue ; l’un à Junon enfant, l’autre à Junon femme de Jupiter, & le troisieme à