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rence de l’huître ordinaire, que dans sa charniere, laquelle consiste en deux boutons arrondis, qui renferment le ligament, disposé de façon que les boutons de la valve supérieure sont reçus dans les cicatrices de l’inférieure, & que pareillement les boutons de cette derniere se logent dans les trous de la supérieure. Le ligament de nature coriace se trouve entre les boutons, & sert à la charniere des deux valves.

On connoît des spondyles unis, & d’autres raboteux sans pointes ; il y en a qui sont couverts de lames blanches, & armés dans leur pourtour de pointes couleur de rose ; d’autres sont distingués par des lames jaunâtres, & par un mamelon en partie rouge & en partie blanc ; cette derniere espece de spondyle est appellé gaidaron par Rondelet, en latin gaiderona. (D. J.)

Spondyle, (Conchyl.) c’est le cal nerveux de la chair de l’huitre. (D. J.)

Spondyle, σπονδύλος, est un terme dont on se servoit anciennement, pour exprimer une vertebre de l’épine du dos. Voyez Vertebre, &c.

SPONDYLOLITE, s. m. (Hist. nat. Litholog.) nom donné par quelques auteurs aux vertebres de poissons qui se trouvent dans le sein de la terre en plusieurs endroits, comme en Tyrol, à Dax, &c.

SPONDYLUS, s. m. (Antiq. grec.) σπονδύλος, espece de maron de cuivre dont on se servoit pour donner son suffrage au barreau ou ailleurs, avant qu’on eut mis les feves en usage. Potter, Archæol. grec. tom. l. p. 119. (D. J.)

SPONGIEUX, se, adj. en Anatomie, nom qu’on donne à plusieurs parties du corps, à cause de leur contexture qui est poreuse & caverneuse comme celle d’une éponge ; comme les corps spongieux du penis, qu’on nomme aussi corps caverneux & nerveux. Voy. Corps caverneux.

Les os spongieux du nés, qu’on appelle aussi os turbinés, & os cribriformes. Voyez Cribriforme & Éponge.

SPONGIOLITE, s. f. (Hist. nat. Litholog.) pierre semblable à des champignons, qui se trouve dans le voisinage de Bologne en Italie. Voyez Fungite.

SPONGITE, s. f. (hist. nat. Bot.) nom sous lequel quelques naturalistes ont voulu désigner des pierres légeres & spongieuses, qui ne sont que des incrustations formées dans l’eau sur des végétaux, ou des corps marins ; cette pierre est de la nature du tuf & des incrustations. Voyez ces deux articles.

SPONSUS, SPONSA, (Littérat.) Ces deux mots ne se prennent pas seulement dans les auteurs, pour des personnes fiancées, promises en mariage ; sponsus se prend aussi dans le même sens que maritus & vir, comme on le voit dans Horace, O de II. l. III. vers. 31. 33. & 42. On a donc censuré mal-à-propos Santeuil le victorin d’avoir mis sponsus pour mari, & sponsa pour femme.

Sponsus se prend aussi pour une caution. Sponsum au neutre, aussi-bien que auditum, est un de ces noms substantifs verbaux qu’il a plu à nos grammairiens d’appeller supins, & qui se prend pour sponsor, un répondant, une caution. Séneque a dit au IV. liv. des Bienfaits, ch. xxxix. sponsum descendam, quia promisi. (D. J.)

SPONTANÉE, adj. se dit, en Grammaire, de tout ce qui s’exécute de soi-même ; & en Médecine, on appelle évacuation spontanée, celle qui se fait sans qu’on ait rien pris pour cet effet ; fatigue spontanée, une lassitude qui n’a été causée par aucune fatigue précédente : hémorrhagie spontanée celle qui arrive sans avoir été excitée : sueur spontanée celle qui arrive par le seul mouvement de la nature.

Selles spontanées, ou qui se font sans l’aide ou de lavemens ou de suppositoires.

