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est Comen, selon Niger ; & Phthelia, selon Sophien. Il y avoit sur ce promontoire une ville de même nom. (D. J.)

SPERCHIUS, (Géogr. anc.) fleuve de la Macédoine ; Ptolomée, l. III. c. xiij. le marque sur la côte de Phthiotide, dans le golfe Pélasgique, entre Echinus & Phthiotidis. Homere parle de ce fleuve, & dit que Pélée lui voua la chevelure d’Achille son fils, s’il revenoit heureusement dans sa patrie après la guerre de Troie. (D. J.)

SPERGULA, s. f. (Hist. nat. Botan.) espece de morgeline, nommée par Tournefort, alsine major ; c’est une petite plante qui pousse plusieurs tiges, nouées à la hauteur d’environ un demi-pié ; ses feuilles sont petites, étroites, jaunâtres, disposées en rayons autour de chaque nœud des branches ; ses fleurs naissent au sommet des tiges ; elles sont composées de plusieurs petits pétales blancs, disposés en rose, soutenus par un calice à cinq feuilles. Ses graines sont petites, rondes, noires, plus menues que celles de la rave ; cette plante croît dans les champs & dans les pâturages ; les Anglois la nomment spurry, & la sement deux fois dans un été ; la premiere semaille est au mois de Mai ; la seconde se fait après la moisson du seigle. Sa récolte est d’une utilité admirable pour les bestiaux pendant l’hiver ; les vaches qui s’en nourrissent donnent de meilleur lait & de meilleur beurre qu’en prenant tout autre pâturage ; la volaille en fait aussi ses délices. (D. J.)

SPERMACOCÉ, (Hist. nat. Botan.) genre distinct de plante dans le système de Linnæus ; le calice est une enveloppe très-petite, divisée par quatre découpures à l’extrémité ; il est placé sur le germe, & subsiste. La fleur est composée d’une seule feuille qui forme un tuyau divisé à l’extrémité en quatre segmens obtus, & un peu panchés en arriere ; les étamines sont quatre filets pointus plus courts que la fleur ; leurs bossettes sont simples ; le germe du pistil est arrondi, applati, & situé sous le réceptacle ; le stile est fendu au sommet ; les stigma sont obtus ; le fruit est composé de deux capsules oblongues jointes ensemble, convexes d’un côté, applaties de l’autre, & finissant en deux cornes ; les graines sont uniques, de forme rondelettes. Linn. gen. de plant. pag. 25. (D. J.)

SPERMATIQUE, en Anatomie, est ce qui a rapport à la semence ou sperme. Voyez Seminal.

Les anciens divisoient en général les parties du corps animal en spermatiques & sanguines. Les parties spermatiques sont celles qui par leur couleur, &c. ont quelque ressemblance avec la semence, & qu’on supposoit en être formées ; tels sont les nerfs, les membranes, les os, &c. les parties sanguines qu’on supposoit être formées du sang après la conception.

Mais les modernes prétendent avec bien plus de fondement, que toutes les parties sont spermatiques en ce sens, & qu’elles sont formées de l’œuf de la femelle ou de la semence du mâle. Voyez Génération.

M. Andry parle de vers spermatiques qui se trouvent dans le corps humain. Voyez Vers.

Vaisseaux spermatiques appellés aussi vasa preparantia, sont de certains vaisseaux qui sont destinés à porter le sang aux testicules, &c. pour y être séparé & préparé en semence ; & à transporter ensuite le sang qui reste après la secrétion. Voyez Semence, Testicule, &c.

Les vaisseaux spermatiques sont deux arteres & autant de veines.

Les arteres spermatiques viennent de la partie antérieure du tronc de l’aorte, au-dessous des émulgentes. Voyez les Planches & les fig. d’Anat. & leur explication.

Leur structure est bien singuliere, en ce que con-

traires à la forme des autres arteres qui sont très grosses

à leur sortie du tronc, elles sont très-petites dans leur origine & deviennent plus grosses à mesure qu’elles s’avancent vers les testicules. Par ce moyen le sang est comprimé quand il commence à sortir de l’aorte pour aller dans ces parties, ce qui le dispose aux différens changemens, &c. qu’il doit essuyer. Dans les quadrupedes, ces arteres sont tortillées & contournées comme une vis, ce qui répond au même but.

Cowper observe, que la raison pour laquelle la nature a suivi une autre méthode dans les hommes, est que dans ce cas, il auroit fallu que les muscles de l’abdomen eussent été plus larges qu’ils ne sont, au moyen dequoi les intestins auroient pû tomber souvent dans le scrotum ; inconvénient auquel les quadrupedes ne sont point exposés, à cause de la situation horisontale de leur corps.

Les arteres spermatiques rencontrent dans leur route les veines spermatiques & elles entrent ensemble dans le tissu cellulaire du péritoine, où s’insinuant dans la membrane vaginale, & y étant enveloppées ensemble, elles vont passer à trois ou quatre travers de doigts des testicules, où elles se divisent en deux branches inégales, dont la plus grosse va aux testicules & s’y partage, voyez Testicule, & la plus courte va se rendre dans le parastate ou épididyme. Voyez Parastate.

Les veines spermatiques prennent le même cours que les arteres ; si ce n’est qu’un peu au-dessus des testicules elles se divisent en plusieurs branches, qui en s’unissant forment un plexus qu’on appelle corps variqueux pampiniforme ou pyramidal. Le sang que les veines spermatiques reportent, est rapporté du côté droit à la veine cave, & du côté gauche aux veines émulgentes. Voyez encore les Pl. & les figures anat. avec leur explic.

Ces vaisseaux sont sujets comme les autres, à des jeux de la nature. Verheyen a vû deux arteres spermatiques d’un côté, dont l’une sortoit de l’artere émulgente. Kerckringius dit avoir trouvé quatre arteres spermatiques, dont les deux gauches naissoient de l’émulgente, & une des deux droites, procédoit de l’aorte. Mais Ambroise Paré prétend avoir vû dans un sujet, sept veines émulgentes & autant d’arteres ; il ne faut pas beaucoup compter sur une observation unique ; mais il est assez commun de trouver la veine spermatique double de chaque côté. Marchettis dit même en avoir vû trois, qui nées du tronc de la veine cave, se réunissoient en une seule avant que d’entrer dans le testicule.

Les Anatomistes curieux ne doivent pas manquer de lire dans les mémoires de Médecine d’Edimbourg, tom. V. un savant morceau de M. Martin, dans lequel il combat les anastomoses des veines & des arteres spermatiques, adoptées par M. Boerhaave.

SPERMATOCELE, s. f. en Chirurgie, tumeur des testicules & des vaisseaux déférens, causée par le séjour & l’épaississement de la matiere spermatique. Voyez Semence, Testicule ; ce terme est composé de deux mots grecs, σπέρμα, ατος, semen, semence, & de κήλη, tumeur.

La rétention de la matiere prolifique donne lieu à un gonflement très-douloureux qui se dissipe par les saignées, la diete rafraichissante, & les cataplasmes anodins. Si cette maladie n’est pas calmée promptement par ces moyens, elle dégénere en sarcocele. Voyez Sarcocele. (Y)

SPERMATOLOGIE, s. f. dans l’économie animale, la partie qui traite de la semence : ce mot est composé du grec σπέρμα, semence, & λόγος, traité.

Nous avons un livre de Schurig sous le titre de spermatologia, imprimé à Francfort, in-4°. 1720.