SPONTANÉITÉ, s. f. (Gram.) la qualité qui

constitue le spontanée. Voyez Spontanée. Si l’on attache au mot spontanéité d’autre idée que l’italien met dans cette phrase, il mondo va dase, c’est une chimere.

SPONTON ou ESPONTON, s. m. (Art milit.) c’est une demi-pique dont se servent les officiers, qui a sept à huit piés de longueur. (Q)

SPORADES, s. f. pl. en Astronomie, est un nom que les anciens donnoient aux étoiles qui ne faisoient partie d’aucune constellation. Voyez Etoile.

Ce sont celles que les modernes appellent ordinairement étoiles informes. Voyez Constellation.

Plusieurs des sporades des anciens ont depuis formé de nouvelles constellations : par exemple, de celles qui sont entre le lion & la grande ourse, Hévelius a formé une constellation appellée le petit lion. Il en a formé une autre de celles qui sont sous la queue de la grande ourse ; on la nomme canis venaticus, &c. Chambers. (O)

Sporades, îles, (Géog. mod.) îles de l’Archipel, ainsi nommées, parce qu’elles sont dispersées, & non rassemblées en un tas comme les cyclades. Il y a une partie de ces îles dans la mer de Crete, d’autres dans la mer Carpathienne, & les plus considérables dans la mer Icarienne. (D. J.)

SPORADIQUE, maladie, (Médec.) morbus sporadicus. Les maladies sporadiques sont celles qui attaquent diverses personnes, dans différens tems ou en différens lieux ; au-lieu que les maladies épidémiques sont particulieres à certains tems ou saisons, & les endimiques à certains lieux. Ce mot est dérivé du grec σπείρω semer. Ainsi maladie sporadique veut dire une maladie semée, dispersée çà & là. (D. J.)

SPORCO, s. m. (Com.) terme usité parmi les négocians des provinces de France pour signifier une marchandise dans laquelle il n’y a point de tare. Voyez Tare. Dictionnaire de Commerce.

SPORI, (Géog. anc.) Les anciens appelloient les Antes & les Sclavons du même nom grec spori, qui signifie dispersés ; parce que, dit Procope, leurs cabanes occupoient une grande étendue de pays : & du tems de cet historien, ces peuples barbares couvroient en effet une grande partie d’un des bords du Danube. (D. J.)

SPORTULA, s. f. (Littérat. & Hist. anc.) Ce mot est sans contredit le diminutif de sporta, mais il seroit difficile d’en marquer la véritable étymologie. Quoi qu’il en soit, sporta & sportula ont signifié originairement dans la langue latine, une corbeille ou panier fait de joncs, de roseaux, de branches d’osier tissues & entrelacées.

On l’a étendu ensuite à signifier les vases ou mesures propres à contenir les pains, les viandes, & les autres mets que l’on distribuoit en certaines occasions : & lorsque l’usage se fut introduit chez les grands de Rome, de faire distribuer à leurs cliens, & à ceux qui leur faisoient la cour, de certaines portions pour leur nourriture ; ces portions que l’on mettoit dans des corbeilles, furent appellées, par métonymie, sportulæ. Ensuite on l’employa pour signifier une sorte de repas public, différent de ceux qu’on appelloit cænæ rectæ qui étoient des repas servis par ordre, où l’on n’admettoit que des gens choisis. Tels étoient les repas que donnoit Auguste, au rapport de Suétone : Convivabatur & assiduè nec unquam nisi rectâ. Casaubon explique ce mot rectâ par ἐντελὲς δεῖπνον, & lui oppose le repas appellé sportula, δεῖπνον ἀπὸ σπυρίδος, où l’on invitoit tout le peuple indistinctement, & où chacun recevoit sa portion dans une corbeille.

Les distributions que les particuliers répandoient sur leurs cliens, se faisoient tantôt en argent, tantôt en viandes, quelquefois même de ces deux manieres, & s’appelloient également du nom de sportulæ. Ces présens étoient souvent de petites médailles d’ar-